Le Festival de la fiction TV de La Rochelle a débuté mercredi 14 septembre pour une 18ème édition. Stéphane Strano (producteur chez Delante TV) en est le nouveau président. Entretien avec le nouvel homme fort du festival.
Vous venez de prendre la tête du festival de La Rochelle, comment envisagez-vous votre présidence ?
Avec cœur, en gardant à l’esprit la volonté de la continuité. Après 17 ans d’existence, le festival atteint sa majorité, cela se respecte, en ayant toujours conscience qu’un festival à une existence quasi biologique : il est vivant et à l’image de ce que nous sommes. Je m’applique à donner mon énergie pour qu’il nous ressemble dans le moindre détail.
Que reflète la sélection de l’état de la fiction française cette année ?
Cette question, c’est à Yves Bigot, qu’il aurait fallu la poser… Du divertissement, du polar, une grande vitalité, une belle diversité, un gout pour les questions de société et, ça et là, l’idée qui émerge à travers de nombreux personnages que le destin de notre pays est modifiable au gré d’initiatives personnelles et citoyennes.
Quelles sont les séries qu’il ne faudra pas manquer cette année à La Rochelle ?
À mon sens, aucune ! TF1 innove, M6 revient en force, France 3 transfigure sa fiction, France 2 forte de ses succès renouvelle ses marques, Canal nous fait plus que jamais voyager, Arte ne cesse de nous surprendre… OCS et France 4 nous donnent un coup de frais pendant que la web-série ne cesse de grimper !
Pourquoi y a-t-il si peu de comédies dans la fiction française à la télévision, alors que c’est une spécialité nationale au cinéma ? Une seule comédie dans la sélection, c’est peu…
Je ne sais pas vraiment. Ce qui est clair, c’est qu’effectivement nous pouvons faire ce constat. Plus qu’une spécialité nationale, nous avons affaire à une obsession des distributeurs de cinéma pour la comédie. Lorsqu’un créateur tient un bon sujet de comédie, il se tourne peut-être plus simplement vers le cinéma qu’en d’autres temps… En tout cas, il ne me semble pas que les diffuseurs refusent les comédies, bien au contraire !
A titre personnel, je pense que la comédie fait partie des genres les plus difficiles à réussir, un bon scénario de comédie ne présage pas forcément d’une bonne comédie, contrairement aux autres genres.
Les mini-séries cartonnent en France. Est-ce le signe de la fin des séries traditionnelles ?
Je ne parviens pas à penser comme cela… Au cœur de tout se trouve une histoire et le plaisir humain de l’écouter, de la vivre… La télévision propose plusieurs manières et je pense que c’est une richesse : on n’a pas tout le temps envie d’aller au bout du monde et parfois on souhaite rester tranquille à la maison… la mini série propose une aventure, la série un rendez-vous avec des gens qu’on aime…. je ne crois pas à la fin des séries traditionnelles.
Etes-vous sériephile ? Quels sont vos derniers coups de cœur ?
Comme beaucoup de citoyens du monde, je trouve la narration en série irrésistible (au sens premier du terme). Ces dernières années, ailleurs mais aussi en France, on atteint de plus en plus souvent le Graal avec des audiences qui signalent une passion immodérée (plutôt qu’une addiction).
Mon dernier coup de cœur ? Stranger Things, série originale de Netflix : on n’est pas loin du chef d’oeuvre, on a peur, on veut savoir, on a 16 secondes entre chaque épisode pour résister… et on craque !
Merci à Stéphane Strano d’avoir répondu à nos questions. Bon festival à tous !