Coup de projo sur The Expanse

Nostalgiques de Battlestar Galactica ? La série The Expanse remet au goût du jour le genre du space opera « réaliste » pour notre plus grand plaisir ! Certes moins intéressante et moins subtile que sa mythique cousine, The Expanse n’en déploie pas moins tout un arsenal de bonnes idées. Petit tour des plus et des moins de la série, à vous de vous faire un avis !

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Les PLUS :)
  • L’univers 

Située dans un futur pas si lointain – soit 200 ans après nous – la série prend pour cadre notre système solaire, largement colonisé par l’humanité. Tandis que la Terre et Mars sont en conflit, comme l’ont été les Amériques et le Vieux Monde autrefois, les natifs de la ceinture d’astéroïdes se retrouvent pris au piège de leur dépendance des grandes puissances, en termes d’eau et d’air notamment. L’ensemble donne un univers assez riche, à la fois familier et dépaysant, où l’on retrouve un contexte géopolitique (héliopolitique ?) tendu et complexe. De quoi laisser les spectateurs dresser des parallèles avec notre début de siècle pas toujours facile à déchiffrer…

THE EXPANSE -- "The Big Empty" Episode 102 -- Pictured: Shohreh Aghdashloo as Chrisjen Avasarala -- (Photo by: Rafy/Syfy)

Même dans le turfu, l’ONU sert à que dalle

  • La science

Dans cet univers de science-fiction, les lois scientifiques ont permis aux scénaristes d’imaginer des idées narratives originales et réalistes. Si la gravité et les ressources énergétiques sont de vrais enjeux et contribuent à générer un climat anxiogène (et donc un suspense haletant) à l’intérieur des vaisseaux ou des colonies de la ceinture d’astéroïdes, il faut aussi compter sur les problèmes de malformation osseuse des natifs de l’espace qui n’ont jamais connu la gravité terrestre. Au contact de celle-ci, les habitants des astéroïdes, non habitués, sont accablés par la pesanteur qui nous est familière… On est loin de Star Wars où les systèmes offrent seulement une déclinaison de paysages variés, sans prendre en compte la gravité, la température, l’oxygène, etc. Dans ce sens, on est plus proche ici de Star Trek que de Battlestar

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Grave le dawa dans les colonies

  • Les décors

Qui dit colonisation de l’espace dit vaisseaux, stations, et autres colonies, mais aussi villes et cités futuristes. Les décors de The Expanse ont été admirablement conçus : on retrouve ici l’ambiance sous-marin des vaisseaux de la flotte de Battlestar, ainsi que l’ambiance ville-écolo hyper design de Caprica. Quant aux colonies, elles évoqueraient presque la cité souterraine de Matrix Reloaded… Bon, malgré ces références de poids, mieux vaut être honnête : ce n’est pas toujours hyper bien fait et ça sent la synthèse à plein nez. Mais dans l’idée, on est plutôt preneurs !

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Maguelonne voyant cette image : « C’est Beaubourg ? »

Les MOINS :(
  • Les personnages

Au-delà du contexte de conflit latent pour le contrôle des ressources, les investigations qui innervent la série souffrent du manque de force des protagonistes qui les portent. OK, c’est vrai, les comédiens sont beaux. Ça pourrait être un plus pour la série, si les personnages ne souffraient pas d’un manque crucial de charisme. C’est là en effet que réside le plus gros point noir de la série : difficile de s’intéresser à une intrigue si les comédiens ne sont pas au top de leur forme…

THE EXPANSE -- "CQB" Episode 104 -- Pictured: (l-r) -- (Photo by: Rafy/Syfy)

En même temps, pas facile de jouer dans ce genre de décor

  • Le kitsch

Enfin, difficile de faire l’impasse sur le fait qu’il s’agit d’une série estampillée Syfy. Le kitsch est presque assumé ici, avec les décors de synthèse, les looks improbables, les langues inventées (bel effort cela dit, mais on est loin du dothraki ou haut valyrien…), ou encore les drones (dans 200 ans on aura colonisé l’espace mais les drones n’auront pas changé d’un iota ?) et autres smartphones du futur (transparents et stylés, certes, mais on imagine plus volontiers que tout se passera directement sur la rétine dans pas si longtemps !). Bref, quelques lacunes mineures, mais qui témoignent d’un manque d’inventivité d’autant plus intrigant que le reste de l’univers est assez réfléchi.

Malgré ces défauts, la série reste assez prenante, et le space opéra étant un grand absent de l’univers sériel, on ne va pas bouder notre plaisir !

2 réponses à “Coup de projo sur The Expanse

  1. Tous les personnages gagnent vraiment en profondeur dans la saison 2.
    Concernant le prétendu kitsch, c’est extensible à TOUTE la science-fiction existante, et encore plus dans la SF moins réaliste, y a rien de plus kitsch que des extraterretres verdâtres, des pulls multicolores et des soucoupes volantes. Ici, au moins, on a droit à de la « Hard SF », quelque chose qui se veut comme une extrapolation réaliste de notre futur proche, pas de fusils lasers, d’hommes bioniques, de vitesse-lumière ou de planètes terraformées pour ressembler à la Terre à 2-3 échantillons de faune et de flore près. Ce n’est pas un manque d’inventivité, c’est une volonté illustrée déjà dès les bouquins de faire quelque chose de « probable » et réalisable en 2 à 3 siècles de progrès humains et techniques.

    Techniquement ça reste parmi ce qui se fait de mieux à la TV avec les séries HBO, bien au-delà de ce à quoi Syfy nous a habitué depuis plusieurs années.
    C’est pas de la SF cheap, ou alors à ce moment là, tout ce qu’on voit à la TV est par définition cheap. Pour trouver mieux, il faut se tourner vers Hollywood et leurs films à plusieurs centaines de millions et une année de postprod.

  2. Pingback: Semaine d’un sériephile (81) : Les couloirs du temps | Séries Chéries·

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