L’homme à la capuche verte est de retour sur The CW pour sa troisième saison depuis le 9 octobre. Non il ne s’agit pas de Robin des Bois mais de Arrow : celui qui tire des flèches plus vite que son ombre.
Pour les néophytes, Arrow est une série adaptée de la bande dessinée comics Green Arrow qui se rapproche beaucoup de l’univers de Batman. L’histoire de la chauve souris et du tireur de flèche fou se ressemblent en effet beaucoup :
Oliver Queen, un jeune playboy beau gosse, est présumé mort depuis le naufrage de son bateau en Mer de Chine, il y a cinq ans. Après tout ce temps passé à pêcher le thon pour survivre, il est enfin repéré par des gardes côtes et finit par rentrer chez lui transformé à jamais. Comme tout super-héros qui se respecte, Arrow combat les méchants. A la demande de feu son père mort sur le bateau, Oliver cherche à faire amende honorable pour les actions passées de son paternel corrompu et décide de devenir l’archer vert afin d’arrêter les malfrats qui nuisent à sa ville, leur assénant au passage cette sentence grave et solennelle : « you have failed this city ». Une double vie pas facile à mener commence alors pour le milliardaire.
Après deux saisons sombres, violentes et peuplées de méchants à suivre Oliver dans sa quête de vengeance et de justice, un nouveau chapitre des aventures de Arrow commence. Petite piqûre de rappel sur la fin du dernier épisode de la saison précédente, « The Unthinkable » : Deathstroke, le bad guy de la saison 2 qui avait mis la ville à feu et à sang, pourrit désormais sur l’île chinoise au nom imprononçable (où notre héros a lui même passé quelques années) grâce à l’action musclée de Arrow et de sa fine équipe. Comme c’était déjà le cas entre la saison 1 et 2, plusieurs mois se sont écoulés depuis. Cap sur Starling City : la ville de tous les vices.
Oliver et Felicity : un rendez-vous manqué
Comme l’indique le titre très parlant, « The Calm », un vent de douceur souffle sur la ville. Mais Oliver, le mec torturé par excellence, n’est pas du genre à siroter une bière devant un match et poursuit sa croisade. Considéré comme un hors la loi dans les saisons précédentes, l’archer vert jouit désormais d’un tout nouveau statut : celui de héros. Dorénavant les forces de police ne traqueront plus celui qui les a sauvés du chaos il y a quelques mois de ça. En gros, tout le monde s’aime et se bisouille, chacun essaie de reprendre une vie normale et de s’accorder un peu de bon temps. Diggle, le bras droit d’Oliver et ancien militaire, étant sur le point de devenir papa (quelle idée de faire des enfants dans ce monde de fous), ce petit break arrive à point nommé. Mais ça ne saurait durer.
Durant cet épisode, l’accent est mis sur la relation Felicity-Oliver. Felicity étant la petite geekette du groupe à qui aucun appareil à puce ne résiste. La deuxième moitié de la saison 2 avait planté la petite graine d’une possible amourette entre les deux zozos. Les fans (dont je fais partie) s’en donnant à cœur joie sur internet, les scénaristes avaient voulu satisfaire les attentes de leur fanbase hystérique. Lors de « Unthinkable », Oliver déclarait sa flamme à la belle, mais le spectateur comprenait vite -à son plus grand désarroi- que ce n’était qu’une infâme supercherie. Il était fort probable que les scénaristes donnent suite à l’intrigue, restait à savoir comment ils allaient se dépatouiller. Le calme étant revenu sur la ville, Oliver, sur les conseils du sage Diggle (lui manque plus que la barbe blanche au brave gars) invite la jolie geek à dîner. « Tu l’aimes, ne te mens pas à toi-même » lui dit son pote. Lors de la saison 2, on sentait à ses petits regards en biais que la petite blondinette en pinçait pour l’homme d’action. Or, Oliver ayant déjà beaucoup à faire avec son harem de demoiselles en détresses et sa chasse aux criminels ne semblait pas le remarquer. C’est pourquoi ce retournement de situation dans cet épisode est très soudain et peu compréhensible. Felicity est un personnage clé de la série, on rit de son côté maladroit, de ses diarrhées verbales en période de crise. Elle apporte un vent de fraîcheur à la team très « testostéronée » beaucoup trop sérieuse : syndrome Clark Kent du « je porte le monde sur mes épaules ».
L’épisode est encore plus déstabilisant dans la mesure où cette idylle aura été de courte durée. Interrompu par un attentat à la bombe, leur dîner a tourné au vinaigre. Le plus frustrant, ce n’était pas le rendez-vous manqué, mais bien le manque de crédibilité de cette situation. Oliver n’était pas du tout plausible. Il l’a toujours vue comme une amie, une alliée, et on veut nous faire croire soudainement que ce qu’il cherche est devant ses yeux depuis le début ? Ça ne passe pas du tout. Notre héros va de toute façon vite se reprendre et renfiler sa carapace de mec barbant qui se sacrifie pour la cause. « Je n’ai pas le droit au bonheur, c’est trop risqué d’avoir une relation amoureuse » est son mantra. En brûlant les étapes, les scénaristes nous ont livré un épisode bancal, n’allant pas au fond des choses. La relation amoureuse étant inexistante dans la bande dessinée, et les scénaristes essayant d’incorporer épisode après épisode un maximum de personnages DC comics pour coller à la version originale, j’ai bien peur que cet aspect de l’histoire ne soit mis en stand-by pour le moment.
Explications en images :
Des nouveaux personnages débarquent
Au cours des deux première saisons, la série a intégré énormément de personnages de la bande dessinée afin d’y être le plus fidèle possible et de gagner le cœur des fans. Cette nouvelle saison s’annonce elle aussi riche en nouveau personnages. Dans cet épisode, Ray Palmer -alias The Atom dans la BD- prend la direction de Queen Consolidated, l’entreprise familiale, et coupe ainsi l’herbe sous le pied d’Oliver qui cherchait lui aussi à en reprendre la direction. Ray Palmer est une sorte de Felicity au masculin, fan d’ordinateur et inventeur de gadgets en tout genre. Businessman au charme indéniable, il a ce sens de l’humour piquant qui fait de lui un anti-Oliver. Il y a fort à parier que les deux férus d’ordinateur vont se rapprocher pour former un triangle amoureux avec notre héros. Dans la bande dessinée, The Atom peut prendre une forme microscopique et ainsi voyager dans l’univers subatomique. Arrow n’ayant jusqu’ici pas emprunté la route des séries à gros effets spéciaux, il est probable que le personnage connaisse un autre destin.
Un autre personnage de l’univers des Comics fait son apparition dans cet épisode : Arsenal. Déjà présent dans la saison 2, Roy, un bad boy ayant grandi dans les bas quartiers de la ville, rejoint officiellement la team Arrow pour devenir « Red Arrow ». Vêtu d’un tout nouveau costume rouge en cuir, dérivé de son indémodable sweat à capuche, Roy devient l’élève d’Oliver et son second.
L’épisode, qui souffre d’un rythme très inégal, réussit à redorer son blason avec une fin aux petits oignons. La mort violente du personnage de Sara Lance, ex petite amie d’Oliver avec qui il était sur son bateau lors du naufrage, elle aussi devenue une tueuse super entraînée, est des plus inattendues. Le fil directeur de la saison apparaît enfin : qui est son meurtrier ? Pourquoi était-elle revenue après être partie vivre avec la Ligue des Assassins ? Toujours selon la bande dessinée, Laurel -sa sœur- devrait prendre sa suite et devenir Black Canari. Se venger est une bonne raison pour se mettre à l’entrainement.
Hong Kong
Enfin, comme cela avait été amorcé dans le dernier épisode, les flashback qui nous racontent le temps qu’Oliver a passé loin de Starling City à devenir Green Arrow et qui font le style propre de la série, reviennent sur le temps qu’Oliver a passé à Hong Kong. Ce fut une bonne surprise de la fin de saison dernière. Après deux ans passé sur l’île chinoise, nous allons découvrir dans cette troisième saison ce qui est arrivé à Oliver durant sa troisième année passé loin de sa famille. Une bouffée d’air frais, et des décors qui cassent un peu la monotonie grisâtre de l’île de Lian Yu.
C’est confirmé, ce premier épisode n’a été qu’un malencontreux faux départ. Cinq épisodes visionnés plus tard, j’affirme qu’ Arrow en a encore sous le coude. La suite de la saison va crescendo en rythme et qualité, réussissant toujours à surprendre. La série prend de plus en plus le chemin de la bande dessinée en intégrant toujours plus de personnages DC Comics. On a hâte de voir Laurel en combi de similicuir !