Top 5 des troubles psychiques dans les séries

Le handicap est représenté de manière très inégale dans les séries TV mais depuis quelques années l’autisme ou différents troubles psychologiques sont de plus en plus fréquents. Si dans les années 90 ils touchaient principalement des figures anecdotiques – excepté dans Ally McBeal où l’on pourrait diagnostiquer quasiment tous les personnages principaux, rappelons qu’Ally voit des licornes dans son salon – ils s’emparent maintenant des héros (ou anti-héros) de tous types de séries, des cop shows* aux dramas*. Ainsi, on passe de la mère d’Abby dans Urgences, aperçue de manière épisodique, à des personnages dont la maladie tisse véritablement les intrigues centrales, comme Carrie dans Homeland.

1) Adrian Monk, « it’s jungle out there » – Monk

monk Toc

Adrian Monk a développé très jeune des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ainsi que diverses phobies. Cela donne parfois une dimension humoristique à la série, d’autre fois cela permet des scènes profondément émouvantes. Des épisodes flash-back nous plongent dans son enfance marginale ou nous rappellent que c’est la mort de sa femme qui a intensifié tous ses troubles. Au fil des saisons, on découvre pas moins de 213 phobies ! Parmi elles, les serpents, la foule, la hauteur, l’avion, l’obscurité, les nuages, le lait, les araignées, les abeilles, le vent, etc. Certains épisodes misent uniquement sur le comique de situation, par exemple « Monk chez les nudistes » où l’on découvre qu’il a précisément peur de la nudité. Adrian Monk est un personnage atypique, caractérisé par son trouble mais surtout attachant. Par ailleurs, son sens de l’observation et son perfectionnisme exacerbé (il est totalement obsédé par l’ordre et la propreté) lui permettent d’être un enquêteur hors-pair, véritable surdoué de l’investigation judiciaire.

2) Sheldon Cooper, asocial et roi du sarcasme  – The Big Bang Theory

Placez un misanthrope dans une colocation, donnez-lui une bonne dose de répartie et terminez chacune de ses blagues par « Bazinga », vous obtiendrez le personnage le plus drôle des sitcoms actuelles. Nous ne comptons plus le nombre de memes qu’il a inspirés. Sheldon Cooper… doit-on encore le présenter ? Les scénaristes de la série ne l’ont pas construit en essayant de se conformer à un syndrome spécifique, mais son comportement correspond à peu près à celui d’un Asperger. Brillant physicien au QI exceptionnel, Sheldon est l’essence de The Big Bang Theory, son symbole.

3) Billy Chenowith, l’artiste torturé – Six Feet Under

Nous pourrions revenir sur le personnage de Carrie Mathison dans Homeland mais vous en avez sûrement assez d’entendre parler de ses crises ou internements. Son trouble bipolaire est parfois caricaturé, nous rappelant alors un autre personnage qui souffre de la même maladie : Billy Chenowith dans Six Feet Under, le frère de Brenda. A travers le regard de Nate, très méfiant vis à vis de lui, l’artiste est perçu comme inquiétant, voire menaçant. Sa personnalité double interroge le spectateur qui ne peut pas le cerner. Plus conformiste qu’il ne le laisse penser, Nate Fisher garde ses distances avec Billy qui lui est antipathique et qui répond au cliché de l’artiste torturé. Sa relation ambiguë avec Brenda, son caractère versatile et ses démons intérieurs en font un personnage essentiel à la série. N’en disons pas plus, je vous invite à vous plonger dans ce chef-d’oeuvre télévisuel si nous n’êtes pas déjà conquis par la série.

Billy_Chenowith_6_Feet_under

4) Aaron Brooks, schizophrène et amoureux  – Once & Again

Aaron -interprété par un Patrick Dempsey bien moins glamour que dans Grey’s Anatomy est le frère de Lily dans Once & Again. Il lui rend visite quand il décide d’emménager avec sa petite amie. Lily, très maternelle avec son frère atteint de schizophrénie, aura du mal à le laisser partir ! Le jeune homme, conscient de ses propres handicaps, aspire à une vie dite « normale » mais doit lutter contre l’incompréhension des gens face à sa maladie et contre ses propres démons. Dans cette série dramatique, ancêtre de Parenthood, le pathos se base toujours sur cette volonté des personnages d’avoir une vie normale ou de trouver leur place dans la société. Pas de tragédie à l’horizon, pas de twist « WTF » à la Shonda Rhimes et encore moins de personnages caractérisés à l’extrême. On doit donc saluer Once & Again pour sa représentation de maladies peu traitées à la télévision (surtout dans les années 90) telles que la schizophrénie, Alzheimer ou l’anorexie.

aaron brooks

5) Max Braverman – Parenthood

Max souffre du syndrome d’Asperger (apparenté à l’autisme) et constitue probablement le cas le plus réaliste des séries, traité avec une justesse extraordinaire. Ses soucis à l’école, le combat de ses parents pour qu’il y trouve sa place et soit traité comme les autres enfants est absolument bouleversant. Le quotidien de cette famille est une des plus grandes réussites de la série car il n’est pas question de dramatiser cette intrigue mais tout simplement de porter à l’écran ce que vivent de nombreuses familles. Un autre personnage s’identifiera très rapidement à lui – et le spectateur pourra faire de même à certains moments – se demandant s’il n’est pas atteint du même syndrome depuis l’enfance.

max braverman

A lire aussi :

– Psychopathologie des héros de série sur Des Séries et des hommes !

Le Top 5 des psys dans les séries TV

A noter :  C’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, créée en 2008 par les Nations Unies.

2 réponses à “Top 5 des troubles psychiques dans les séries

    • Malheureusement c’est un top 5, ce fut un crève-cœur de devoir choisir… Mais il s’agissait aussi d’en faire découvrir certains (comme Max ou Aaron, les moins connus).

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