Ma scolarité dans le secondaire a été rythmée par les épisodes d’Un, dos, tres (Un paso adelante) en fin d’aprem. Aujourd’hui, je ne vais plus à l’école mais il me reste assez de souvenirs pour brosser un abécédaire de la série espagnole qui sévissait entre 2004 et 2005 sur M6.
A : Arranz : nom de l’école madrilène où se déroule l’action de la série, tiré du patronyme de la vieille dame gominée puis choucroutée qui dirige l’établissement en répétant à l’envi que ce dernier a « une réputation » à tenir.
B : Bailar : action de lever une gambette chaussée de pointe ou de basket compensée. Activité pratiquée en version classique ou moderne à l’Académie des arts de la scène qui enseigne aussi la chanson de Shakespeare et la tragédie de Ricky Martin (ou l’inverse) à une troupe de jeunes artistes.
C : Concurrence : aimable baston opposant les élèves, désireux d’endosser le premier rôle du spectacle de fin d’année ou de s’approprier l’élu-e de leur cœur. A part crever les yeux, tous les coups sont permis.
D : Doublage : échec assez cuisant d’Un dos tres, les acteurs espagnols babillant beaucoup trop vite pour que les dialogues français accompagnent avec fluidité les mouvements de lèvres.
E : Elèves et enseignants : deux groupes se fréquentant assidûment, durant les cours mais aussi lors d’échanges de fluides corporels peu déontologiques. Au grand dam de la dame choucroutée.
F : Fric : Gros enjeu de la série. En perpétuelle rade de thune, élèves et profs n’en finissent pas de multiplier les petits boulots ou de s’entasser dans des colocs pour joindre les deux bouts. La dame choucroutée sera d’ailleurs victime d’un odieux larcin, exécuté par une âme faible devant payer ses dettes de jeu frais de scolarité.
G : Grabuge amoureux : les scientifiques ont évalué l’espérance de vie d’un couple créé par les scénaristes d’Un dos tres comme étant dix fois inférieure à celle d’un enfant jouant au mikado sur l’autoroute.

Le couple Jéro / Lola résistera-t-il à la tentation ? Pour le savoir, cliquer ici.
H : Hollywood : horizon convoité par les jeunes danseurs et acteurs espagnols de l’académie Arranz qui espèrent connaître un destin « à la Antonio Banderas » (qui, rappelons-le, joue le rôle d’un pirate dans le dernier Bob l’Eponge).
I : « Il était pas déjà mort ? » : question formulée récemment par des spectateurs sin corazon en apprenant le décès de Pedro Pena, l’interprète du concierge septuagénaire qui envahissait souvent le premier plan pour passer la serpillère en bougonnant adorablement.
J : Juan Taberner : prof cynique vaguement anar rescapé d’un groupe de rock pourrave qu’il va essayer de ressusciter en parallèle des cours de musique qu’il donne à l’école. Véritable aspirateur à meufs et à emmerdes.
K : Kéké : adjectif pouvant aisément décrire Roberto Arenales, élève au col de chemise érectile répétant inlassablement qu’il est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, le plus moustachu. Son interprète Miguel Angel Munoz – qui partage le surnom de Michèle Alliot-Marie – sévit aujourd’hui sur Danse avec les stars.
L : Lola Fernandez : étudiante dotée d’une personnalité de merde, d’une famille hyper envahissante dont la narration ne nous épargnera aucun déboire (chômage, cancer, tentative de suicide, prostitution…) et d’une interprète (Beatriz Luengo) en roue libre dont le visage se contorsionne au moins autant que le boule.
M : Mains : parties du corps avec laquelle les acteurs s’expriment énormément, créant des pinces avec les doigts pour scander une affirmation, exécutant d’immenses croix avec les paumes pour marquer une négation ou balayant la pièce d’un bras conquérant pour dire « passe moi le sel ».
N : Nudité : état dans lequel les personnages se retrouvent régulièrement, en se désapant dans les vestiaires mixtes, sorte de hall de gare très prisé par la caméra.
OMD : « Oh mi dios » : traduction approximative du OMG (oh my god) anglophone. Cri d’effroi du spectateur confronté à la scène où Juan se retrouve enfermé dans une chambre froide pendant que son fils d’un an s’enquille de la vodka au self service de l’école.
P : Pedro Salvador : élève honnête, travailleur et particulièrement désargenté ; sorte d’antithèse du fourbe et frimeur Roberto. Dindon de la farce de ce dernier pendant ses études, le gentil Pedro est le seul qui finira à Hollywood.
Q : Quatrième année : invention du scénario pour tirer sur la corde d’un show qui aurait dû s’arrêter à la fin des trois années d’études des personnages principaux.
R : Randonnée : activité pratiquée par les professeurs pour resserrer les liens, avant de se perdre et d’avaler de la pâtée pour chiens pour survivre. Un bien bel épisode.
S : Supernanas, sac en forme de cible et salopette asymétrique : trio gagnant du look de Lola. Une torture pour les yeux que cet accoutrement que le vintage ressuscitera en 2025.
T : Trahison amoureuse : partout, tout le temps. Et si la tromperie peut se dérouler en famille (coucher avec la sœur de sa maîtresse ou la nièce de sa fiancée…) c’est encore mieux !
U : Upa dance : tirant son nom des initiales de Un paso adelante (titre original de la série), ce groupe de pop créé par les personnages de la série a été repris par les interprètes qui ont sorti trois singles. Gros succès que Morenita sur les ondes du Leclerc en 2004.
V : Violence insoutenable que cette scène de baiser entre la dame choucroutée et son directeur des études, l’inénarrable Gaspard, porteur de chemises à motifs de tableur excel.
W : Williams : patronyme du chanteur Pharrell Williams dont l’omnipotente ritournelle « Happy » n’a jamais fait l’objet d’une chorégraphie sur Un dos tres. A l’époque, c’était « Moi lolita » de notre Alizée nationale qui donnait le la dans les pays hispaniques.
X : XXL : taille du pénis de Roberto selon ses dires.
Y : Youtube : plateforme qui nous permet de nous repaître aujourd’hui de TOUS les épisodes de la série.
Z : Zorro : déguisement de Pedro lors d’un strip-tease dans une boite lui permettant d’arrondir ses fins de mois. Manque de bol et comme-de-par-hasard, les profs étaient dans la salle pour voir l’hélicoptère décoller.
Le K est PARFAIT. Sinon pour G y avait Guêtres aussi (accessoire indispensable pour danser, même quand on est par ailleurs en justaucorps très échancré). Mais où est Ingrid ? :(
De mon avis perso, Ingrid a toujours un peu fait figure de faire-valoir de Lola alors que soyons sincère, elle est beaucoup moins nulle.
Trop de personnages déliciiiieux pour tous les citer. Mais j’ai toujours trouvé Ingrid toute pourrite. Je préfère la gentille Marta même si elle nourrit une passion très étrange pour Roberto dans les dernières saisons (sans doute due à sa terrible maladie du coeur :p)
A pour Adela : la prof qui a vu sa carrière de danseuse partir en fumée due à une malheureuse chute, et qui pour se consoler faisait des heures sup pas très catholiques avec Pedro.
Ton deuxième opus ABCdaire est un régal! (j’adore le V). Une idée pour le prochain?
Un abécédaire Urgences, voila bien quelque chose qui me tenterait !
Margot, comme d’hab’ ta plume me fait mourir de rire. Mention spéciale pour le « K ». Pour le « T » j’ai un vague souvenir. S’agit-il de la même personne (la nièce et la sœur de la maîtresse) ?.
Si mes souvenirs ne se plantent pas, il s’agit de Pedro qui a folâtré avec le duo de soeurs Adela/Marta et Horacio, fiancé à Alicia (« La Jauregui ») qui l’a trompé cette dernière avec sa nièce Sylvia.
Je ne me souvenais pas de Pedro en effet, je pensais clairement à Sylvia :). Merci