Sa bio
Né en 1961 dans le Maryland, Darren Star commence sa carrière à la fin des années 80 en tant que scénariste sur un film intitulé Doin’ Time on Planet Earth, une comédie déjantée mettant en scène un adolescent américain persuadé d’être un extraterrestre. Mais ce n’est pas grâce au cinéma que Darren Star se fait connaître : la Fox le recrute quelque temps plus tard pour participer à l’écriture d’une nouvelle série, Class of Beverly Hills (renommée par la suite Beverly Hills, 90210) produite par Aaron Spelling, le pape de la production TV. Ce soap pour jeunes est un tel succès qu’une série dérivée de Beverly Hills est lancée au bout de deux ans, Melrose Place, dont Darren Star devient le showrunner à part entière. Avec ces deux shows, qui se termineront à peu près en même temps au tout début des années 2000, Darren Star s’établit comme LE créateur américain de soaps pour adolescents/jeunes adultes de la décennie.
Il prend son indépendance vis-à-vis des productions d’Aaron Spelling et de la chaîne Fox en créant un nouveau feuilleton, en 1995, pour un autre network, CBS. Central Park West est un échec mais la série marque un tournant créatif pour Darren Star : ciao l’insouciance de Los Angeles avec ses plages, bonjour le stress de New York. Dorénavant, le cœur de Darren Star balancera entre ces deux métropoles, ces deux ambiances antagonistes, quand il s’agira de choisir un décor pour faire évoluer ses personnages à travers les diverses séries qui suivront.
Le point culminant de sa carrière arrive en 1998 lorsque HBO diffuse son nouveau bébé : Sex and the City. Tirée des chroniques du New York Observer écrites par la journaliste et romancière Candace Bushnell, Sex and the City brosse le portrait de quatre amies new-yorkaises, trentenaires et célibataires. A cette époque, HBO est une chaîne câblée surtout connue pour diffuser des films et la série Oz, une série carcérale violente. Le succès commercial de Sex and the City n’est pas immédiat mais surprend son créateur qui s’attendait avant tout à recevoir un succès critique. La série fera ses adieux aux téléspectateurs après 6 années de bons et loyaux services.
Darren Star développe en parallèle deux autres shows, The Street qui nous plonge dans le monde de la finance et des traders à New York et Grosse Pointe, parodie de soap pour adolescents basée à Los Angeles. Toutes deux diffusées à la même période sur deux networks différents (la Fox pour la première et The WB pour la seconde), elles sont déprogrammées au bout de quelques mois. Après ces deux échecs cuisants, le showrunner se fait plus discret. Il réapparaît en 2003 avec Miss Match (NBC) dans laquelle jouent Alicia Silverstone et Ryan O’Neal mais le succès n’est plus au rendez-vous. C’est véritablement la fin du époque.
En même temps qu’Hilary Duff fait son grand retour à la télévision, Darren Star renouera-t-il enfin avec son public grâce à la comédie Younger et cela un peu plus de 10 ans après la fin des aventures de Carrie Bradshaw et ses copines ?
Son style :
Homme de tous les networks, Darren Star reste cependant fidèle à lui-même au fil des années et de ses multiples productions. Angelenos ou new-yorkais, ses personnages viennent pour la grande majorité de milieux privilégiés. Au lycée ils roulent en Porsche 356 et habitent dans de somptueuses villas. Devenus adultes (mais pas responsables pour autant), ils travaillent dans des cabinets d’avocats, pour des magazines de mode ou dans l’événementiel. Entre leur physique séduisant, leur job de rêve et leur compte en banque bien rempli, s’ils ne ramaient pas dans leur vie sentimentale, on les trouverait presque antipathiques. En effet, s’ils maîtrisent tous les rouages des affaires, Cupidon n’est pas décidé à leur faciliter la tâche pour trouver l’amour. Dans leur quête désespérée d’une âme sœur, les personnages de Darren Star cèdent souvent à la luxure. Sex and the City en est le modèle incontesté.
Première série à se focaliser sur un groupe de femmes modernes et indépendantes, on y parle crûment et frontalement de sexualité féminine. Cette série glamour contemporaine bouscule les mœurs et nous prouve qu’avec Darren Star les femmes ne sont pas des faire-valoir. Il les met en avant, il dissèque leurs envies, leurs peurs. Il essaye de les comprendre et de traduire au mieux leur état d’esprit pour construire des personnages féminins forts. A-t-il ouvert la voie à des séries qui font la part belle aux femmes ?
Ses séries
Beverly Hills, 90210 – Melrose Place – Central Park West – Sex and the City – The Street – Grosse Pointe – Miss Match – Younger