Les séries fantastico-historiques sont à la mode en ce moment. Des sorcières de Salem aux pirates de Crossbones, je vous propose un petit voyage dans le temps pour vous faire revivre des récits historiques élevés au rang de légende.
Salem : La magie n’opère pas
Déjà deux mois que Salem a débarqué sur WGN America et je n’ai que trois épisodes à mon actif. Je cherchais une série sombre (comme Penny Dreadful), qui me tiendrait en haleine mais Salem n’a pas rempli sa mission et ce malgré un casting intéressant : Janet Montgomery (Espions de Varsovie) , Shane West (Urgences, Nikita), Seth Gabel (Fringe), Ashley Madekwe (Revenge) ou encore Tamzin Merchant (Les Tudors).
Massachusetts, 17ème siècle. Salem est en pleine chasse aux sorcières. Leader du village, Mary Sibley est une femme respectée et redoutée mais le retour de son ancien amour, après 7 ans d’absence, pourrait bien perturber ses plans.
Premier détail important, dans Salem ce sont les sorcières qui sont à l’origine des procès. Elles souhaitent en effet se débarrasser des puritains gênants qui veulent les exterminer. Rappelons que nous sommes à l’époque de l’Amérique puritaine, époque où ceux qui ne priaient pas suffisamment finissaient au mieux marqués au fer rouge, au pire pendus. Guidés par la religion, par la peur du péché, les gens étaient vulnérables. Ajoutez à cela une croyance en la sorcellerie et rien ne va plus ! Des coupables étaient désignés et l’autorité puritaine garantie. Dans la série, n’allez pas croire pour autant que tous les puritains ne veulent que le bien de la communauté car si les sorcières ne jurent que par le Diable, eux ne jurent que par Dieu et parfois de manière extrême. Certains sont même des disciples des sorcières.
L’angle choisi par les scénaristes, qui consiste à nous montrer des sorcières maléfiques qui complotent pour prendre le pouvoir, est assez intéressant. Cependant, la série pêche sur de nombreux points : elle peine à instaurer une intrigue qui attise la curiosité, à jouer la carte du macabre jusqu’au bout, et à faire exister des personnages mal exploités. Cette dernière remarque vaut par exemple pour le personnage de Tituba (Ashley Madekwe), qui n’est là que pour vérifier que Mary (Janet Montgomery) remplit bien ses devoirs de sorcière. Elle n’a pas d’interactions avec les autres personnages (et, de surcroît, elle m’est antipathique).
Je déplore également la place et le traitement de la romance dans la série. John Alden (Shane West) s’accroche aux sentiments qu’il éprouve à l’égard de Mary Sibley malgré le changement de comportement de celle-ci. Cette situation impacte directement le comportement du personnage principal féminin, la femme forte qu’elle devait incarner, qui chancelle à la vue de son ancien amour. Nos deux protagonistes sont dans des camps opposés mais qu’est-ce que cela signifie pour la suite ?
Finalement, la trame la plus intéressante réside autour du personnage de Cotton Mather (Seth Gabel), le meneur de la lutte anti-sorcières qui prêche à tout-va tout en entretenant une relation amoureuse avec une prostituée. Il va vite nouer une sorte d’amitié avec John Alden et le duo est à l’origine des quelques moments humoristiques de la série.
C’est peu dire que les sorcières ont souvent eu la cote dans les séries : de Sabrina, l’apprentie sorcière à Charmed en passant par Eastwick, The Secret Circle ou encore Witches of East End, il y a de quoi faire mais il n’y en a pas pour tous les goûts. Entre comédie, séries pour ado ou romantiques, où sont passées nos méchantes sorcières ? Il aura fallu attendre la troisième saison de American Horror Story pour voir des premiers rôles de sorcières sombres, qui n’ont pas que de gentils pouvoirs et qui ne cherchent pas qu’à faire le bien. Salem est dans cette lignée mais elle est beaucoup moins efficace que AHS. Elle manque cruellement de tension dramatique et d’humour, l’horreur y est convenue et la romance dessert la trame principale par son traitement ennuyeux.
L’âme d’un pirate : Crossbones
John Malkovitch se fait rare à la télévision et quand on regarde son parcours sur le petit écran, il semble avoir souvent été attiré par les formats historiques, ayant par exemple interprété le rôle de Javert dans l’adaptation des Misérables de Josée Dayan (2000) ou encore celui de Talleyrand dans la mini-série Napoléon d’Yves Simoneau (2002).
On le retrouve en 2014 dans la très attendue Crossbones, série consacrée au légendaire Barbe Noire. Après Thomas Gomez, Robert Newton, Peter Ustinov, Ian McShane (et bientôt Hugh Jackman) au cinéma et Angus Mcfadyen à la télévision, c’est donc au tour de John Malkovitch d’endosser le rôle du terrifiant pirate.
De son vrai nom Edward Teach ou Edward Drummond, Barbe Noire était un pirate anglais qui a opéré dans les Antilles et sur la côte Est des colonies britanniques en Amérique. Il a semé la terreur dans les mers des Caraïbes jusqu’à sa mort, assassiné par le capitaine Robert Maynard.
La série nous plonge dans le vif du sujet avec l’attaque d’un bâtiment anglais par des pirates. Une vraie bataille navale qui tourne rapidement à l’avantage des boucaniers, ces derniers étant venus récupérer un précieux trésor. L’objet de toutes les convoitises est un chronomètre de marine très précis qui ferait de son propriétaire le roi des mers. Son inventeur, Mr Frederick Nightingale (Henry Hereford), est escorté jusqu’ à Londres afin de dévoiler son prototype au roi. Evidemment, le voyage n’est pas sans risques. Après moult massacres, les flibustiers finissent par s’emparer de l’appareil de navigation et font prisonniers quelque membres d’équipage dont un certain Thomas Lowe (Richard Coyle), un espion britannique qui se faisait passer pour un médecin.
Accompagné de Tim Fletch (Chris Perfetti), un jeune apprenti chirurgien, tout ce petit monde se dirige vers New Providence, une île gouvernée par Barbe Noire. Thomas Lowe a une mission : assassiner Barbe Noire, que ses sujets appellent « Commodore ».
Crossbones nous expose donc deux intrigues : la soif de conquête de Barbe Noire et le complot d’assassinat qui pèse sur celui-ci. Les deux projets ne seront pas une mince affaire : d’une part parce que le gouvernement anglais est sur la trace du “Commodore” et qu’il compte bien l’éliminer, d’autre part parce que Barbe Noire est un homme méfiant, paranoïaque et bien entouré. La série tourne donc principalement autour du duo Barbe Noire/Thomas Lowe.
Les personnages secondaires sont dans l’ensemble peu mis en valeur. On croise rapidement le gouverneur de la Jamaïque, William Jagger (Julian Sands) et les hommes de Barbe Noire. Par ailleurs, deux femmes se détachent du lot : Lady Catherine Balfour (Claire Foy), une fugitive anglaise arrivée sur l’île avec son mari James Balfour (Peter Stebbings), et Selima El Sharad (Yasmine Al Massri) le bras droit de Barbe Noire. La touche féminine apporte de la romance au scénario mais ne vous méprenez pas, ces femmes-là sont de véritables badass. Ecoutées et respectées par les hommes, elles savent ce qu’elles veulent et sont déterminées à exister dans ce monde très masculin où les femmes servaient avant tout d’occupation.
Diffusée sur NBC, il s’agit de la seconde série consacrée à la piraterie depuis le début de l’année. En effet, la chaîne Starz (Camelot, Les Pilliers de la Terre), a lancé Black Sails en janvier dernier, une série ayant pour héros le capitaine Flint, fameux personnage du roman L’île au trésor de Robert Louis Stevenson.
Le manque d’action m’avait fait abandonner Black Sails malgré un cadre sympathique et de bons acteurs. Crossbones, elle, se rapproche plus de Pirates des Caraïbes, le surnaturel en moins. On ne s’ennuie pas, les enjeux sont posés dès le premier épisode et on sait d’emblée qu’aucun personnage n’est à l’abri.
La tension s’articule particulièrement autour du personnage de Barbe Noire. Inquiétant, cruel, à la limite de la folie, le “Commodore” inspire la crainte. Mais il est aussi troublant. Pris d’hallucinations, il nous apparaît comme vulnérable à certains moments et je me demande bien, parmi toutes les atrocités qu’il a pu commettre, laquelle le hante à ce point. Sans aller jusqu’à parler de personnage torturé, le pirate le plus redouté des Caraïbes semble plus complexe qu’il n’y paraît. C’est une raison supplémentaire de suivre la série.
Salem VS Crossbones, entre la pendaison ou le supplice de la planche, j’ai fait mon choix.
Cela n est qu un avis personnel mais j ai beaucoup aimé Salem j ai hate de voir la saison 2 quand a Crossbones je prefere de loin Black sails
Bonne pioche car Salem a été reconduite pour une deuxième saison ce qui n’a pas été le cas pour Crossbones. Black Sails est assez différente et je ne lui ai pas donné sa chance mais ma foi, avec presque un an de recul, j’y retournerais bien y faire un tour.