Semaine d’un sériephile (61) : La fin du monde

Nos deux séries du jour sont une réflexion comique sur la vie après l’extinction de notre civilisation. Deux comédies post-apocalyptiques, l’une britannique écrite par Freddy Syborn (Bad Education) et l’autre américaine écrite par Will Forte, ancien membre du Saturday Night Live.

Cockroaches

Tom (Daniel Lawrence Taylor) et Suze (Esther Smith) sont en train de boire des bières et de danser avec insouciance lorsqu’un avis de guerre nucléaire est annoncé à la télévision. S’ils ne sont pas maîtres de leur destin, ils sont maîtres du quart d’heure qui leur reste à vivre et ils l’emploient à coucher ensemble. Une ellipse de 10 ans s’en suit et nous les retrouvons vivants, poussant un caddie dans le terrain vague grandeur nature qu’est devenue l’Angleterre. Accompagnés de leur fille Laura (Jessica Emily Rose), résultat de leur nuit de folie le jour de l’apocalypse, ils errent sans but précis jusqu’à leur rencontre fortuite avec un “gang” de survivants déjantés, menés par l’ex complètement barré de Suze, Oscar (Jack Whitehall). Désormais ils ne seront plus seuls. Mais Tom, qui se plaignait de leur isolement, aurait dû se rappeler qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné…

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Cockroaches est une comédie post-apocalyptique, c’est indiscutable, mais il s’agit aussi une comédie romantique. Dès le début, des tensions dans le couple des personnages principaux nous laissent penser que la nuit qu’ils ont vécue il y a 10 ans n’a peut-être pas engendré une belle et heureuse histoire d’amour. L’éducation de leur fille est un sujet de discorde majeur, Suze souhaitant que sa petite fille ait une enfance normale tandis que Tom ne voit aucun mal à ce que cette dernière s’adapte à son environnement et à son temps et joue par exemple avec le crâne humain de leur ancien voisin. Laura représente la nouvelle génération d’un monde qui n’a plus de repères culturels, sociaux ou politiques. La notion de transmission est donc fondamentale pour ses parents. Encore faudrait-il qu’ils se mettent d’accord sur la manière de l’élever.

Chaque épisode est un mélange de comique de situation et d’humour absurde. L’irrationalité des événements s’accentue à mesure que les épisodes avancent. On se croirait en plein délire. C’est déstabilisant si vous n’êtes pas réceptif à cet humour anglais décalé, illogique, qui caractérise la plupart des personnages de la série.

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Suivant votre degré de sensibilité, Cockcroaches pourra au pire vous faire sourire, au mieux vous emmener dans sa folie joyeuse sans que cela reste un souvenir télévisuel impérissable.

The Last Man on Earth

Nous sommes en 2020, un an après le virus. Quel virus ? On n’en sait rien. Tout ce que l’on sait, c’est qu’au moins une personne a survécu, un homme qui se déplace en autocar. Cet homme, c’est Phil Miller (Will Forte), homme de race blanche, barbu, la quarantaine, qui a décidé de faire le tour des Etats-Unis dans une quête désespérée d’âmes humaines. Très rapidement, il s’aperçoit qu’il est seul au monde.

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Dans un premier temps il profite de la situation pour faire absolument tout ce qu’il veut (des choses débiles de préférence) : il déménage dans une luxueuse villa qu’il aménage avec des souvenirs bien particuliers (des tableaux de maîtres volés dans des musées, le tapis se trouvant dans le bureau ovale de la Maison Blanche…), il fait ses courses en caleçon dans un supermarché, il drague un mannequin dans une vitrine, il joue au bowling sur un parking en remplaçant les quilles par un mur d’aquariums… Ses actions font tout d’abord sourire car Phil agit comme un petit garçon qui peut faire toutes les bêtises du monde sans être inquiété. Evidemment cet état d’euphorie n’est que temporaire et il est vite remplacé par un sentiment d’ennui. La solitude du personnage devient alors triste et pesante.

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Phil ressemble à un clochard et pourtant rien ne lui manque. A croire que l’argent et l’abondance de biens ne suffisent pas. Phil est en manque, il a besoin d’une vie sociale (et sexuelle). Sera-t-il entendu par une puissance suprême pour lui venir en aide ?
Au moment où il se résout à mettre fin à ses jours, l’espoir revient : en plein désert, il rencontre Carol (Kristen Schaal), une jeune femme sympathique mais qui s’avère être une maniaque des règles et de la grammaire en particulier. Loin d’avoir trouvé la femme de ses rêves, Phil est complètement désabusé.

The Last Man On Earth ne mérite donc plus sa dénomination, puisqu’ils sont maintenant deux êtres humains à avoir survécu au virus. Un homme et une femme, un grand enfant et une adulte au caractère indépendant. De là à dire que les hommes ont besoin de femmes pour les recadrer et être civilisés, il n’y a qu’un pas. Deux questions viennent à l’esprit : ont-ils été choisis pour repeupler la planète ? Ou ont-ils été simplement oubliés ?

Le scénario de The Last Man On Earth est simple et a déjà été exploité de multiples fois au cinéma (il y a d’ailleurs plusieurs références au film Seul au monde) mais jamais dans une série, et encore moins comique. Le plus compliqué dans l’affaire, c’est de rendre la série attrayante sur le long terme. A-t-on nécessairement besoin de zombies ? D’extraterrestres ? De robots ? En l’occurrence non, il suffit juste de ne pas tenir la promesse de départ en ajoutant des camarades de jeu au seul et unique personnage principal. Ce qui s’avère un peu dommage et surtout frustrant. Bien que je ne sois pas fermée à ce nouveau développement, j’aurais été curieuse de voir la suite des pérégrinations de Phil, seul et de préférence sans éléments surnaturels. Cependant, passée cette petite déception, les débuts de la série sont encourageants, je vais donc continuer à la suivre. J’espère juste qu’au terme de ses 10 épisodes, les scénaristes ne nous serviront pas la théorie du rêve ou du paradis. De nos jours, nous sommes en droit d’attendre mieux.

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