Bilan de mi-parcours de la saison 5 de Game of Thrones [SPOILERS]

C’est la tradition sur Séries Chéries : comme chaque année je vais résumer avec vous la progression des personnages survivants de Westeros (et d’Essos, puisque c’est désormais the place to be). Promis, cette fois je ne ferai aucune blague sur les sourcils de Daenerys.

Jusqu’ici, la saison 5 est ma favorite. Je ne dis pas ça parce que les scénaristes s’éloignent des livres – même si le fait que les lecteurs puissent de moins en moins nous spoiler n’est pas étranger à mon plaisir – mais parce que la maturation inattendue de certains personnages jusqu’ici casse-couilles, l’inextricabilité poussée à l’extrême de situations déjà compliquées, et l’apparition de thématiques nouvelles rendent le visionnage à la fois familier et pourtant toujours étonnant, inquiétant, ou franchement stressant.

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Commençons d’emblée par la modification la plus déconcertante apportée à la série : Jon Snow est en passe de devenir un personnage intéressant. Non, vous ne rêvez pas, le petit corbeau à la moue chagrine, après quatre ans de stagnation, est désormais détenteur d’une autorité puisqu’il dirige la confrérie des hommes qui surveillent le Mur, et ce nouveau statut lui confère une aura – oserai-je dire un charisme ?! – qui lui faisait défaut jusqu’ici. Cette mue apparaît de façon flagrante lors de la scène où il décapite un soldat désobéissant : au moment où celui-ci, voyant la lame, se repent et implore la pitié du jeune chef, avouant piteusement avoir peur, Jon Snow lui tranche la tête sans trembler. On se rappellera bien sûr de cette scène de l’épisode pilote où son père, Ned Stark, étêtait lui aussi un fuyard pour montrer l’exemple. Cette scène est d’autant plus forte qu’on sait Jon Snow peu enclin à tuer, au contraire d’autres personnages de la série.

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Le parallélisme avec Ned Stark, éphémère et déjà lointain personnage phare de Game of Thrones, est appuyé par Stannis Baratheon, qui compare le sens de l’honneur du bâtard à celui de son père : Jon Snow saura-t-il garder la tête sur les épaules (hahaha) ou connaîtra-t-il le même sort par excès de rigueur morale, synonyme de faiblesse dans le monde hardcore de la série ? Aux antipodes, la jeune Daenerys rencontre les mêmes vicissitudes, à ceci près que son père à elle était l’exact inverse de celui de Jon Snow : un homme rendu fou et sanguinaire par le pouvoir. La question qui se pose à ces deux personnages, que le scénario fait avancer l’un avec l’autre par un jeu de miroirs de moins en moins ténus, est un enjeu fort et présenté sans manichéisme : comment exercer et incarner le pouvoir ? Par ailleurs, la ressemblance entre la figure de Daenerys et celle d’Alexandre le Grand, déjà en germe dans les saisons précédentes, se confirme : comme le conquérant macédonien, la jeune reine de l’Orient est partagée entre ses aspirations bienveillantes et des sautes d’humeur cruelles (crucifixions à la chaîne, exécutions sommaires…). Comme Alexandre, elle aura recours au mariage pour mélanger vainqueurs et vaincus, et parvenir in fine à un métissage des peuples et des cultures.

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Entre le Nord glaciaire et le lointain Orient mentionnés plus haut, les personnages se livrent à une guerre insidieuse dans la capitale avec moins d’atermoiements que Jon et Daenerys : les deux reines, Cersei et Margaery, s’affrontent par l’intermédiaire de leurs pions, qu’il s’agisse du jeune roi Tommen ou des moines extrémistes qui ont fait leur apparition. Cersei, plus bitch que jamais, a décidé de jouer avec le feu en promouvant un nouveau contre-pouvoir en la personne du chef de la manif pour tous des fanatiques religieux de King’s Landing. C’est un coup assez risqué qui pourrait tôt ou tard se retourner contre elle, car les moineaux (comme on les appelle) sont hostiles à ce qu’ils considèrent comme contre-nature. Sachant que les gays commencent déjà à prendre cher, la reine incestueuse pourrait également passer un sale quart d’heure si cette variante de l’Inquisition venait à prendre de l’ampleur. On notera au passage que les femmes ont acquis des rôles majeurs aux quatre coins du monde, qu’il s’agisse de pouvoir avec les reines Cersei, Margaery ou Daenerys et la prêtresse Mélisandre, ou de badassitude avec les filles d’Oberyn ou la chevalière invincible Brienne.

En bref, difficile de dire comment les personnages vont réussir à se dépatouiller de ces engrenages de vengeances et de luttes de pouvoir. On pourrait également évoquer le retour de Sansa à Winterfell, sa propre maison occupée par les antipathiques Bolton. Elle aussi, comme Jon Snow, semble avoir grandi, et on imagine bien que les scénaristes ne reproduiront pas le schéma des débuts de la série en la jetant de nouveau dans les bras d’un psychopathe (ou alors ce serait l’illustration d’un très mauvais karma).

Une réponse à “Bilan de mi-parcours de la saison 5 de Game of Thrones [SPOILERS]

  1. « on imagine bien que les scénaristes ne reproduiront pas le schéma des débuts de la série en la jetant de nouveau dans les bras d’un psychopathe (ou alors ce serait l’illustration d’un très mauvais karma). »
    Raté :)

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