Deux nouvelles sitcoms viennent occuper la case du mardi soir dans les grilles de la Fox en cette rentrée sérielle 2015-2016. La chaîne qui diffuse par ailleurs New Girl, Brooklyn Nine-Nine et The Last Man On Earth, nous a programmé une soirée hebdomadaire que les midinettes des années 80 n’aurait pas reniées. En effet, Grandfathered et The Grinder marquent chacune le flamboyant retour de deux beaux gosses des 80’s, j’ai nommé messieurs John Stamos et Rob Lowe. Après avoir touché le fond, nos deux tombeurs vont-ils réussir leur come-back ?
Grandfathered
Jimmy Martino (John Stamos), séduisant quinquagénaire et célibataire endurci, est l’heureux propriétaire d’un luxueux restaurant de Los Angeles. Les affaires roulent et il multiplie les conquêtes auprès desquelles il se vante de vouloir fonder une famille afin de les amadouer. Il semblerait que le destin l’ait pris au mot car cet homme qui semble parfaitement maîtriser sa vie va voir son quotidien chamboulé par l’arrivée d’un fils caché (Josh Peck). Non content d’être le père d’un jeune homme de 26 ans, il s’avère être aussi grand-père. C’est un sacré coup de vieux pour celui qui traque le moindre signe du temps qui passe et qui a la réputation de n’avoir aucune attaches !
Le scénario de Grandfathered est convenu et le téléspectateur peut facilement en déceler les enjeux principaux : Jimmy va-t-il être à la hauteur de ses nouveaux rôles de père et de grand-père ? Quels impacts cela va-t-il avoir dans sa vie professionnelle et personnelle ? Dans ce pilote, pas de surprise si ce n’est la rapidité avec laquelle le personnage principal embrasse sa nouvelle vie : entre coach sentimental pour son fils et baby-sitter pour sa petite-fille, il est étrangement à l’aise avec ses récentes responsabilités. Il fait même une tentative (prévisible) de rapprochement avec son ex (Paget Brewster), la mère de son fils.
On sourit, on rit parfois, mais Daniel Chun, créateur de la série et ancien scénariste pour Les Simpson ou The Office, nous avait habitués à mieux. Malgré une bonne dynamique de casting et des personnages secondaires dotés d’un bon potentiel comique, ce pilote ne fait pas d’étincelles. La série repose un peu trop sur son personnage principal que l’on aimerait voir être davantage malmené.
Grandfathered est tout de même une série sympathique, malgré un manque de piquant et d’originalité.
The Grinder
Si on se souvient de John Stamos et de sa veste en cuir de rebelle, on n’a pas oublié non plus le bad boy au regard bleu perçant que fut Rob Lowe. Propre sur lui dans A la Maison Blanche ou barbu crasseux dans Californication, qu’importe, une apparition de Rob Lowe suffit à créer l’émoi. A l’instar de John Stamos, Rob Lowe est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. Dans The Grinder, il est Dean Sanderson Jr, un acteur de télévision jouant le rôle d’un avocat superstar et dont la série s’arrête après neuf ans d’existence. Pas facile de faire une croix sur une décennie de succès et de gloire quand on est extrêmement narcissique comme Dean.
Heureusement, il peut compter sur (presque) tous les siens. Si son père (William Devane), sa belle-sœur et accessoirement ex-petite amie (Mary Elizabeth Ellis), son neveux (Hana Hayes) et sa nièce sont des fans de la première heure, son frère Stewart (Fred Savage), lui, est plus terre-à-terre. Plus sérieux mais beaucoup moins sûr de lui, ce frère essaye tant bien que mal de poursuivre sa carrière d’avocat. C’est pourtant Dean qui va le sauver au cours d’un procès en s’appuyant sur son expérience télévisuelle, mais va par la même occasion lui faire de l’ombre. L’avocat fictif se décrète avocat dans la vraie vie et l’âme en peine qu’il était retrouve une nouvelle raison de briller et d’être le sujet de toutes les attentions. Personnellement et professionnellement, si Stewart avait une vie calme et bien rangée, le retour du frère prodige va tout remettre en cause. Il sera intéressant de voir si les deux arrivent à trouver leur compte dans ce « partenariat » fraternel. Avec un frère à l’ego surdimensionné ce n’est pas gagné…
Rob Lowe est excellent dans la caricature. Son personnage aussi arrogant soit-il n’est pas détestable, au contraire. Il met juste en lumière l’absurdité des gens face à la célébrité. Une célébrité qui fait office de passe-droit jusqu’au sein même d’une institution régalienne que Dean transforme en véritable scène de théâtre. Il réussit à rapidement conquérir l’auditoire… ainsi que le téléspectateur. Le pari est donc gagné pour Rob Lowe. On espère juste avoir l’occasion de mieux connaître les autres membres de la famille, et que ces derniers ne resteront pas en arrière-plan.
John Stamos et Rob Lowe, ces deux jeunes cinquantenaires, semblent avoir trouvé des rôles taillés sur mesure. Le charme de l’un et de l’autre opère toujours grâce à leur charisme ravageur. Campant des personnages en pleine crise existentielle, entre peur de l’engagement et peur de l’oubli, ils se sont saisi d’une arme à la mode et très efficace pour renouer avec le succès : l’autodérision. Pour l’instant c’est Rob Lowe qui remporte le trophée du pilote le plus réussi mais tout n’est pas perdu pour John Stamos.
Grandfathered est sympathique mais aurait très bien pu être un simple téléfilm de TF1 à 15h. La série est souriante mais on voit très bien là ou elle veut nous mener : Stamos voulant retrouver la seule femme qu’il a aimé et son fils qui veut conquérir la mère de sa fille.
Je vais continuer de regarder et je suis très curieux de The Grinder maintenant !
Grandfathered doit encore faire ses preuves c’est certain. J’espère aussi que les audiences de The Grinder vont remonter :/
J’ai tellement aimé Rob Lowe dans Parks and Recreation que je ne peux qu’être curieuse de le découvrir dans The Grinder !