Rencontre avec Vianney Lebasque, réalisateur et scénariste de la série Les Grands

Diffusée en novembre 2016, Les Grands reviennent pour une seconde saison sur OCS City. Vianney Lebasque, réalisateur du film Les Petits Princes, est de nouveau scénariste et réalisateur de la série.

Chaque épisode (ou presque) débute dans le tram et représente une journée, mais on n’arrive pas à voir si tout se déroule sur un ou plusieurs mois. Était-ce un souhait de ne pas passer par toutes les étapes de l’année scolaire (exams, orientation) ?

On a voulu rendre la série plus addictive et plus feuilletonnante. Ce qui arrive dans un épisode a des conséquences directes avec le début de celui d’après. Par conséquent, l’espace temps se resserre car on suit l’évolution de chaque personnages au fil des dix épisodes. Le sujet des Grands n’est pas la scolarité, mais plutôt la vie au lycée, qui est traité comme une micro société.

Vous avez développé des personnages secondaires de la saison 1 comme Dylan, Bertille, Enzo et surtout Kenza, mais moins MJ et Hugo par exemple. Pourquoi ?

On a tout d’abord voulu développer les personnages secondaires parce qu’ils nous donnaient envie de mieux les connaître. C’est intéressant de passer un personnage du second plan au premier. Quand on commence à adopter son point de vue, l’empathie est totalement différente. C’est un plaisir que l’on a déjà ressenti en tant que spectateur et que l’on voulait retranscrire dans la saison 2, apporter de la surprise et de la nouveauté.

Pour MJ et Hugo, ce sont deux motivations différentes. Ce qui aurait été facile, c’est que MJ ne soit pas partie. C’est le personnage le plus mystérieux de la saison 1 et on voulait garder cet aspect de distance et de mystère, avoir le temps de nous habituer à son absence pour enfin mieux vivre son retour et qu’elle devienne celle qui va « ressouder » le groupe. La trajectoire d’Hugo ressemble davantage au meilleur ami du collège qui commence à s’éloigner à l’arrivée de seconde, il est dans une autre classe, a de nouveaux potes. On voulait que le spectateur vive ce sentiment de la même manière que le groupe. Il est moins présent, fait de mauvais choix, pour mieux revenir ensuite encore une fois.

Comment s’est déroulé le tournage de cette saison 2 ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

On a tourné à Tours dans les mêmes conditions que la saison 1. À savoir 25 jours de tournage pour les 10 épisodes. C’est très rapide et très intense puisque l’on doit tourner 8 minutes par jour, quand on ne tourne que 3 minutes pour le cinéma. Il faut vivre le tournage de l’intérieur pour se rendre compte de ce que cela représente pour une équipe technique et des comédiens. On essaie de ne rien lâcher tout en courant toute la journée, ce qui est à la fois stressant et galvanisant, mais il y a des choses qui se créent dans cette énergie qui ne pourraient pas exister autrement, et cela fait partie de cette série. Hormis la vitesse de tournage qui était déjà la même en saison 1, le plus dur a été pour les comédiens et pour moi de retrouver le ton de la série et celui de chacun des personnages, après une année passée et des expériences diverses.

Les adultes sont davantage mis en avant dans cette saison et, dans l’ensemble, apportent l’humour de la série.

On voulait effectivement avoir plus de personnages adultes et l’entrée des « Grands » au lycée, où nous voulions aborder des thématiques plus sérieuses, amenait cela intrinsèquement. Les échanges entre les profs, parents, et les élèves de secondes, sont essentiels. Ils permettent de donner un regard sur eux, de les confronter à l’avenir, aux doutes et aux responsabilités.

Quelles sont vos influences ? Avez-vous rencontré des jeunes pour écrire vos histoires ? Est-ce qu’il existe un Boogie en France ?

Les influences sont celles que les spectateurs retrouvent ou ressentent. À l’écriture, cela ressort en général de manière inconsciente et spontanée. C’est avec du recul que l’on s’en rend compte, ou lorsque l’on nous en fait la remarque. J’ai déjà entendu parler de certains points communs avec Hartley coeur à vif, mais personnellement, je n’ai vu aucun épisode.
On cherche à créer des personnages intemporels, avec des problématiques et des caractères pouvant exister dans toutes les générations, mais l’univers est unique et ne cherche pas à coller à la réalité d’aujourd’hui. Boogie est la personnalité la plus originale mais sa psychologie est assez représentative, celle du mec avec qui on est, ou aimerait être pote au lycée.

Une saison 3 est-elle envisageable ? Est-ce que ce serait leur Première ou la continuité de la Seconde, est-ce qu’on aura une saison par année scolaire jusqu’au bac ? Est-ce qu’on peut imaginer un film pour clore la série ?

Il va bien y avoir une saison 3, ce sera sans doute la dernière et elle se déroulera en terminale et jusqu’après le bac, au moment ou chacun prend sa propre direction pour devenir adulte. Mais comme nous commençons véritablement l’écriture quelques jours après la diffusion de la saison 2, tout peut encore changer…   

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