Après Shonda Rhimes la showrunner, les études de pilotes de Scandal et de How to Get Away with Murder, je finis mon tour d’horizon de l’univers Shondaland avec une battle 100% médicale. Aujourd’hui sur le ring s’affrontent Grey’s anatomy (GA), première pierre à l’édifice de l’empire Rhimes, et Private Practive (PP), son spin-off. Bien que le nombre de saisons ne soit pas toujours synonyme de qualité, Grey’s Anatomy tient encore debout, quand sa petite sœur, elle, est déjà terminée. Avec 11 saisons au compteur pour l’un et 6 pour l’autre, lequel des deux soap-opéras tire son épingle du jeu ? C’est parti pour un face à face en blouses blanches !
Round 1 : La meilleure équipe
Les deux séries étant tirées de l’imagination d’un seul et même esprit, on pouvait craindre à l’annonce du spin-off que celui-ci ne soit le réplicat de son aînée (en un peu plus glamour peut-être puisque situé à Los Angeles). On trouve en effet beaucoup de similitudes entre les personnages des deux séries. Comme si chaque personnalité du Seattle Grace trouvait son alter ego chez Oceanside Wellness. Addison (Kate Walsh) n’est-elle pas tout aussi perturbée que Meredith (Ellen Pompeo) ? Toutes les deux ont des soucis en amour et ont tendances à enchaîner les mauvaises décisions. On peut aussi comparer leur « mommy and daddy issues » : filles de mères autoritaires, père absents, les deux héroïnes ont été faites dans le même moule. Il en va de même pour les autres membre de l’équipe. Pete (Tim Daly) est une pâle copie de Dr Mamour (Patrick Dempsey), Naomi (Audra McDonald) une piètre Bailey (Chandra Wilson). Seul le personnage de Charlotte (KaDee Strickland), stéréotype de la femme dure et froide en apparence mais tendre à l’intérieur, a réussi à effacer la pourtant excellente Christina Yang (Sandra Oh). L’équipe réduite de Private Practice, composée au début de la saison 1, d’un chirurgien néonatal, d’une psychiatre, d’un pédiatre, d’une spécialiste de la fertilité, d’un médecin pratiquant la médecine douce et d’un généraliste, est de ce fait beaucoup plus éclectique. Très intimiste, ils forment une grande famille médicale. Plus âgés aussi, les médecins californiens sont loin d’être matures dans leur vie personnelle, mais ils ont en tout cas plus de recul et d’expérience dans leur vie professionnelle. Le côté humain, et pas seulement machine à opérer, est davantage mis en avant.
Grey’s Anatomy quant à elle a un casting beaucoup plus fourni. Au fil des saisons, la famille de GA s’est beaucoup agrandie, suite notamment à la fusion avec l’hôpital Mercy West qui a ramené toute une équipe de nouveaux résidents, notamment Jackson (Jesse Williams) et April (Sara Drew). La série a aussi souffert à mon gôut de (trop ?) nombreux départs d’acteurs, comme Eric Dane (aka Mark Sloan) et Chyler Leigh (aka Lexie Grey). C’est d’ailleurs après ce coup fourré, alors que j’avais suivi avec avidité les « je t’aime moi non plus » de Meredith et Derek pendant 8 saisons, que j’ai finalement décroché. J’ai pourtant adoré Grey’s Anatomy à ses débuts et même détesté l’irruption très mal venue de la femme de Derek en la personne d’Addison Montgomery de PP, venue reconquérir son mari. Ce n’était que pour mieux l’apprécier après qu’elle ait quitté le Seattle Grace.
Vainqueur : Pour son équipe plus attachante et ses personnages mieux développés, je déclare vainqueur l’équipe de Private Practice.
Greys’ Anatomy 0 – Private Practice 1
Round 2 : Les meilleurs cas médicaux
L’univers médical de Private Practice est bien différent de celui de Grey’s Anatomy puisque l’on suit des médecins officiant dans une clinique privée. Hormis Addison, qui reste un chirurgien néonatal à qui il arrive d’opérer à l’hôpital, les autres spécialistes du cabinet font surtout des consultations privées. Employant deux psychiatres et un médecin spécialiste de la fertilité, PP se différencie de GA en nous offrant des cas médicaux plus complexes. La particularité des médecins de PP est leur grande implication dans la vie de leur patient et la volonté qu’ils ont de les aider à surmonter leur problèmes. Le résultat, que j’apprécie pour ma part, est moins spectaculaire, mais les cas médicaux sont plus durs psychologiquement. Les questions éthiques et morales se retrouvent souvent au cœur des épisodes, au cours desquels deux collègues travaillant sur un même cas vont être en désaccord quant à la marche à suivre. Private Practive, tout comme Grey’s Anatomy, est très romancée et tourne beaucoup autour de la vie du personnel médical, mais la vie des patients est plus présente dans le spin-off. Du mélo en veux-tu en voilà, Shonda Rhimes sort les gros sabots et use de toutes les cordes à son arc pour assécher nos glandes lacrymales. Si vous êtes comme moi, vous avez souscris à un abonnement chez Kleenex. Si au contraire trop c’est trop, alors vous êtes peut-être plus de la team Grey’s Anatomy.
Dans celle-ci, on a affaire à une équipe de chirurgiens. Pas du tout la même ambiance. Les patients passent sur le billard, les médecins ont des vies entre les mains et ne gagnent pas à tous les coups. Au fil des saisons, GA a montré certains cas médicaux très pointus qui nécessitaient la collaboration des chirurgiens des divers services. Assoiffés de gloire et de reconnaissance, on voyait ces chirurgiens jubiler quand des sœurs siamoises débarquaient pour « se faire décoller ». L’hôpital cherchant toujours à être classé parmi les meilleurs hôpitaux universitaires d’une part, et à la pointe de la technologie médicale d’autre part, presque tous les médecins au cours des 11 saisons ont dû bûcher sur une étude médicale dans le but d’être publié. Milieu très compétitif, les internes des débuts passaient leur temps à se tirer dans les pattes et à se voler des patients. Premier arrivé, premier servi ! Cardio, neuro, plastique, pédiatrie, trauma, les services de chirurgie sont nombreux tout comme la diversité des cas à chaque épisode.
Vainqueur : J’ai un gros faible pour les patients de Private Practice auxquels on s’attache beaucoup. Toutefois, dans Grey’s Anatomy, l’univers stressant des blocs opératoires fascine. Match nul pour cette manche.
Grey’s Anatomy 1 – Private Practice 2
Round 3 : Les meilleurs cliffhangers
Shonda Rhimes a le don pour laisser le spectateur en haleine. Présents dans quasi tous les dramas, le cliffhanger est devenu, depuis plus d’une décennie déjà, un élément clé du succès des séries dramatiques. Grey’s Anatomy s’est parfaitement illustrée dans le domaine. Tireur fou lâché dans l’hôpital, ogive à retardement dans le corps d’un patient menaçant de tout faire péter, crash d’avion, tout y passe jusqu’aux situations les plus improbables. Toutes les saisons de la série médicale ont mis les membres du Seattle Grace à rude épreuve. Plus spectaculaires, les épisodes cliffhangers sont très rythmés chez GA, et plus marquants.
Cela dit Private Practice n’est pas en reste. Apportant son lot de sueurs froides, le spin-off aura réussi plusieurs fois en 6 saisons à nous prendre aux tripes. Dans les deux séries, les drames touchant directement les personnages principaux auront été les plus marquants. Le pire de tous, selon moi, restera le début de la saison 4 de Private Practice, dans lequel un des personnages est victime d’une agression sexuelle innommable dont elle mettra toute la saison à se remettre. On la verra lutter pour se reconstruire, retrouver une vie de couple normale, et faire face à son agresseur.
Vainqueurs : Avec 11 saisons au compteur, l’équipe de GA a connu plus de catastrophes qu’il est humainement possible d’encaisser. Parce qu’ils arrivent à se relever sans broncher, on félicite l’équipe du Seattle Grace.
Grey’s Anatomy 2 – Private Practice 2
Vainqueur final : Un parfait ex-æquo. Bien que Private Practice soit dérivée de Grey’s Anatomy, les deux séries ont leur style propre. Plus mélo que son ainée, on lui préfère son équipe de médecins plus attachante, mais on adore les moults rebondissements de GA. Pour pouvoir apprécier au maximum ces deux séries sans avoir à choisir, profitez de leur nombreux crossover.