Si vous avez toujours rêvé de devenir avocat mais que vous ne souhaitiez pas perdre 5 ans en fac de droit, cet article est pour vous. Plongée dans le monde des séries judiciaires avec Ally McBeal, The Good Wife, Suits et quelques bonus.
Ally McBeal
Je sens déjà que vous imaginez que je vous mens, que tout ce qui est dans cet article n’est pas le reflet de ma véritable semaine. La preuve je parle d’Ally McBeal alors que très sûrement je ne l’ai pas revue depuis son dernier passage sur M6. Et vous auriez à moitié raison. Evidemment je n’ai pas tout repris cette semaine, d’autant que j’ai déjà vu la série en intégralité au moins deux fois. Mais cet article a néanmoins été prétexte à me replonger dans la saison 4, en raison de Robert Downey JR de son haut niveau de qualité. Pour les non-initiés, voici le pitch de la série : Ally McBeal est une jeune avocate nouvellement intégrée dans un cabinet de Boston où elle va devoir travailler avec Bobby, son ami d’enfance, qui est marié à une autre. Les personnages sont tous loufoques/excentriques/décalés/malheureux/à la recherche de l’âme sœur (barrez la mention inutile). Je ne vais pas vous mentir, la partie procès et droit n’a vraiment que peu d’intérêt. On reprend la recette du bon vieux procedural où chaque affaire fait écho à la situation amoureuse d’Ally, ainsi qu’à ses préoccupations existentielles. Ce qu’il faut prendre dans Ally McBeal, c’est la fraîcheur de ses personnages, leur joie de vivre, merveilleusement soulignée par les interventions de Vonda Shepard, la pianiste attitrée de la série, et l’invocation quasi magique et très récurrente de Barry White. Ally McBeal est un petit bonbon (en mini jupe) qui n’aurait pas pu éclore sans la candeur des années 90, la parfaite feel good série romantique qui aura son climax dans le couple Larry Paul (Robert Downey Jr) / Ally (la bien trop maigre mais sympathique Calista Flockhart). Au point que le départ du susdit de la série pour cause de cure de désintoxication a tué toute possibilité d’évolution. Inutile donc d’aller au-delà de la saison 4.
The Good Wife
Voilà une série que je n’ai pas non plus regardée cette semaine pour la simple et bonne raison que nous sommes en plein break et qu’il n’y a pas d’épisode avant le 10 mars. Si j’en parle quand même, c’est parce que j’aime tellement cette série que même si je n’ai plus d’épisodes à voir, je ne peux m’empêcher d’y penser au moins une fois par semaine. J’en profite de vous avoir pour vous parler de mon désespoir. The Good Wife c’est ma bonne surprise, mon addiction depuis cet été où j’ai TOUT vu. Alicia Florrick est une mère au foyer blessée par l’infidélité de son procureur de mari. Elle décide donc de reprendre sa vie en main, et de relancer sa carrière de droit dans le cabinet de son ex amour de jeunesse, Will Gardner (seul petit point commun avec Ally McBeal). Elle est en concurrence avec un jeune loup aux dents longue et mise en compétition pour l’obtention du même poste. The Good Wife est une vraie réussite. C’est la série qu’on commence en n’attendant rien et qui vous donne tout. La série a tout l’air d’un procedural classique (et oui, la série judiciaire est aussi calibrée que la série policière), avec un client par épisode et quelques histoires autour. Sauf que Robert et Michelle King font tout pour déjouer les pièges de ce formatage. Chaque affaire est une nouvelle manière d’aborder le droit américain, « The Law », comme aiment à le rappeler avec fascination et respect les personnages. Cela signifie que même si la série n’est pas réaliste pour deux sous, j’ai l’impression d’en connaître suffisamment pour pouvoir me débrouiller toute seule la prochaine fois que j’aurai un problème aux Etats-Unis. On y aborde tout : de la conciliation aux négociations en passant par la signature de contrats, les audiences préliminaires, les jeux de pouvoir avec le procureur… De plus, la série équilibre parfaitement ces affaires avec une dimension feuilletonnante, en construisant des histoires sensées et profondes entre les personnages. De plus, un grand soin est apporté à la complexité et l’écriture de tous les protagonistes, évitant le piège de la caricature. Ajouté à cela, on se parle d’amour, de travail, d’entreprise, de loi, de politique, mais aussi de place des femmes, d’épanouissement personnel… et on en parle bien, avec humour et finesse. Cette série, c’est le must du divertissement produit actuellement sur un network, quasiment le seul acclamé par la critique.

Cette image ne m’inspirant que de l’amour, je me vois dans l’obligation de mettre au moins un cœur : <3
Suits
Voici une série tout ce qu’il y a de sympathique où l’on suit les aventures du cynique Harvey Specter et de son jeune padawan Mike Ross, recruté après un entretien rocambolesque, alors qu’il n’est même pas diplômé de droit, secret qu’il va devoir protéger pour rester dans la société. Suits réuni plusieurs traits caractéristiques des séries d’aujourd’hui. Nous avons d’un coté le personnage cynique et grande gueule qui réussit tout ce qu’il touche et dont la mauvaise humeur et la vantardise le rendent au plus haut point sympathique, et de l’autre le personnage du petit jeune qui résout tout grâce à un super don : la mémoire photographique. Le tandem marche très bien, et c’est d’ailleurs ce qui fait le sel de la série. Concernant le droit, le créateur Aaron Korsh l’aborde d’une manière originale, puisqu’il s’agit d’une firme spécialisée dans la négociation. Pour les néophytes, il s’agit d’une procédure qui n’existe qu’aux Etats-Unis : les deux parties se mettent d’accord -surtout financièrement- évitant ainsi un procès devant le juge. Nos personnages principaux étant tous les deux des gros malins, les épisodes sont globalement très bien ficelés avec des retournements de situation en veux-tu en voilà, et leur show amuse. On peut déplorer quand même que passé les premiers épisodes, le plaisir de la découverte disparaisse, et que la série s’essouffle un peu. La faute aux affaires de chaque épisode qui finissent par toutes se ressembler, et qui prennent le pas sur une vraie évolution des personnages. C’est drôle, c’est bien écrit, mais c’est lassant.
Le bonus meurtre
Des séries judiciaires, il y en a à la pelle, difficile de toutes les citer ici, d’autant que je ne les ai pas toutes vues (c’est pour ça que ne figure pas Damages, ne vous étonnez pas). J’ai évoqué plus haut des séries qui sont de vraies séries d’avocats, traitant de leurs affaires courantes, leur métier et leur vie au quotidien. Si vous êtes plus versé dans le meurtre et le procès aux assises, vous aurez là aussi un large choix. Shark, par exemple, est une série classique mais efficace, dans laquelle un avocat véreux tente de se repentir en devenant procureur, attrapant les méchants au lieu de les faire libérer. On peut y voir un croisement entre Californication (luxe, rédemption, rapports familiaux) et Les Experts, ce qui n’est pas le pire combo. Mais le plaisir vient avant tout du cabotinage de James Wood, qu’on aime toujours retrouver. Dans le style, vous avez également toute la saga des Law and order, que l’on doit à notre cher Dick Wolf (je vous ai vu sourire). Série que je regarde avant tout au second degré, tant les répliques et le déroulement des affaires paraissent parfois complètement absurdes. Côté français, Engrenages propose une vision du droit assez dramatique, réaliste et tourmentée. Si cela ne vous suffit pas et que vous êtes accros à la justice, si vous êtes fascinés par son fonctionnement, j’ai la perle rare. Il s’agit d’une série documentaire, The Staircase (Soupçons en VF), centrée sur l’affaire Michael Peterson, soupçonné du meurtre de sa femme. On suit le quotidien de l’homme accusé du meurtre, ainsi que son parcours devant la justice, sans aucune prise de partie. Une vraie dissection de la justice américaine, qui met également en exergue la difficulté de juger sans être tout à fait vraiment sûr de connaître la vérité.
Merci Sophie pour ce récap’ ! Perso j’ai tenu deux mois en fac de droit.
« C’est la série qu’on commence en n’attendant rien et qui vous donne tout » : VOILA. <3 aussi sur la série.