Il ne paie pas de mine, comme ça, avec son mètre 57 et son air perpétuellement juvénile. Mais Danny Strong a 40 ans dont 20 ans de carrière derrière lui, essentiellement sur le petit écran ou dans ses coulisses, et vous l’avez forcément vu quelque part…
Sa bio
Né en 1974 près de Los Angeles, il prend très tôt conscience de sa vocation : travailler dans l’entertainment. Il commence le théâtre à l’école et loue des cassettes dans le vidéo-club où travaille Quentin Tarantino, qui l’aide à se constituer une culture ciné aussi précoce qu’atypique. Il se lance à Hollywood en parallèle de ses études à l’université. Il est très longtemps abonné aux teen shows dans des rôles comiques d’ados un peu mal dans leur peau, même s’il apparaît dans un épisode de Seinfeld entre un spin-off de Sauvés par le gong et la série Clueless. La consécration arrive par Buffy : il est déjà dans la première version du pilote, qui n’a pas été diffusée, et revient dans une trentaine d’épisodes tout au long des sept saisons. Il enchaîne avec une autre série culte, Gilmore Girls, passe par Nip/Tuck, How I Met Your Mother et Grey’s Anatomy avant de retrouver des rôles semi-récurrents dans Mad Men, Girls et Justified. Ses différents personnages ne sont présents que pour une poignée d’épisodes mais restent très marquants.
La vraie révélation ne lui vient pas en tant qu’acteur. Il commence à écrire pour se détendre entre ses auditions et finit par vendre un script sur le scandale électoral qui a frappé la Floride en 2000 à Jay Roach, réalisateur d’Austin Powers et Mon beau-père et moi. Recount, dans lequel jouent Kevin Spacey et Laura Dern, est produit et diffusé par HBO en 2008 et obtient deux Emmy Awards. HBO et Jay Roach veulent de nouveau collaborer avec lui, et il accepte d’adapter Game Change, un livre sur la campagne présidentielle américaine de 2008. Le téléfilm avec Julianne Moore et Woody Harrelson est un triomphe, tant en termes d’audiences que de reconnaissance ; il obtient en 2012 cinq Emmy Awards sur ses sept nominations, dont deux qui reviennent expressément à Danny Strong.
Décidément passionné d’histoire et de politique américaines, il avait par ailleurs écrit un scénario qui dépeint le quotidien de la Maison Blanche pendant plusieurs décennies, inspiré par la vie du maître d’hôtel présidentiel Eugene Allen. Le projet tape dans l’œil de Lee Daniels, réalisateur de l’oscarisé Precious, et ils le développent ensemble pendant plusieurs années : Le Majordome sort en 2013 au cinéma et reste plusieurs semaines en tête du box-office. Comme tout ce qu’il fait semble marcher, Danny Strong est fortement courtisé : on lui propose d’abord de s’approprier la suite du Da Vinci Code, il accepte pour les deux derniers Hunger Games (Mockingjay 1 et 2) et il doit s’occuper de Blanches colombes et vilains messieurs, un classique de Broadway déjà adapté en 1955 par Mankiewicz. Surtout, il a co-créé Empire avec Lee Daniels pour la Fox : c’était son idée de faire une comédie musicale dans l’industrie contemporaine du hip-hop, et leurs inspirations mutuelles en ont fait un soap opera shakespearien qui est devenu le gros succès de ce début d’année.
Il participe à des œuvres télévisuelles emblématiques, se cache derrière des ramifications décisives de l’industrie audiovisuelle actuelle, bref, il est partout. Habitué à coproduire ses différents projets, Danny Strong est ici producteur exécutif aux côtés de Lee Daniels et s’est même mis à la réalisation pour le (très réussi) huitième épisode de la première saison… Mais où s’arrêtera-t-il ?
Ses rôles marquants dans des séries
– Jonathan Levinson dans Buffy contre les vampires. Nerd mal-aimé mais touchant du lycée de Sunnydale, il a droit à son épisode dédié dans la saison 4 (Superstar, épisode 17) avant de pencher bien malgré lui du côté obscur dans la saison 6.
– Doyle McMaster dans Gilmore Girls
– Danny Siegel dans Mad Men