Titre : Devil’s Playground
Créateur : Fred Schepisi
Casting : Simon Burke, John Noble, Don Hany, Jack Thompson, Toni Collette
Format : 50 minutes
État : série terminée
Nombre de Saisons : 1
Nationalité : Australie
Chaîne de diffusion : Showcase
Dates : 2014
Sydney, 1988. L’Eglise catholique est en pleine ébullition. L’Opus Dei veut mettre fin au vent de modernité et de réformes prônées par le concile Vatican II. Dans ce contexte d’extrêmes tensions religieuses, le psychiatre Tom Allen, catholique pratiquant, père de deux enfants et veuf depuis peu, accepte la proposition du cardinal de recevoir en consultation des prêtres déboussolés par cette crise. Au fil des séances, il se rend compte que l’Eglise tente d’étouffer un scandale lié à la disparition d’un enfant…
Envie de ?
Zen – Larmes – Subtil
L’avis d’Agathe :
Suite d’un film éponyme présenté à Cannes en 1976, Devil’s playground repose sur deux intrigues entremêlées. L’une autour du deuil d’un jeune garçon disparu pour ses proches, mise en scène avec pudeur et sensibilité qui n’est pas sans rappeler Broadchurch. L’autre sur la réaction de l’Eglise, des hautes sphères du pouvoir religieux face à cet événement tragique. Entre incrédulité et silence criminel, chacun défend l’image d’une institution qu’il estime nécessaire à l’équilibre social…
Même si Devil’s Playground n’est que librement inspirée par les événements qui se sont tenus en Australie en 1988, le créateur a quand même appuyé sa création sur des entretiens avec des prêtres en fonction à l’époque, et avec certaines victimes. Et cela se sent. Dressant un portrait réaliste et prenant de cette époque où les parents faisaient encore pleinement confiance aux prêtres pour s’occuper de leurs enfants, et où la police refusait de s’en prendre aux institutions religieuses, cette série nous révèle un dilemme universel et sempiternel : privilégier autrui ou se privilégier soi ? Même cette institution et ses membres n’y échapperont pas. Pas si pieux que ça finalement…
Le casting composé d’actrices et d’acteurs australiens est bon. On y retrouve avec plaisir John Noble (Sleepy Hollow, Fringe, 24h Chrono) et Toni Collette (United States of Tara, Hostages).
Le grand point fort de Devil’s Playground est son ambiguïté permanente. Le récit prend son temps, chaque personnage est dessiné avec soin. Ils nous apparaissent progressivement, d’abord sur leur jour le plus évident, puis sous un angle inattendu. Les bons ne le restent pas forcément très longtemps, et les méchants peuvent cacher des facettes vertueuses. Ainsi, cette série ne se donne pas si facilement. Elle revendique la complexité de chaque protagoniste, elle rappelle avec efficacité que les apparences sont parfois trompeuses. Cette dualité morale et comportementale, entraînant parfois une véritable violence tout en retenue du récit, font de cette série un drame intense.
Coin des reco :