Historique de la chaîne
« A la mémoire d’Isaac Asimov et Gene Roddenberry ». C’est avec cet hommage au génie de la littérature de science-fiction et au créateur de Star Trek que s’ouvre l’antenne de Syfy le 24 septembre 1992. La chaîne porte alors le nom de Sci-Fi Channel. Le ton est donné, les récits d’anticipation viennent de trouver leur nouvelle demeure.
Créée au sein du portail de chaînes câblées USA Network, entreprise menée par Paramount Pictures et Universal Studios, Syfy se présente à ses débuts comme une plateforme idéale pour réunir les catalogues de films et séries horrifiques et futuristes des deux majors hollywoodiennes. Les Dracula et autres Frankenstein produits par Universal dans les années 30 peuvent désormais être vus aux côtés des Star Trek produits par Paramount. Dès ses débuts, Syfy se positionne comme une alternative à la ligne éditoriale généraliste de la chaîne mère USA Network. Chaîne thématique centrée sur une programmation fantastique, Syfy est plus que jamais la chaîne des passionnés d’univers imaginaires.
Au gré des fusions et des rachats, le portail USA Network évolue jusqu’à devenir NBC Universal en 2004. Syfy fait désormais partie d’un puissant conglomérat de médias réunissant des chaînes aussi variées que Bravo, E ! ou encore la chaîne américaine en espagnol Telemundo. Dans cet univers, celle qui se nomme alors Sci-Fi Channel se cherche. Dotée d’un nom assimilable à un genre tout entier, Sci-Fi pose un problème d’identité. Impossible de faire de ce nom générique une marque commercialisable, une seule solution s’impose pour les dirigeants, aborder une nouvelle stratégie en changeant de nom. Le renouvellement survient à la fin des années 2000. Sci-fi n’est plus, voici désormais le temps de Syfy.
Ligne éditoriale
Dans ses premières années, la programmation de Syfy est avant tout nostalgique. Les séries fantastiques à succès des années 60 et 70 se bousculent à l’écran. L’Incroyable Hulk, Cosmos 1999 ou encore Code Quantum bénéficient ainsi d’une nouvelle vie grâce à la chaîne du fantastique. Syfy mélange les genres pour mieux cibler un public hétéroclite allant des fans de super-héros aux amateurs de science-fiction. Côté films, Syfy permet de redécouvrir les classiques du fantastique des années 30 aux années 70. Des plus célèbres aux plus confidentiels voire aux plus nanars, extraterrestres, monstres et créatures de tous poils sont les bienvenus sur Syfy. La chaîne sait aussi faire événement en étant notamment la première à consacrer une soirée marathon à la diffusion de l’intégralité de la première trilogie Star Wars en 1993.
Dès le début des années 90 et jusqu’à aujourd’hui, Syfy a su développer une programmation (très) alternative et volontairement décalée en ce qui concerne les films de monstres. Achetées ou autoproduites, les fictions kitsches trouvent leur place sur l’antenne en prouvant que tout est possible, il suffit d’oser. Hybrides requins-dinosaures et requins-poulpes, piranhas, yétis, tout le bestiaire de l’étrange est là. Seul léger problème, un criant manque de moyens et une pauvreté totale des scénarios qui font invariablement de ces films des séries z en puissance reproductibles à la chaîne. C’est là d’ailleurs la spécificité de Syfy qui transforme ces défauts en une force, faisant du film de monstres cheap un genre à part entière et une marque de reconnaissance de la chaîne. La preuve, Syfy n’hésite pas à programmer des semaines thématiques alligators géants ou requins de l’espace. Manque de moyens ? Peut-être, mais en tout cas pas de manque de fantaisie. Le succès sans précédent cette année de Sharknado 2, l’alliance improbable entre une tornade et des requins tueurs, tend à montrer que le genre est loin d’être mort, bien au contraire.
Côté séries, Syfy développe une nouvelle stratégie à partir du tout début des années 2000. Pour ne plus avoir l’image d’une chaîne de rediffusion de séries ringardes, Syfy se lance dans le rachat de séries annulées ou délaissées par leurs networks d’origine. Farscape, Sliders ou Stargate SG-1 connaissent ainsi un nouveau départ après avoir connu un certain succès chez leurs diffuseurs originels. Une stratégie qui s’avérera payante en particulier pour Stargate qui devient dans les années 2000 une véritable franchise Syfy avec ses deux spin-offs Stargate Atlantis puis Stargate Universe. On en oublierait presque totalement qu’il s’agit au départ d’une série Showtime.
Les années 2000 seront les années science-fiction pour Syfy. La popularité de Stargate mais aussi le succès critique et public de Battlestar Galactica contribueront à donner à Syfy son image de porte-étendard du genre. Plus que jamais elle est la chaîne où tous les amateurs d’univers futuristes se retrouvent. Syfy tentera de capitaliser sur cette image en créant des franchises autour de ses deux licences fortes. Ainsi verront le jour Caprica, le spin-off de Battlestar, et Atlantis et Universe, ceux de SG-1. Pari perdu, ces tentatives ne parviendront jamais à égaler le succès de leurs aînées.
A partir de 2009 et son changement d’image, Syfy tente de s’ouvrir à un nouveau public. Désireuse de s’éloigner d’une image trop « geek » et soucieuse de diversifier son audience, la chaîne explore de nouveaux horizons en s’ouvrant à la télé-réalité avec Face Off, une sorte de Top Chef du maquillage d’effets spéciaux. Plus loin encore de sa programmation traditionnelle, elle tente également le pari du divertissement en accueillant le programme de catch WWE SmackDown. Comme on pouvait s’y attendre, la réaction du public fidèle sera pour le moins mitigée.
Syfy n’a pas pour autant oublié ses premières amours. La production de séries fantastiques continue. Warehouse 13, Being Human ou plus récemment Dominion prouvent que la chaîne est loin d’avoir abandonné le fantastique. Plus proches du monde réel, plus centrées sur les sentiments des personnages, les nouvelles séries Syfy semblent faire le pari d’attirer un nouveau public moins amateur d’aventures spatiales mais plus intéressé par un fantastique porteur d’émotions. Un pari qui permet aussi de limiter le recours à des effets spéciaux souvent pointés du doigt comme le point faible des productions Syfy.
Il serait pourtant dommage de croire que la science-fiction est définitivement passée de mode sur Syfy. Defiance l’a prouvé dernièrement et Ascension semble le confirmer, la chaîne ne compte pas laisser à ses concurrentes le domaine dans lequel elle a si souvent su s’imposer. La science-fiction n’est plus un ghetto destiné aux seuls passionnés et dans la bataille du grand public, il reste à voir quelle sera la place de Syfy.
Séries cultes
1998 Sliders
1999 Farscape
2002 Stargate SG-1
2003 Battlestar Galactica
2008 Sanctuary
2009 Warehouse 13
2010 Caprica
2010 Les Mystères de Haven
2011 Being Human
2013 Defiance
2014 Dominion
2014 Bitten
Sources et lectures recommandées
Grilles de programmes de Syfy des origines jusqu’à aujourd’hui
Très intéressant comme article. J’aime beaucoup syfy, car il ne demande pas des tonne et des tonne d’audience pour renouveler leur séries. J’ai d’ailleurs adoré Z Nation et je suis plutôt intéresser par 12 Monkeys. Smackdown sur syfy était surprenant, et c’est peut être pour ça que SD a perdu énormément de valeur ces dernières années au profit de Raw (USA Network) sous le regard de la WWE..
à voir ce que donnera 12 Monkeys à la rentrée… C’est sûr que la chaine a fait de gros efforts avec un développement de ses séries sur différents thèmes ces derniers mois.
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