Pour mon tout premier article visionnage de la semaine, j’ai décidé de vous parler de trois séries péchés mignons, plaisirs coupables, manies honteuses. Allons-y sans complexes !
Mais avant de me lancer dans ce grand déballage, je tiens quand même à préciser qu’à mes débuts de sériephile, je ne regardais que des séries « de qualité » (Dawson ça compte n’est-ce pas ?). Je les choisissais avec la plus grande attention (« Y’a quoi à la télé ce soir ? »), et je m’y consacrais corps et âme (vous connaissez l’expression couch potato ?). Urgences, Gilmore Girls et Six Feet Under sont des séries que j’ai aimées passionnément et vues en intégralité. Vous vous souvenez où vous vous trouviez quand le premier homme a marché sur la lune ? (Oups les statistiques de fréquentation de seriescheries.com m’indiquent que je me trompe de lectorat) … Et bien moi par exemple je me souviens de la couleur du canapé sur lequel j’étais assise lorsque j’ai vu l’épisode final Six Feet Under.
Cela n’a pas été facile de dire adieu à ces trois séries, et je suis toujours à la recherche de leurs dignes successeurs. Autant vous l’annoncer tout de suite, j’ai dû revoir mes standards à la baisse. Netflix étant mon fournisseur officiel, je navigue en fonction de leur programmation. Mais récemment j’ai retrouvé mon bonheur : pas des séries qui rentreront dans les annales, pas des séries qui me tiendront captive jusqu’au tout dernier épisode, pas des séries pour lesquelles je suis capable de dire « Tu ne l’as jamais vue? La chance ! Toutes ces saisons fabuleuses que tu vas pouvoir découvrir d’un coup ! ». Mais exactement ce qu’il me faut après une journée de travail le nez dans les films pour Spideo. Ah quelle vie on mène.
Urgences & Emily Owens, M.D.
En dépit de mes efforts renouvelés, je n’ai jamais recroisé de série médicale aussi réaliste et prenante qu’Urgences, (Grey’s Anatomy, passe ton chemin). C’était tout simplement un petit miracle que l’hypocondriaque incurable que je suis ne puisse s’empêcher d’ingurgiter épisode après épisode, diagnostic après diagnostic, chirurgie après chirurgie, rivée. Et puis Urgences c’était aussi un grand moment de communion cathodique. Certains fréquentent les bancs de l’église, chez moi, la messe du dimanche c’était à 20h50 sur France 2. Et ce genre d’éducation ça laisse des traces !
Pourtant, je me suis laissée tenter par Emily Owens, M.D. L’héroïne donne son nom au titre de cette série qui se déroule dans l’un des plus grands hôpitaux de Denver et s’ouvre sur le premier jour de la nouvelle promotion des internes en chirurgie. Emily est interprétée par Mamie Gummer actrice qui, à défaut de partager un patronyme, a hérité des traits, de certaines intonations, et d’une bonne dose du talent de sa célèbre mère, Meryl Streep. Elle porte la série sur ses frêles épaules et s’en tire plutôt bien. Autour d’elle gravitent des personnages moins nuancés qui recyclent pas mal de clichés vus et revus dans d’autres séries : le meilleur ami qu’Emily aime en secret, la meilleure ennemie qui la torturait au lycée et se retrouve comme par hasard dans cette même promo, le tout sous la direction d’une femme chirurgien extrêmement talentueuse, mais froide et peu pédagogue. Sans oublier la camarade et confidente qui n’a pas sa langue dans sa poche, sauf quand il s’agit de révéler son homosexualité à son père, le directeur de l’hôpital. Enfin, il nous reste le superviseur charmant et vulnérable, mais un peu timide, et vous aurez tous les ingrédients nécessaires pour obtenir des rivalités exacerbées, des réconciliations émouvantes, et un triangle amoureux relativement élaboré.
Jusque-là c’est plutôt convenu, mais la série, qui a été annulée au bout d’une saison de 13 épisodes, mérite un peu de votre temps. Le scénario est parsemé de moments hilarants où les dialogues sont interrompus par la voix intérieure de l’héroïne. Ajoutez à cela quelques courts monologues introspectifs au début et à la fin de chaque épisode et vous vous attacherez vite à Emily : une jeune femme charmante, autant soucieuse du bien-être de ses amis que de celui de ses patients, bosseuse et ambitieuse mais qui se fait régulièrement marcher sur les pieds parce qu’elle n’a pas les dents aussi longues que sa concurrente de promo. Une fille un peu comme nous qui, à l’approche de la trentaine, désespère de constater que son quotidien à l’hôpital ne diffère pas tant que cela de la vie au lycée. Et qui pense tout haut ce que l’on se dit tout bas : « It’s OK, breathe Emily, breathe, you’re a grown-up now. You’re a grown-up AND a doctor ». Emily, je compatis…
Gilmore Girls & Hart of Dixie
Avec Gilmore Girls ce fut le coup de foudre dès le tout premier épisode, vu lors d’un été aux États Unis pendant lequel j’ai pu peaufiner mon Anglais grâce aux dialogues fast-paced entre les deux héroïnes : la mère la plus cool du panthéon des mères de séries TV (Lauren Graham), et la fille forcément très bien élevée (Alexis Bledel). Quelques années plus tard, j’ai repris la série comme on reprend la cigarette, en période d’examens. Là c’était uniquement pour le côté détente régressive étant donné que, fin des années 90 oblige, j’avalais en V.F. les dialogues « en mouvement constant » (donc) entre la mère et la fille.
Ce qui rapproche Hart of Dixie de Gilmore Girls c’est leur appartenance commune au genre de la « série de voisinage » où des personnages secondaires hauts en couleur constituent une communauté soudée. Dans Hart of Dixie, Rachel Blison est Zoe Hart, une jeune femme presque trentenaire qui a décidé depuis l’âge de neuf ans qu’elle deviendrait une grande chirurgienne. Cela vous rappelle sans doute une certaine Emily Owens… mais la comparaison s’arrête là. Le cabinet médical dont Zoé hérite soudainement est surtout prétexte à catapulter cette New Yorkaise indécrottable dans la petite bourgade de Bluebell, Alabama. Comme dans Gilmore Girls dont l’action se déroulait dans le pittoresque village de Stars Hollow, Connecticut, ce sont les voisins qui servent de toile de fond aux aventures de notre héroïne, leurs traditions immuables, leur solidarité infaillible, leur folklore « americana ».
La série abuse des ficelles du choc des cultures entre l’urbaine râleuse toujours affublée de ses minishorts, talons vertigineux et repartie qui claque, et les autochtones pas toujours très accueillants (notamment Burt Reynolds, un alligator domestique que Zoe croise dans le pilote). Alors même si, à nouveau, l’intrigue se base sur un triangle amoureux sans grandes surprises, on ne boude pas son plaisir devant les moues adorables de Zoe. Avec une mention spéciale à l’exquise Lemon (Jaime King) une southern belle comme on n’en fait plus (il ont cassé le moule… à gâteaux Mississippi Mud Pie).
Six Feet Under & Parenthood
Je laisserai à d’autres le soin de dire tout le bien qu’il se doit de Six Feet Under. Je pense simplement qu’il s’agit d’une des meilleures séries de l’histoire des séries. La famille de croque-morts Fisher est donc irremplaçable… ainsi que le réconfort étrange que procurait chaque épisode avec la réalisation que, finalement non, notre famille à nous n’est pas si dysfonctionnelle que ça ! Plus besoin d’aller chez le psy, attablez-vous avec Ruth (Frances Conroy), Nate (Peter Krause), David (Michael C. Hall revu ensuite dans Dexter) et Claire (Lauren Ambrose)…
Parenthood est une série beaucoup plus légère, qui a surtout le mérite de nous faire retrouver Peter Krause de Six Feet Under donc, et Lauren Graham de Gilmore Girls, deux des membres d’une fratrie de quatre au cœur de l’intrigue. On suit les hauts et les bas auxquels la très sympathique et très soudée famille Braverman doit faire face saison après saison (mais toujours en lien avec la parentalité). Le ton se veut réaliste même si, au final, il s’agit surtout d’une feel good série.
On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses séries… Bons visionnages à tous !
Enfin quelqu’un avec qui je peux discuter d’Hart of Dixie !
Il était temps que je fasse mon coming out :)
Tu n’es pas fan de Rachel Bilson quand même ?
Heavens no! Je ne la connais que dans cette série, mais il paraît qu’elle joue toujours un peu le même rôle de toute façon…
Ah tu n’as pas connu l’époque de Newport Beach (The O.C). Oui, ça lui va bien mais c’est lassant. Son potentiel comique atteint vite ses limites je trouve. En même temps je ne la vois pas dans des rôles dramatiques non plus.