Semaine d’un sériephile (28) : les enfants de la télé

Pour cette Semaine d’un Sériephile, retour à l’école primaire ! Après les femmes modernes, les hommes torturés et les ados fleur bleue, il est temps pour Séries Chéries de se pencher sur une tranche d’âge souvent ignorée : la génération « BN ». Et justement, les garnements et les galopins font l’actu en ce moment. D’un côté, Slate.fr se moque gentiment de ces « insupportables petits garçons des séries télés » ; de l’autre, le très sérieux New York Times chante les louanges de plusieurs jeunes acteurs qui sont mignons, mais pas que :

Que ce soit dans des séries dramatiques ou des comédies, des enfants – ou des préadolescents jouant des enfants – délivrent des performances qui, pour cette tranche d’âge, sont remarquablement nuancées, rythmées et très attachantes. Dans certains cas, la pression est grande pour ces jeunes acteurs : la série ne fonctionne que grâce à eux.

about_a_boy

Pour démarrer ce petit panorama des enfants de la télé, honneur à la comédie avec deux sitcoms* NBC aux joues rosées. Puis nous passerons aux drames avec deux séries fantastiques qui ont déjà fait leurs preuves. C’est parti pour les 400 coups !

About a Boy : recherche figure paternelle désespérément
About a Boy

Marcus (Benjamin Stockham)

La série est adaptée du film très réussi du même nom, lui-même adapté du roman culte de Nick Hornby, qui racontait sur un ton mixant drame et comédie la relation entre un célibataire endurci et un jeune garçon élevé par une mère surprotectrice. Dans About a Boy version NBC, Hugh Grant est remplacé par David Walton, Toni Collette par Minnie Driver et Nicholas Hoult (qui a bien grandi !) par la révélation de la série, le jeune Benjamin Stockham. Le pilote* est une version du film condensée en 22 minutes, il était donc nécessaire d’aller plus loin pour se faire une opinion sur la série. Je me suis dévouée pour donner une chance à cette sitcom alors que j’avais juré d’enterrer le genre après la diffusion du dernier épisode de Friends (R.I.P). Et puis je suis une grande fan du film original que j’ai vu en avant-première à sa sortie en 2002 (circa quand Hugh Grant faisait encore défaillir les filles avec ces quelques mots « Bonsoir, Paris ») et revu plusieurs fois depuis (fait rare pour moi).

About A Boy - Season Pilot

Vive les vannes !

La barre était donc haut placée, et pour l’instant, je ne suis pas encore 100% convaincue. Les thèmes les plus intéressants du film (le malaise de Marcus, un enfant brillant mais différent, et la solitude de sa mère réfugiée dans un mode de vie écolo-hippie pour cacher sa dépression) sont exploités dans l’optique de faire uniquement rire, ce qui dilue un peu l’émotion. En revanche, tout comme le New York Times, je saluerais la performance de Benjamin Stockham à qui l’on souhaite une carrière aussi longue, so far, que celle de Nicholas Hoult.

Quotient attendrissement : 6/10

Jeu d’acteur : 8/10

Growing Up Fisher : génial mes parents divorcent
Growing Up Fisher - Season Pilot

Henry (Eli Baker)

Une autre nouveauté NBC, Growing Up Fisher est une sitcom familiale qui aborde des sujets graves sur un ton léger. Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal, la série est diffusée dans la case horaire qui suit directement About a Boy. Deux kilos de bons sentiments pour le prix d’un ! L’histoire est racontée du point de vue de Henry, un garçon rempli d’une joie de vivre communicative (admirez ce sourire ultrabright !) alors même que sa famille traverse une situation peu banale, inspirée d’une histoire vraie (paraît-il).

Growing Up Fisher

Hello doggie!

En effet, les parents de Henry, joués par deux acteurs ah-mais-où-est-ce-que-l’ai-vu-avant-celui-là-? sont en plein divorce, et cela chamboule un peu les habitudes de chacun. La Maman c’est Jenna Elfman… si je vous dit Dharma, cela vous rappelle quelque chose ? Malheureusement dix ans plus tard elle semble coincée dans le même type de rôle de femme-enfant un peu gaffeuse : dans Growing Up Fisher elle nous fait une crise de la quarantaine en mode régression adolescente. Le Papa c’est J.K. Simmons dans le rôle d’un aveugle qui toute sa vie, grâce à l’aide de son entourage, a réussi à cacher son handicap auprès de ses collègues avocats et clients. Au début de la série, il se décide enfin à faire son coming-out. Malgré tous ces changements, Henry continue son bout de chemin, entouré de parents hors-normes donc, d’une sœur ado sympa, et d’amis super cool, sans oublier un magnifique labrador. Un optimisme à toute épreuve qui nous met du baume au cœur.

Quotient attendrissement : 7/10

Jeu d’acteur : 7/10

Les Revenants : l’inconnu du lac
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Victor (Swann Nambotin)

Bon je n’ai sans doute pas besoin de vous présenter Les Revenants, une excellente série made in France que j’ai découvert sur le tard via… Netflix ! Nous avions d’ailleurs consacré notre toute première étude de cas sur Séries Chéries à la figure des revenants. Restons donc « en surface » aujourd’hui… et fixons notre regard de spectateur sur le visage incroyablement expressif de Victor, interprété par Swann Nambotin, 10 ans et déjà un sacré talent ! Dans un rôle pratiquement muet, on peut lire dans ses yeux une vraie palette d’émotions : de la peur, de la curiosité, de la gratitude envers Julie (Céline Sallette), de la menace.

LES REVENANTS

Victor n’a pas peur des fantômes

Un peu comme dans les films d’horreur avec des enfants maléfiques à l’air angélique, Victor nous fait froid dans le dos (et on adore ça !). A tel point que lorsqu’il devient plus loquace on regrette la profondeur de son mystère insondable. Comme dans le lac de la région où se passe la série, plein de choses glaçantes se cachent sous la surface de ces traits lisses… Mais Swann le vit bien : « c’est une atmosphère qu’on ne ressent pas du tout en plateau. Les scènes se tournent par petits bouts. On n’a pas une vision globale des choses et le côté effrayant, on ne le voit pas du tout »…

Quotient attendrissement : 5/10

Jeu d’acteur : 9/10

The Walking Dead : bienvenue à zombieland
The Walking Dead (Season 2)

Carl (Chandler Riggs)

The Walking Dead est une de mes séries préférées. Certes, les zombies sont beaucoup moins subtils et attendrissants que dans Les Revenants, mais chaque épisode distille tellement de conseils utiles que cela rassure les plus paranos d’entre nous qui voient déjà la fin du monde arriver (la tête, toujours viser la tête !). Le benjamin de la série c’est Carl, le fils choyé du héros Rick (Andrew Lincoln) et de Lori (Sarah Wayne Callies). Mais à un âge où normalement on apprend la vie, Carl, lui, apprend la survie. Alors forcément il doit grandir vite le petit garçon toujours fourré dans les jupons de sa mère, surtout lorsque sa mère… mais je m’arrête là pour ne rien vous gâcher : ) Avec Papa Rick, le chef auto-proclamé des derniers hommes et femmes vivants sur terre (?) les relations sont plus conflictuelles…

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Dad, I’m a big boy now…

Carl, tout comme ses camarades de survie, admire énormément ce leader qui ne perd jamais pied, mais lorsqu’il entre dans l’adolescence (en gros à la seconde où il a vissé ce satané chapeau de shérif sur sa tête), il réclame plus d’indépendance. Et dans The Walking Dead cela veut dire manier des armes et tuer un certain quota de zombies dès qu’une nouvelle horde pointe le bout de son nez. Sympa comme devoirs du soir ! Alors même si le personnage de Carl en a hérissé plus d’un sur la toile, laissons-lui une chance, parce que franchement il traverse la crise d’adolescence la plus éprouvante qui soit !

Quotient attendrissement : 7/10

Jeu d’acteur : 6.5/10

Allez, comme à l’école des fans, « tout le monde il gagne » !

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