Semaine d’un sériephile (2) : Top Boy, The Slap, Dates, Treme, Under The Dome

C’est la rentrée, avec son lot de stress, de nouveautés et d’excitation, la semaine du sériephile est à son image…

Des séries qu’il faut suivre : Top Boy (S02, E01, 02)

En ce moment sur Channel 4 est diffusée la saison 2 de Top Boy que d’aucuns comparent à un The Wire anglais, mais l’on pense également à Breaking Bad. Avec son réalisme sans romanesque et un style quasi-documentaire, on est loin du glauque dépressif de Breaking Bad et de son insoutenable tension mais Top Boy sait tenir en haleine par d’autres appâts tout en narrant une plongée inéluctable dans le crime. Les influences d’un certain cinéma social anglais sont très présentes. Et comme dans beaucoup de films de cité british, on n’échappe pas à une apparition de Kierston Wareing (ici en MILF cultivant des plants de marijuana).

Ce ne sont pas les plants de  marijuana que vous cherchez

Ce ne sont pas les plants de marijuana que vous cherchez

La saison 1 décrivait l’écosystème de la drogue dans la cité londonienne de Summerhouse tout en faisant le portrait d’individus dont le parcours les amène à se mêler de près ou de loin au trafic de drogue : un gamin séduit par la perspective de l’argent facile, une mère célibataire en proie au difficultés quotidiennes, de jeunes loups de la cité pleins d’ambition. La saison 2 aborde logiquement les conséquences des événements de la saison 1, notamment l’arrivée au plus haut échelon de Dushane, dealer dont on avait suivi l’élévation dans la hiérarchie dans les épisodes précédents. Un constat, Top Boy n’a pas perdu la force de son récit oscillant entre brutalité et banalité du quotidien et espoir d’une vie meilleure… Le 4e et dernier épisode de la saison 2, sera diffusé ce mercredi.

The Slap (S01, E01, E02)

Si vous suivez un peu l’actualité d’Arte, vous aurez sans doute entendu parler de La Gifle (The Slap), mini-série australienne datant de 2011 et basée sur le roman éponyme de Christos Tsiolkas. Le pilote s’ouvre sur un barbecue entre amis à l’occasion des 40 ans d’Hector (Jonathan LaPaglia que personnellement je n’avais pas revu depuis Sept Jours pour Agir). Les adultes se croisent, certains flirtent, d’autres se disputent, d’autres encore s’ennuient. Les enfants courent au milieu, leurs propres lois entraînent aussi des tensions. Puis, excédé par le comportement de l’un d’eux, un adulte gifle l’enfant d’un autre et brise l’harmonie qui règne en surface. Chacun des 8 épisodes prend le point de vue d’un des personnages sur l’événement et ses conséquences.

Mais si on regarde The Slap pour la qualité de son écriture

Mais si, on regarde The Slap pour la qualité de son écriture

Si je n’ai pas complètement été scotchée par ce pilote, je l’ai trouvé toutefois parfaitement exécuté. Mon intérêt s’est accru lors du deuxième épisode centré sur Anouk dont la crise de la quarantaine m’a bien plus touché que celle d’Hector. C’est une série au concept très étudié : la gifle, parfois objet de tabous (et apparemment un peu plus scandaleuse que chez nous les Latins ?) est le biais qui nous permet d’aborder le quotidien de plusieurs familles de la classe moyenne et leurs problèmes existentiels. La narration est ainsi intelligemment construite changeant de point de vue à chaque épisode, sans perdre son fil conducteur. Cela m’a fait beaucoup penser à quelques séries anglaises élaborées de la même manière, notamment Dates, dont je vais m’empresser de vous parler.

Des séries à rattraper : Dates (Saison 1)

Dates est un petit bijou forgé par Bryan Elsley à qui l’ont doit Skins. Diffusée sur Channel 4 en juin 2013, la série nous propose en neuf épisodes un petit tour d’horizon de la complexité des relations amoureuses en suivant un premier rendez-vous. Ainsi chaque épisode est centré sur deux personnages différents attablés, autour d’un dîner de préférence, ce qui nous permet de suivre la conversation de deux inconnus avec un dépouillement rare dans la mise en scène.

J’ai tout de suite accroché à Dates qui, tout en ayant un concept très cadré et restreint, parvient à rester légère et décrit avec subtilité les premiers instants déterminants d’une rencontre. Neuf épisodes, c’est peu, et Dates se consomme avec rapidité (les épisodes durent 30 minutes) mais cela colle parfaitement avec le sujet : des rendez-vous innombrables et rapprochés, et une multiplicité de personnages dont on entrevoit la personnalité comme on feuillette un album.

C’est en grande partie sur la qualité de l’interprétation des acteurs que repose le succès d’une série telle que Dates. Ici, que de belles surprises et des acteurs familiers pour qui regarde un peu des séries anglaises. On est captivés notamment par le personnage de Mia (Oona Chaplin). J’attends donc la saison 2 avec impatience.

Mia (Oona Chaplin), collectionneuse de Dates

Mia (Oona Chaplin), collectionneuse de Dates

Treme (Saison 3)

Quelques mots sur Treme, série de l’emblématique créateur de The Wire, David Simon. Et surtout chère à mon cœur. Treme est le nom du quartier des musiciens de la Nouvelle-Orléans et concentre son action sur les années immédiates après le passage de l’Ouragan Katrina, entre  lutte pour la survie des habitants de la ville et séquences musicales montrant la variété des influences culturelles de NOLA. Je redécouvre avec plaisir cette série réaliste car il semble bien qu’HBO offrira une saison 4 composée de quelques épisodes, histoire de proposer une véritable fin à ce chatoiement de couleurs, de carnavals et de musique qu’est Treme. A ne pas manquer en décembre sur HBO.

La série dispensable de l’été : Under The Dome (Saison 1)

Sur une note plus légère, j’aimerais mentionner Under The Dome que je regarde depuis quelques semaines et qui a fait pas mal de bruit lors de sa diffusion en juin dernier. Adaptation du roman de Stephen King oblige, les attentes concernant cette mini-série de science fiction (renouvelée pour une saison 2 en 2014) étaient grandes. Je reste tout de même un peu dubitative devant le traitement de nombreux personnages qui est assez caricatural voire très peu crédible, mais l’action est efficace et sans prise de tête. J’attends encore une vraie série SF bourrée de mystère et garde donc mes forces pour Believe, la série d’Alfonso Cuarón diffusée très prochainement sur NBC.

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