Semaine d’un sériephile (39) : Louie, Dominion et OITNB [SPOILERS]

Que se passe-t-il sur la planète sériephile en été ? Vous croyez qu’on se la coule douce chez Séries Chéries ? Qu’on a tous un oeil sur l’écran et l’autre sur le planning de nos prochaines vacances dans un camping du cap d’Agde ? Et bien non. Toujours blancs, les yeux rouges et la paupière lourde, nous continuons inlassablement de visionner des séries. Pour l’amour du métier, bien évidemment. Cette semaine je vous fais le bilan de mon rattrapage en accéléré de la saison 4 de Louie, des premiers épisodes de la suite d’Orange is the New Black, ainsi que quelques mots sur Dominion, la nouveauté SyFy.

Louie (saison 4)

« Louie Louie Louie ! » Qui parmi les fans de Louis CK. n’a pas entonné l’air entêtant du générique de Louie ? Jeremy Renner lui, si. Car oui, Jeremy Renner *sexy ass Hawkeye* fait une apparition remarquée dans cette saison 4 de Louie qui vient de se terminer en beauté. Récemment, un lecteur de Séries Chéries ne comprenait pas l’engouement pour cette série. Encore faudrait-il qu’elle soit largement regardée en France, ce qui n’est pas encore le cas. Pourquoi Louie serait-elle surestimée ? Car elle fait la part belle à l’autofiction ? Ou parce qu’elle n’est pas hilarante à chaque épisode ? La démarche autofictionnelle pourrait certes agacer si Louie n’était pas aussi riche, émouvante et pertinente.

Quelques guest stars mémorables dont Jeremy Renner et Yvonne Strahovski

Quelques guest stars mémorables dont Jeremy Renner et Yvonne Strahovski

Riche car elle ne se contente ni de la comédie et des sketchs de Louis C.K., ni du drame dépressif de sa vie mise en scène dans une version romancée. De nombreux épisodes sont de réelles propositions scénaristiques et se démarquent de la réalité, c’est une bouffée d’air frais dans le paysage des séries au format 21’. Émouvante car Louie est profondément mélancolique et l’alternance entre vannes sur scène et moments déprimants de la vie de l’artiste est parfois si brutale qu’on reste durablement marqué par la tristesse et le malaise. Pertinente car il ne s’agit pas de faire pleurer pour pleurer, ni de faire de l’humour trash en vain. Louis C.K. analyse frontalement la société qui l’entoure en se prenant le premier pour cible quand il dénonce les travers de ses contemporains. On pourrait le croire cynique en ne prenant que les séquences de comedy club, et pourtant Louis porte un regard touchant et parfois ingénu sur la vie. L’équilibre entre ces facettes si nombreuses est parfait pour moi et fait de Louie une des séries récentes les plus justes sur notre monde et sur nous-mêmes.

Un peu de rébellion pour remplacer l'apathie et voilà Louis reparti pour une saison 4

Un peu de rébellion pour remplacer l’apathie dans cette saison 4

Cette saison 4 en particulier aura poussé très loin le mélange entre fiction délurée (l’épisode de l’ouragan et des inondations complètement sous acide), drame et sketchs. Sans aller trop loin dans l’intrigue, l’espoir renaissant dans la vie amoureuse de Louie n’est pas pour nous déplaire après 3 saisons d’atermoiements sentimentaux. L’ultime épisode aura immanquablement fait penser à Lena Dunham. Les deux ont beaucoup en commun même si leur démarche artistique est différente, le travail sur l’acceptation de soi et la mise à nu physique et psychologique devant des millions de téléspectateurs sont impressionnants. J’aime regarder une série qui m’émeut mais me pousse aussi à changer mon regard sur mes expériences et sur mon rapport aux autres une fois l’épisode achevé. C’est exactement ce qui se passe avec Louie, alors merci Big Guy et j’attends avec la même impatience la saison 5 de ta vie.

Orange is the New Black (saison 2)

Début juin, il était également l’heure de retrouver nos détenues favorites. Enfin, mes détenues favorites, souvenez-vous Sophie et Arthur n’étaient pas tout à fait d’accord. La saison 1 nous faisait découvrir l’univers carcéral en même temps que Piper Chapman, une petite bourgeoise de banlieue. Ses idées sur ce que devait être sa vie et son bonheur volant bien vite en éclat dans cette prison surpeulée, Piper était rattrapée par ses anciens démons notamment son ex, dealer de profession. La jeune femme terminait la saison dans la violence brute et la vengeance, laissant Pensatucky, une de ses ennemies, presque morte après l’avoir tabassée.

Le Dark Side s'empare de Chapman durablement

Le Dark Side s’empare de Chapman durablement

La saison 2 débute après une ellipse temporelle de quelques semaines : Piper en cellule de confinement apparaît comme un personnage complètement endurci à la prison, bien loin de ses débuts d’oie blanche tombée dans un panier de crabes. 5 épisodes visionnés pour l’instant et si j’apprécie toujours autant Orange is the New Black, force est de constater qu’il n’y a pas de grande nouveauté dans cette saison 2. Avec un classicisme sans égal, chaque épisode reprend son personnage secondaire mis en valeur durant 40 minutes. J’aime ce procédé car la vie des autres détenues m’intéresse bien plus que celle de Piper Chapman mais j’ai du mal à avoir une vue d’ensemble sur la série plutôt qu’un kaléidoscope de portraits sans lien les uns entre les autres, si ce n’est la case prison.

Morello (jouée par l'Australienne Yael Stone), définitivement un des personnages les plus émouvants de cette saison 2

Morello, définitivement un des personnages les plus émouvants de cette saison 2

Toujours est-il qu’en attendant la progression de l’intrigue, si l’émotion est pour moi toujours au rendez-vous, je ris beaucoup moins. La faute à une certaine lassitude peut-être, je tiens pour responsable principale l’ABSENCE EHONTEE de Pornstache qui me faisait mourir de rire dans la saison 1. Voilà c’est dit, si vous ne regardiez Orange is the New Black que pour la classe vulgaire de Monsieur “Moustache”, passez votre chemin, pour les autres la saison 2 d’Orange is the New Black reste un très bon cru !

Dominion (pilote)

Bienvenue à Vega, une des dernières Cités humaines

Bienvenue à Vega, une des dernières Cités humaines

Pour ceux qui comme moi n’auraient pas vu le film Légion dont Dominion est l’adaptation télévisuelle, cette série est un mélange assez brutal entre The Fades, Mad Max et Hunger Games. J’aurais aimé voir débouler Tina Turner en mini armure de bronze mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie. La série s’annonce apparemment meilleure que le film même si on ne tient pas là non plus un pilote magistral. L’histoire en quelques mots, c’est la lutte entre des Anges maléfiques qui ont déclaré la guerre aux Humains. Ces derniers, rescapés de l’extermination par les premiers et retranchés dans des villes-forteresses préparent la Résistance. Pourquoi les deux camps se détestent ? Dieu a disparu, il y a 25 ans, et les Anges (vilains, je tiens à le préciser) se sont mis en tête que c’était la faute des humains, donc qu’ils ne méritaient qu’une bonne épuration totale.

Un seul ange beau gosse, Michael, un des personnages les plus charismatiques de Dominion

Un seul ange sympa, Michael, un des personnages les plus charismatiques

Niveau décors, le moins que l’on puisse dire, c’est que Dominion rutile au moins autant que l’intérieur d’une villa de narcotrafiquant mexicain. C’est baroque et kitsch à souhait mais tout à fait assumé alors savourons cette orgie visuelle tout en appréciant les paysages urbains de Cape Town en Afrique du Sud, là où la série a été tournée. Pour le contenu, je suis assez mitigée. D’un côté l’action est formidable. De l’autre, dès que nos protagonistes tous plus beaux les uns que les autres se mettent à parler, c’est un peu le vide intersidéral et le festival des clichés. Heureusement, Anthony Head est là. Je ne sais pas si j’aurais porté autant d’attention à cette série si Giles n’avaient pas répondu présent pour une série surnaturelle de plus. S’il est aussi canon que dans Buffy, rassurez-vous, il est également aussi détestable que dans Merlin !

Au final, Dominion est une série un peu clichée mais bourrée d’action, et se laisse agréablement regarder. On y trouve des histoires d’amour, des enfants crevards, des papas coupables et des filles à papa, mais surtout des Anges aux allures de créatures sorties du film REC. Saluons donc la performance des maquilleurs de la série. Certes, nous avons tous les ingrédients de la série d’action simple et sans prise de tête mais l’exposition de l’intrigue est bien plus maladroite. A l’issue de ce pilote, on en apprend finalement très peu sur les gens qui vivent dans ces villes fortifiées et dont on devine le triste sort de prisonniers malgré eux. En espérant que la mythologie de Dominion nous soit un peu plus dévoilée, je me laisserai tenter par l’épisode 2.

Une religion encore mystérieuse pour nous autres profanes (oui, c'est bien cette dinde de Game of Thrones)

Une religion bien mystérieuse (oui, c’est bien cette dinde de Game of Thrones)

8 réponses à “Semaine d’un sériephile (39) : Louie, Dominion et OITNB [SPOILERS]

    • :) (bon j’ai qu’une envie c’est de continuer la suite hein, mais je suis plus autant enjaillée que dans la saison 1)

    • Une personne qui utilise le mot enjailler a-t-elle vraiment le droit d’écrire des articles sur un blog ?

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