Drôle de question que celle de cet article. A-t-on besoin d’être pour ou contre la suite d’une série ? Ici, chez Séries Chéries, la saison 1 de True Detective nous a divisés. Certains y ont vu une nouvelle oeuvre à ajouter à notre top des séries surestimées, alors que d’autres, dont je fais partie, on été très investis dans la série, allant jusqu’à la considérer d’emblée comme un jalon essentiel de l’histoire de la télévision. Dans tous les cas, il y a eu déchaînement de passions (clin d’oeil libidineux à Matthew). Impossible donc de parler gentiment et de manière mesurée de la saison 2. Parfois, pour être sincère, il faut en passer par la violence.
Avant visionnage : Contre
Ok, c’est mal de juger l’homme à son habit et une nouvelle saison aux annonces pré-sortie. Mais il faut avouer que les informations qui se sont multipliées sur la saison 2 n’ont fait qu’annoncer le pire.
Point 1 : Nouveau casting. On savait bien qu’il allait être compliqué de trouver des acteurs à la hauteur du duo précédent. C’est-à-dire des acteurs de cinéma qui mélangent à la fois talent et star-system. Et ce qui devait arriver arriva : la déception. Le casting annoncé est à la fois en dessous niveau star-system et niveau talent. Colin Farrell au regard de chiot éploré fait partie de ces acteurs jouant correctement dans un plan sur deux (rejoignant ainsi le club de Jonathan Rhys-Meyer). Vince Vaughn, s’il a réussi à faire ses preuves comme acteur comique (parfois), est le type même du contre-emploi pour lequel on se dit que s’ils étaient en dèche d’acteurs célèbres sérieux, peut-être aurait-il mieux valu mettre un inconnu (oui, pareil que Demaison ET Pef dans Disparue). Pour Rachel Mc-Adams, soyons mesurés, il y a les pour et il y a les contre. Mais pour la faire courte, ça n’annonçait rien de bon.
Point 2 : Nouveau décor. C’est avec tristesse que nous devions faire notre deuil de la Louisiane et de ses merveilleuses ambiances. Mais quitter la lourdeur des friches marécageuses pour la lourdeur des friches industrielles, à la rigueur pourquoi pas.
Point 3 : Nouvelle intrigue. Oui c’est une anthologie. Et pourtant, quelle déception au vu de la fin de la saison 1. On terminait sur l’annonce d’un complot à grande échelle qui n’était qu’à moitié résolu. Alors d’accord pour repartir à zéro, changer de lieu, de casting, mais peut-être qu’on aurait pu suivre le prolongement de cette intrigue d’une manière ou d’une autre. Ou alors n’aurait-il pas fallu nous teaser de la sorte.
Point 4 : NouveauX réalisateurS. L’idée de génie de la saison 1 était bien évidemment de s’adjoindre un réalisateur talentueux (et un chef opérateur de génie) pour réaliser l’intégralité de la série. Résultat, True Detective avait de la cohérence, une patte, un style signifiant qui donnait de la plus-value au polar classique. Évidemment, lâcher une bonne idée ça fait toujours peur pour la suite.
Après visionnage : Ni pour ni contre bien au contraire
Ni pour : L’avantage d’avoir été bien en colère avant même de voir la série a permis de limiter la déception. Le résultat est mitigé. Une chose est sûre, dans cet épisode, le casting est bien le naufrage annoncé. D’autant que les acteurs ne sont pas tout à fait aidés par le traitement de l’exposition de leurs personnages. Le pilote est entièrement consacré à montrer les failles et les faiblesses des protagonistes, et on ne peut pas dire que cela soit très subtil. Alcool, dépression, impuissance… plus Pizzolatto en rajoute, plus c’est compliqué pour des acteurs pas très aguerris de ne pas tomber dans la grosse caricature de comptoir. D’autant plus que le temps pris pour appuyer ce côté du récit est autant de temps perdu pour lancer l’intrigue. On se retrouve à la fin du pilote à n’avoir aucune idée de là où on va aller et à finalement avoir assez peu d’intérêt pour l’épisode suivant.
Ni contre : Mais il y a des plus. La mise en scène est toujours très soignée. Ce n’est pas très énergique, mais c’est joli et l’ambiance est là. Il faudra plusieurs épisodes pour juger de la cohérence de l’ensemble mais on sent que le visuel n’a pas été laissé à l’abandon. Le générique sur la musique de Leonard Cohen, réellement renversant, est là pour le prouver. On sent également toujours le talent et le goût de Pizzolatto pour l’art de nouer les fils de la narration comme une toile d’araignée. La manière de lier les personnages entre eux à la fin du pilote est la seule réussite de l’épisode. On retrouve également de la saison 1 le plaisir de faire avancer l’histoire par le dialogue, dialogue qui se retrouve très souvent en confrontation avec les actions.
En bref, le pilote de la saison 2 confirme toutes les craintes qui nous faisaient être radicalement contre son existence, mais c’est toujours mieux que la masse des séries policières de base qu’on nous pond chaque année (cf Aquarius par exemple). Il y a ce je-ne-sais-quoi fascinant qui nous fera la regarder quand même, même si c’est en boudant.
True Detective, série OCS dispo sur Canalsat
du moment qu’on a pas les monologues relous à la MM comme dans la 1e saison … (je prefere vraiment les nicolas-cageades aux MMgeades hihi)
Franchement, Twitter m’a amené ici, et je ne suis pas déçu.
Déjà avoir un avis avant d’avoir vu une oeuvre est d’un ridicule rarement vu, mais en plus juger hâtivement et à charge après le visionnage d’un pilote c’est carrément débile.
Alors vous vous donnez de l’importance en critiquant une oeuvre qui pour un premier épisode est captivante, avec une réalisation millimétrée, un jeu d’acteur supérieur à 99% de ce qu’on peut voir et une intrigue bien lancée. Mais faites vous un jugement original et objectif ou juste une comparaison avec la première saison?
Ne soyez pas comme ces vieux incontinents qui pensent que c’était mieux avant, soyez optimiste et croyez en l’oeuvre, émerveillez vous et regardez ou détestez et rabattez vous sur un bon Julie Lescaut, toutes les saisons sont du meme niveau.