5 chansons que l’on attend dans Crazy Ex-Girlfriend

(crédits bannière : Girly Mythologies)

Névrosé.e.s de tous les pays, fans de comédies musicales, traumatisé.e.s des émotions… le moment que vous attendiez tou.te.s est arrivé, mais l’heure est grave : Crazy Ex-Girlfriend est revenue aux Etats-Unis​ pour sa quatrième et dernière saison. Vous n’êtes pas encore ​victime du charme auto-destructeur de Rebecca Bunch ? Peut-être est-ce le titre – simpliste, mais c’est fait exprès – ou la niaiserie illusoire qui semble émaner d’une série musicale produite par la CW qui vous rebutent ? Détrompez-vous. L’imagerie Harlequin n’est qu’une façade, immédiatement craquelée par un débordement d’originalité, d’humour (y compris potache) mais aussi de noirceur.

Il sera opportun de faire le bilan de cette entreprise unique dans sa catégorie, entre dénonciation des tropes romantiques et exploration des troubles de la santé mentale, lorsqu’elle aura trouvé son terme : il est en effet impossible de deviner quelles surprises nous réserve la série dans ses dix-huit derniers épisodes. En tout cas, et malgré quelques errements narratifs, Adam Schlesinger*, Jack Dolgen et Rachel Bloom (aussi créatrice et actrice principale) ont d’ores et déjà accompli l’exploit d’écrire et composer plus de cent (!) chansons formidables.

La prouesse est double : en plus de compléter parfaitement l’intrigue et d’être cohérents avec leurs interprètes, les morceaux sont tous des pastiches géniaux de genres et univers connus de tous, qui reconstruisent en creux une histoire de la culture populaire du 20è siècle. Claquettes, Drake, grunge des 90’s ou ambiance Soul Train 70’s, tout y passe. Comme c’est la dernière occasion pour la série de nous offrir ces joyaux d’écriture parodique, on a quelques requêtes…

Valencia « Grande » Perez

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Lorsqu’elle était l’antagoniste principale de Rebecca en tant que fiancée de Josh, Gabrielle Ruiz a pu prouver qu’elle jouait parfaitement l’incarnation de la pop star un tantinet pimbêche, autant dans un registre Bollywood pour un cours de yoga humiliant qu’en avatar d’un féminisme à deux vitesses à la Taylor Swift ou Sheryl Crow avec un refrain vaguement country et moins inspirant qu’il en a l’air. Le fait que les deux rivales sont devenues amies ne l’a pas empêchée de creuser cette veine, tant dans une ode à l’amitié totalitaire digne des Spice Girls que dans un tube misandre tout droit sorti des 80’s. De plus, elle porte très bien la queue de cheval. Or, quelle pop star d’aujourd’hui a cette coiffure pour signe distinctif, et joue volontiers d’une image un peu peste ? On vous le donne dans le mille : Ariana Grande. Cette dernière a coutume de faire l’éloge de ses partenaires sexuels à l’aide d’images plus ou moins voilées dans ses chansons (, ou encore ). Maintenant que Valencia a retrouvé l’amour dans les bras d’une organisatrice d’événements sosie d’Ellen DeGeneres, on ne peut que rêver d’un hymne pop lascif au sexe lesbien, riche de ces métaphores grivoises dont le show a le secret, pour conclure son arc narratif.

Paula « Franklin » Proctor

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Donna Lynne Champlin a commencé sa carrière sur les planches de Broadway, et ça se sent : elle démontre dans chacune de ses chansons qu’elle a la gamme vocale la plus large du cast principal, et passe aisément d’un fac-similé d’ABBA à la persona d’une princesse Disney, sans oublier son inénarrable imitation de Bonnie Tyler. Elle a déjà exploré le territoire du gospel dans l’hilarante satire de discours d’encouragement qu’est « Face your Fears », ou donné dans le jazzy en devenant crooner le temps d’une chanson. Mais on peut espérer qu’elle montre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent en empruntant le style des plus grandes divas soul, avec peut-être un hommage à celle qui nous a malheureusement quitté il y a peu : Aretha Franklin. Après tout, Rebecca a plaidé coupable en partie pour elle, en suivant ses conseils ; il ne serait pas étonnant que Paula ait des regrets, et quoi de mieux pour une complainte que le blues ?… What a difference a day makes, I sent my best friend in jail, ça sonne bien, non ?

Josh « Jackson » Chan

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Catalyseur malgré lui des troubles psychologiques et mauvaises décisions de Rebecca, Josh Chan a été obligé de se remettre en question et de grandir tout au long de la série. Sa naïveté naturelle l’a toutefois suivi dans la plupart de ses choix de carrière, de fiancée, et de chansons. Depuis sa quadruple interprétation d’un boy band jusqu’à sa performance Justin-Bieber-esque de l’onomatopée « Duh », en passant par une parodie de l’ingénuité de Jason Mraz, Jack Johnson & co ou l’insouciance d’un numéro qu’on dirait sorti de Chantons sous la pluie (alors qu’il est en train de se décider à devenir prêtre !), l’acteur Vincent Rodriguez III a aussi prouvé qu’il était un excellent danseur (et un excellent Karaté Kid) (et un excellent tricératops/danseur étoile). Imaginons qu’il trouve (enfin) sa voie dans la dernière saison : ce ne serait que justice de le fêter dans un clip inspiré de ceux du Prince de la Pop, tout en chorégraphies sophistiquées et refrains entraînants qui donnent envie de changer (soi-même ou carrément la planète).

Darryl « Mercury » Whitefeather

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Personnage beaucoup plus flamboyant que ne le laissent supposer sa moustache et ses costumes, Darryl a déjà eu l’honneur de nous fournir la meilleure chanson de coming-out bisexuel de l’histoire de l’humanité. De fait, Pete Gardner se débrouille très bien pour exprimer ses sentiments en musique, et son caractère affable passe autant par le répertoire country qu’électro, avec des guitares électriques ou un ukulélé : il aime ses amis, aime les recevoir chez lui, aime sa fille, mais pas de manière glauque. La paternité est en effet son sujet de prédilection, et comment oublier son débordement de joie lorsqu’il apprend que son sperme est viable ? Maintenant qu’il a réalisé son rêve d’être père à nouveau, et sachant que la série manque cruellement de glam rock, on le voit bien invoquer l’esprit d’une autre icône bisexuelle moustachue pour célébrer sa monoparentalité toute neuve et inciter tous les hommes à s’emparer de davantage de travail domestique – si possible avec un refrain aussi mémorable et universel que celui de We are the champions.

Rebecca « Gaga » Bunch

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C’est évidemment notre anti-héroïne préférée qui a le plus souvent dû se métamorphoser : Rachel Bloom a eu l’occasion de caricaturer, entre autres, Katy Perry, Ciara, Ginger Rogers, Shakira, Nicki Minaj, Beyoncé période Lemonade, Bruno Mars, Marilyn Monroe (ou Madonna en Material Girl), les groupes de pop punk à la Blink 182… Ces différentes figures de l’industrie musicale, ces genres musicaux et leurs mélodies ont accompagné les atermoiements amoureux de Rebecca autant que son parcours psychologique jusqu’à ce qu’elle se retrouve en prison, dans une quête malavisée de rédemption. On espère bien sûr que le fait d’affronter ses propres faillites et dysfonctionnements aura une issue heureuse pour le personnage. Mais parce qu’on ne peut pas envisager que la série ne fasse jamais référence à l’un des phénomènes pop les plus importants du début du 21è siècle, rien de tel qu’une sorte de court-métrage baroque et déjanté à la Bad Romance ou Telephone pour explorer une dernière fois sa part d’ombre – avant, peut-être, de changer pour de bon.

Et vous, quels mouvements musicaux et artistes aimeriez-vous retrouver dans la saison 4 de Crazy Ex-Girlfriend ?

* : Le saviez-vous ? Adam Schlesinger est le cousin de Jon Bernthal (oui oui, Shane dans The Walking Dead / Punisher version Netflix) et c’est en partie à lui que l’on doit la formidable chanson Stacy’s Mom !!!

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