C’est le temps des fins de saisons, des annulations. C’est le temps des renouvellements et des annonces des nouveautés de la rentrée 2014-2015. Quatre mois d’attente c’est long, mais au lieu de s’affaler sur son canapé pour grignoter des sucreries et mater de la téléréalité, on se secoue un peu : on fouille dans notre sériethèque (ou celle des autres), soit pour se remettre à jour, soit à la recherche de nouveautés.
Telle une héroïne d’Heroic Fantasy, j’en ai fait ma quête. Mon périple sera long, mais le compte à rebours est lancé. Le voyage sera semé d’embûches (tâches ménagères, vie sociale) mais rien ne m’arrêtera pour retrouver cette joie qui m’envahit lors de la découverte d’un épisode 1.01.
Cette semaine mon périple m’a menée vers Doll & Em (diffusée en février dernier) et Bad Teacher. Leur point commun ? Mettre en avant les femmes.
Doll & Em : Célébrité ou amitié, faut-il choisir ?
Etre l’amie et assistante d’une actrice connue à Hollywood, je ne sais pas ce que c’est, mais je remercie Dolly Wells, d’en avoir fait l’expérience et de nous la partager. Après avoir vu Doll & Em, vous serez certainement nombreux à effacer ce rêve de votre liste des 100 choses à réaliser avant de passer l’arme à gauche, car avoir une amie connue, cela n’a rien d’extraordinaire.
Voilà ce que vous louperez : vous fréquenterez la crème de la crème, vous serez invité à de grosses soirées dans des villas de dingue, vous pourrez vous proclamer fille ou fils spirituel de Perez Hilton. En contrepartie, vous vous épargnerez : d’être le larbin de service ou la babysitter, de gérer les egos surdimensionnés de vos idoles, et de mettre votre amitié, qui remonte tout de même au bac à sable, en danger.
Doll & Em est une série de 6 épisodes diffusée sur Sky Living en Angleterre et HBO aux Etats-Unis. Elle appartient au genre de l’autofiction, soit une œuvre qui puise dans les événements de la vie de son auteur en les romançant plus ou moins. Ici, héros et interprètes sont complètement confondus. En effet, Emily Mortimer (« Em ») et Dolly Wells (« Doll »), se sont inspirées de leur expérience personnelle commune. La problématique de la série est la suivante : que se passe-t-il lorsque l’on embauche sa meilleure amie comme assistante ?
Emily Mortimer joue le rôle d’une actrice célèbre en prise avec un monde d’apparence et de paillettes, et un peu dépressive sur les bords. Dolly Wells, quant à elle, est la meilleure amie/assistante maladroite. Déprimée par une rupture amoureuse, elle reprend rapidement du poil de la bête et garde les pieds sur terre malgré tout ce qui l’entoure. Présentée sous forme de fausse téléréalité, leur amitié est mise à l’épreuve d’Hollywood. Il s’agit donc à la fois d’une parodie de leur relation et d’une satire de l’industrie du cinéma, pas vraiment montrée sous son meilleur jour.
Le fait que les deux jeunes femmes soient amies de longue date dans la vie apporte beaucoup de sincérité et de crédibilité à la série. Les nombreux guests (Susan Sarandon, Andy Garcia, Chloë Sevigny, Bradley Cooper…) ne font pas oublier l’intérêt premier de la série : voir comment une relation humaine a priori solide, peut vaciller lorsque l’on mélange amitié et travail. Dès le départ, Emily, insiste bien sur le fait que Dolly n’aura pas à effectuer des tâches ingrates pour elle, mais, rapidement, la hiérarchie les rattrape. Leur relation devient ambiguë : entre amitié sincère et devoirs d’employé à employeur, les remarques piquantes fusent et l’écart se creuse, le tout sur fond de jalousie.
Après avoir eu du mal à m’adapter au format, je me suis finalement attachée aux personnages. L’ensemble ressemble à des conversations filmées, des bouts de vie de ces Anglaises baignant dans le climat ensoleillé de Californie.
Bad Teacher : La tornade blonde.
Des amies, Meredith (Ari Graynor) n’a pas dû en avoir beaucoup. Un physique à faire pâlir d’envie toute la gente féminine, une confiance en soi à toute épreuve, cette frondeuse est en quête d’un homme riche et elle fera tout pour arriver à ses fins… Enfin c’est ce qu’elle veut nous faire croire, car en fait, cette blonde plantureuse et frivole à un cœur et n’hésite pas à donner des conseils à des adolescentes impopulaires, et à sacrifier des rendez-vous « cruciaux » pour les aider.
Dans le premier épisode, elle vient de divorcer et se retrouve à la rue, elle se met donc à la recherche d’un emploi. Pour accélérer les choses, elle vole un C.V, séduit plus ou moins le principal d’un lycée afin d’y être engagée en tant que professeur, et enfin, organise une réunion parents-profs uniquement pour rencontrer des pères célibataires. Au moins, elle ne perd pas de temps !
Par rapport au film dont est tirée la série, il y a quelques petites différences, comme les noms des personnages qui ont été modifiés, ou l’histoire de la cagnotte que notre chère professeure avait mis en place pour se payer une augmentation mammaire. Le point le plus notable est celui du casting du personnage principal. Si Cameron Diaz avait endossé le fameux rôle sur grand écran, c’est Ari Graynor (Be Bad!, Bliss, Baby-sitter malgré lui) qui prend la relève dans la version télévisée. Elle n’a pas le charisme de Cameron Diaz, mais elle a le physique qui colle parfaitement au rôle de la nana sexy, presque vulgaire. Parfaitement à l’aise dans la comédie, on ne voit qu’elle (dans le pilote en tout cas). Elle parvient à éclipser tous les autres acteurs, même ce bon vieux Ryan Hansen (Veronica Mars), qui je l’avoue m’avait donné une bonne raison de regarder la série.
Arrivée au troisième épisode, la lassitude se fait sentir. Le schéma reste le même : poses suggestives, jeu de jambes, décrochage d’un rendez-vous en tête-à-tête, dilemme, puis finalement annulation du rencard pour aider ses nouvelles « amies ». De toute façon, c’est un mal pour un bien car la série, à peine lancée, a été annulée par CBS.