Star Trek, mode d’emploi

Objectif : apprendre à naviguer dans l’univers Star Trek (6 séries et 12 films et des produits dérivés pour équiper l’ensemble de votre maison façon Enterprise).
Public visé : les culturo-geeks qui auraient loupé le coche, les fans de Battlestar Galactica, de Babylon 5 et ceux de JJ Abrams qui auraient vu les deux derniers films et veulent en savoir plus, les Whovians.

Module 1 : histoire

Star Trek c’est une vraie nébuleuse. Il y a d’abord la série originale, Star Trek, The Original Series aka TOS, kitschissimement culte, où apparaissent Spock, Kirk et l’Enterprise, la soucoupe qui sert de vaisseau à l’équipage.

STtheoriginal

Star Trek The Original Serie

En 1966, elle donne naissance à une communauté de fans ultra-motivés mais les audiences sont décevantes et la série est annulée au bout de trois saisons.

Vingt ans et quatre films plus tard, la franchise est relancée : c’est Star Trek, The Next Generation (TNG pour ceux qui suivent).

Celebrity City

The Next Generation

Le principe est le même : un équipage de l’ONU du futur parcourt la galaxie à la recherche de nouvelles civilisations et évite tout plein de problèmes. Peu d’innovations mais un captain chauve, cool et français, Jean-Luc Picard joué par Patrick « Professeur Xavier » Stewart.

Au même moment, deux autres séries apparaissent : Voyager et Deep Space Nine (DS9).

STvoyager

Voyager

STAR TREK: DEEP SPACE NINE

Deep Space 9

La première raconte l’odyssée d’un vaisseau paumé au fond de la galaxie, la deuxième s’articule autour d’une station spatiale située à un carrefour géopolitique majeur, façon Babylon 5. Les trois séries se déroulent à la même époque et les crossovers sont fréquents.

La dernière série officielle, Enterprise, est née en 2001, a duré quatre saisons et brode autour du premier voyage intergalactique du premier vaisseau Enterprise (subtil vu le nom).

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Entreprise

Et comme ce premier paragraphe est déjà long, je ne parlerai pas des projets de séries que CBS souhaiterait développer parce qu’à l’heure actuelle, de toute façon, on n’en sait pas grand chose.

Mais sinon de quoi ça parle ? D’une Terre du futur qui a su dépasser tout le bordel qu’elle avait (guerres, pollution, pauvreté, Patrick Sébastien) grâce à la technologie et qui est capable de voyager assez loin pour rencontrer d’autres espèces. Comme la série est avant tout une belle utopie, la Terre s’est alliée à d’autres planètes pour former une fédération et défendre les valeurs du scoutisme par-delà les astéroïdes. A l’exception de DS9, la plupart des épisodes relatent des rencontres avec des peuplades inconnues et la résolution de crises qui en découlent presque invariablement.

Module 2 : géo

D’abord il y a la Terre. Là ça va on situe. C’est là que se trouve le siège de la Fédération et là d’où viennent tous les captains principaux de toutes les séries. Pas d’aliens à la tête d’un vaisseau, faut pas déconner. La Terre ainsi qu’un certain nombre de planètes dont celle de Spock, Vulcain, font partie du Quadrant Alpha, une section de notre galaxie regroupant pas mal de monde mais qu’on ne vous détaillera pas parce que c’est un peu chiant. Il existe trois autres Quadrants : Béta où sont surtout les Klingons, Gamma avec un gros truc pas gentil appelé le Dominion et Delta où le vaisseau Voyager s’est paumé, en plein milieu des Borgs, les créatures les plus flippantes de la série.

Babyborg

Pire qu’un Borg, un bébé-borg.

Hormis la Fédération (les gentils), on peut classer les grands ensembles politiques de la série sur une échelle de méchanceté allant des Ferengis, commerçants véreux, aux Borgs, superpuissance qui assimile tout sur son passage. Les séries oscillent toutes entre affrontement ouvert avec ces autres superpuissances et vagabondages sur des planètes peuplées au choix de bouseux, de créatures dangereuses ou d’être psychiquement supérieurs. La routine.

STMonstre

Devinez de quelle catégorie il fait partie ?

Module 3 : bio

Star Trek, c’est avant tout un beau défilé d’espèces cheloues. Les intolérants au latex et au maquillage outrancier peuvent passer leur chemin. Plus on avance, moins c’est kitsch mais on ne boude pas son plaisir devant les prothèses grossières de TOS (et d’une partie de TNG). Des oreilles en pointe des Vulcains aux fronts osseux des Klingons, il y en a pour tous les goûts. Toutes les espèces ont un vague air de ressemblance (deux bras, deux jambes, des yeux et des oreilles) me direz-vous ? C’est normal ! Pour justifier ce que les limites du maquillage et des effets spéciaux de l’époque imposaient, Roddenberry et ses comparses ont mis au point une théorie : il existe une espèce ancienne commune à toutes celles que l’on voit dans les séries et qui explique ces points communs physiques et la compatibilité des différentes espèces (bah oui, c’est pas parce qu’on est dans l’espace qu’on ne baise pas).

gggrrr

Message de tolérance : un bel exemple de couple interracial.

Au-delà des espèces, l’univers ST est aussi l’occasion d’assister à des phénomènes biologiques étonnants : homme enceint, télépathes, espèce fonctionnant sur le principe d’un symbiote implanté dans un hôte, métamorphes, fusion mentale ou cycles de reproduction ultra violents nécessitant des combats à mort entre prétendants.

Module 4 : techno

Tout l’univers de Star Trek repose sur le postulat que le progrès technologique fait évoluer la société dans le bon sens. Elle tient une grande place dans les différentes séries, étant à la base de la politique d’exploration de Starfleet (ne rentrer en contact qu’avec des civilisations qui auraient les moyens technologiques de le faire eux-mêmes, aka la Directive Prime). Du coup on voit beaucoup de trucs qui clignotent, qui bipent ou qui bougent tous seuls. Rien de trop étonnant après tout, c’est de la SF. Certaines sont clairement utopiques (au hasard… la téléportation ou le holodeck repris dans Community) mais d’autres ont inspiré la vraie vie : les portes automatiques, les téléphones à clapet, les Ipad ou encore plus ouf, le rayon laser tracteur. Dans ta face Apple.

Replicator

Imprimante 3D old generation.

Module 5 : éco

Qui dit progrès technologiques dit absence de soucis de thunes. La société de Star Trek est entrée dans une ère d’abondance où les gens n’ont plus besoin de travailler pour assurer leur subsistance. On peut dupliquer la bouffe, les sources d’énergie sont illimitées, un peu façon Iron Man. En gros, c’est l’utopie communiste réalisée (ce qui est très certainement la raison pour laquelle on regarde ça dans ma famille). Du coup, le système socio-économique qui en découle a été étudié par de nombreux chercheurs en termes de viabilité.

Module 6 : socio

Si Star Trek n’est pas la série du siècle, elle constitue un phénomène sociologique majeur, au même niveau que Star Wars. Et si la série n’a pas tout de suite rencontré un grand succès d’audience, elle a su fédérer une communauté de fans parmi les plus hardcore de tous les fandoms de l’univers. Rien de moins. Trekker, trekkie, c’est un précurseur des conventions, des concours de costumes, des fan fictions et bien sûr des produits dérivés. Les trekkies sont tellement à donf qu’ils ont fait renommer une navette de la NASA du nom de leur vaisseau préféré. Hormis un Whovian enragé, je ne vois pas qui peut être plus fanatique. Et être trekkie est tellement cool que Barack Obama a demandé à pouvoir regarder la série à la Maison-Blanche, que Tom Hanks connaît le titre de tous les épisodes de TNG et qu’Angelina Jolie a avoué être amoureuse de Spock quand elle était ado. Forcément, c’est plus valorisant qu’être fan de Derrick.

Premiere Of DreamWorks' "Monsters Vs. Aliens" - Arrivals

No comment.

Module 7 : questions

Comme toute série culte qui se respecte, Star Trek amène son lot de questions. Quelle est la meilleure série ? (réponse objective de l’auteur de cet article : DS9). Et le meilleur captain ? La téléportation sera-t-elle un jour possible ? Quid des films ? Malgré ses supers inventions, sa vision utopiste d’un futur amélioré, sa flore étonnante et le fait qu’être trekkie est devenu über hype, faut-il s’infliger les 703 épisodes ou se contenter de cette intro ? Si je ne peux pas objectivement répondre à la question du meilleur captain (Kirk est culte, Picard est cool et français, Janeway est une femme qui dépote, Sisko est le plus fouillé psychologiquement et Archer est joué par Scott Bakula), je peux essayer de vous aiguiller pour le reste.

All the Star Trek captains

Le futur est passé par là.

Il faut quand même une fois dans sa vie regarder un épisode de Star Trek. Parce que ça fait partie de la culture populaire (quelle autre série développe plusieurs langues possédant une grammaire codifiée ?) mais aussi parce que les séries sont des classiques de la SF à la télé et que tout ce qui vient après a emprunté quelque chose à l’univers de Gene Roddenberry. Que ce soit au niveau de la technologie, des espèces aliens, des péripéties, on retrouve des clins d’œil à Star Trek de Battlestar Galactica à Firefly en passant par la plupart des sitcoms américaines (et pas seulement Big Bang Theory !). Ensuite et tout simplement parce que malgré des histoires parfois répétitives, c’est un des univers de fiction les plus riches de la télévision qui emporte le spectateur et lui donne envie de vivre avec l’équipage, de partager ses aventures, de plonger avec les personnages et de n’en jamais ressortir, comme lorsqu’on lit Harry Potter ou qu’on regarde Urgences.

Pour ceux qui ne savent pas par où commencer ou qui n’ont pas envie de tout se farcir, petit guide :

Star Trek TOS : pour les fans de vintage qui veulent saisir l’origine du phénomène, qui n’ont pas peur de regarder les effets spéciaux à la Doctor Who et qui aiment les histoires simples tintées d’optimisme.

Star Trek TNG : si vous aimez les histoires un peu plus sombres alternant avec des épisodes complètement loufoques exploitant le potentiel fun d’une série de SF bourrée de gadgets. Et si vous aimez Patrick Stewart.

Voyager : si TNG vous plait tellement, vous pouvez enchaîner avec Voyager mais sinon, cette série là peut complètement être zappée (hormis pour son docteur hologramme super cool mais sur 7 saisons ça fait peu).

Deep Space Nine : pour les téléphages plus modernes qui aiment les développements narratifs complexes, les personnages fouillés et une ambiance moins boy-scout.

Enterprise : pour ceux qui ont connu Star Trek via les deux derniers films et qui veulent entrer en douceur dans l’univers, d’autant que dans la chronologie de l’univers Star Trek c’est elle qui vient en premier.

Les films : si vous êtes bloqués dans une tempête de neige et que vous avez épuisé votre stock de séries à regarder, pour une bonne soirée entre potes ou pour plonger dans les profondeur du fandom Star Trek. Et parce que La Colère de Khan est mythique.

Voilà, vous êtes parés. Y a plus qu’à se tailler les oreilles en pointe, faire le salut vulcain et se caler dans son canap’ pour « boldly go where no one has gone before ».

Par Anaïs Raynaud.

Une réponse à “Star Trek, mode d’emploi

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