Coup de projo sur Please Like Me

Clara en avait déjà parlé lors d’une semaine d’un sériephile consacrée à l’Australie. Depuis, convaincu par sa description alléchante de Please Like Me, je me suis moi aussi attaqué à cette petite série sympathique venue de l’autre hémisphère. Réalisée par Josh Thomas, qui incarne le rôle principal, elle est une sorte de cousine de Girls (j’entends par là une série moderne, à la narration novatrice et mettant en scène de jeunes adultes), mais en nettement moins caustique, moins moqueuse, moins barrée, et surtout en plus douce et en plus bienveillante. Même les personnages antipathiques parviennent à devenir attachants, et une grande tendresse se dégage de l’ensemble.

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La série démarre sur la rupture tranquille de Josh avec sa copine Claire, lorsque celle-ci lui annonce qu’il est gay. D’emblée, on découvre un univers où les séparations et les coming-out peuvent se faire dans la douceur, sans crise ni colère, et avec humour. On suit dès lors la relation de Josh avec son premier petit ami, le beau gosse Geoffrey, qui se révèle être d’une gentillesse exaspérante (et pas toujours très intéressant). Cette histoire d’amour sera sans cesse entrecoupée par l’intervention des parents divorcés de Josh, Rose et Alan, qui sont de grands enfants et ont toujours besoin de leur fils pour une raison ou pour une autre. Le père, vieux beau qui sort avec une belle jeune femme Thaïlandaise et ne pense qu’à s’acheter une nouvelle bagnole pour frimer, s’inquiète pour son ex-femme diagnostiquée dépressive après une tentative de suicide. Un peu beauf sur les bords, incapable de comprendre l’humour, il est souvent ridicule mais toujours attendrissant. La mère, quant à elle, se retrouve sous la garde de sa vieille tante Peg, une bigote sévère et pas cool (qu’on adore quand même), et de son grand fils qui cuisine avec elle et l’aide à s’inscrire sur des sites de rencontres. Pendant ce temps, le meilleur pote de Josh, Tom, est piégé dans sa relation avec Niamh, une véritable garce manipulatrice et excentrique qui abuse de sa nonchalance.

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Avec des couleurs pastel, un générique appétissant qui change à chaque épisode, une réalisation simple et des dialogues gentiment décalés, la série aborde des sujets compliqués en les désamorçant tour à tour. L’homosexualité de Josh, par exemple, implique des questions sur sa sexualité, le regard de ses parents, le regard des autres, les discours homophobes. Mais l’humour démine les appréhensions de Josh, tourne en ridicule un prêche anti-gay à l’église, détourne la figure du bel éphèbe en faisant de Geoffrey un gentil garçon servile et insipide. Cette douceur et cette nonchalance contribuent à changer les « problématiques » en non-sujets. L’auto-dérision de Josh quant à son physique particulier (il voit son propre visage comme celui d’un « bébé vieux »), les couples qui se forment entre des gens très beaux et d’autres qui le sont moins, l’amitié entre hommes et femmes, gays et hétéros, adultes et jeunes adultes, tout cela permet d’opérer une grande réconciliation et confère à la série une atmosphère bienveillante de tolérance, parfois amère certes, mais toujours et indéfectiblement tendre.

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