Coup de projo sur Irresponsable

Nous les avions découverts à l’occasion du festival Séries Mania édition 2016. Et comme tant d’autres, nous avons été emballés par ces personnages attachiants. À la fois par ce trentenaire bon à rien et lunaire, campé par le formidable Sébastien Chassagne, par son fils, ado de 15 ans blasé mais sympathique incarné par Theo Fernandez, ainsi que par la formidable mère poule excentrique, Nathalie Cerda, et d’autres personnages tous plus décalés les uns que les autres. La série Irresponsable de Frédéric Rosset est une bonne nouvelle dans le paysage sériephile français.

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Le pitch

Loser absolu, menteur, flemmard et égoïste, Julien est contraint de retourner vivre dans sa chambre d’ado,chez sa mère, après avoir perdu son job. Il retrouve par hasard sa petite amie du lycée, laquelle a eu un enfant au moment de leur séparation. Julien, sur lequel on ne peut jamais compter, se retrouve du jour au lendemain père d’un ado ayant la moitié de son âge, et s’improvise dans ce rôle pour regagner la confiance de son ex. Rapidement, le père et le fils deviennent potes, traînent ensemble, et s’entraident.

Pourquoi on aime

La force de cette série repose sans conteste sur ses acteurs et ses personnages. Sans être prisonniers d’une époque -la série ne surfe pas sur les sujets du moments- les protagonistes imparfaits d’Irresponsable sont ceux de notre temps : Julien, trentenaire gamin, et son fils Jacques, 15 ans mais peut-être plus mature que son père, sont tous deux des incarnations de l’adulescence, notion émergente d’une tranche d’âge difficile à délimiter, où les caractéristiques de l’adolescence et de la vie adulte se mélangent. On sent par ailleurs que le scénariste aime ses personnages. Même quand ils font tout de travers, même quand ils sont nuls ou pathétiques, il y a toujours une forme de douceur dans la façon dont ils évoluent. Un peu à la manière de Please Like Me, la série australienne de et avec Josh Thomas dont je vous ai déjà parlé : comme dans cette dernière, le ton est décalé mais toujours bienveillant, et la trame narrative se déroule dans une atmosphère chaleureuse, sans accroc majeur. Difficile de refuser une histoire où la tendresse est de mise sans sombrer dans la mièvrerie !

À la fois bien écrite, bien interprétée, et drôle, Irresponsable évite les écueils en ne cherchant pas à en faire trop. Toute en simplicité, elle sait aussi se montrer entreprenante et sans tabous, montrant des adolescents qui fument des pétards et parlent de cul, des mères frustrées en manque de sexe, ou un personnage principal si préoccupé par lui-même qu’il nous rappellerait presque la Hannah Horvath de Girls, campée par Lena Dunham en personne. En somme, Irresponsable parvient à moquer gentiment des travers humains dans lesquels on se reconnaît facilement, sans tomber dans le cliché ni susciter le désamour des spectateurs. En filigrane, elle pose des questions sur l’éducation à travers tout un panel de relations parents-enfants, mais préfère montrer des situations maladroites ou bancales, où les parents ont toujours l’air plus paumés que leurs enfants, que d’apporter des réponses toutes faites. Elle parvient en ce sens à réconforter tout le monde, en ayant l’air de dire que les parents ont le droit de n’être pas toujours irréprochables.

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