Aujourd’hui on débat sur l’image du travail dans les séries avec Marion, Marion², et deux invités qui nous ont rejoints pour cette table ronde plus drôle qu’il n’y paraît. Nous les remercions chaleureusement :
– Marie Turcan, journaliste spécialiste des séries TV (Inrockuptibles, Huffington Post).
– Jérémy Coifman, journaliste/pigiste cinéma et séries, qui sévit sur le blog Time of the season, et les magazines Screenmania et Clap !
1) Y a-t-il des éléments incontournables dans la définition d’une série sur le travail : des collègues, un(e) boss, un bureau, un uniforme ?
Marion : Les collègues. Ils sont synonymes d’interactions : ils se complètent, se tiennent tête, se font avancer ou, au contraire, rendent le travail plus difficile. Ils nouent des liens – qu’ils soient amicaux, amoureux ou haineux – qui nourrissent la série. Le boss. Pas toujours très présent dans les séries, c’est un point de repère pour ses subalternes. Admiré ou détesté, qu’il fasse office de coach, ou tout simplement de supérieur hiérarchique, le boss est un élément incontournable. Le bureau. Son importance dépend de la série : certaines se passent sur le terrain et le bureau n’a qu’une fonction de point de ralliement (Castle), d’autres n’en sortent jamais (The Office, Caméra Café). L’uniforme. Il nous donne une image de la fonction des personnages (blouses bleues, vertes, ou roses dans Urgences), mais il n’apporte rien de plus. C’est un élément de décor qui en général colle à l’idée que les téléspectateurs se font du métier (les flics de Rookie Blue, les serveuses de 2 Broke Girls).
Jérémy : Le travail est affaire de routine. On y croise les mêmes personnes, on assiste aux différents dramas ou instants drolatiques… Donc oui, une série sur le travail est assez codifiée. Et pour moi c’est avant tout des gens : le boss acariâtre, loufoque, ou protecteur (Michael Scott dans The Office, Lisbon dans The Mentalist, Han dans 2 Broke Girls) ; les collègues paresseux, psychopathes… (Dwight, toujours dans The Office)… Puis il y a les lieux qu’on apprend à connaitre par cœur (le cabinet du Dr. Weston dans In Treatment, les salles d’opération de Grey’s Anatomy).
Marion² : Je pense qu’il existe une multitude de types de séries sur le travail, et pour moi les éléments incontournables ce sont la routine et les rituels, quel que soit le métier exercé et dans quelles conditions. Ainsi, même pour des héros de série qui sont passionnés par leur job parce que “chaque jour est différent” (disons, Urgences ou The Killing), la routine au travail est inévitable. Elle se repère à des horaires irréguliers qui deviennent une habitude, ou à un mode de vie semi-fonctionnel, jour après jour ; il s’agit aussi des protocoles à appliquer de façon systématique : au moment de traiter un patient dans un état critique, au moment d’annoncer une mauvaise nouvelle à une famille. Il y a des gestes et des mots qui sont complètement intégrés, automatisés. En ce qui concerne les rituels, je pense plutôt à ce que l’on peut appeler les séries “de bureau” : les collègues qui se retrouvent pour chanter/danser à la fin des épisodes d’Ally McBeal ou tous les étranges projets de “team building” organisés par Michael Scott pour motiver ses troupes dans The Office.
Marie : Pour moi, c’est avant tout un lieu bien spécifique. La plupart du temps en intérieur (de l’hôpital de Urgences à la firme d’Ally McBeal jusqu’aux bureaux froids et hostiles de The Office), il est marqué par une atmosphère très forte, jusqu’à incarner en grande partie toute l’esthétique de la série. On a un code couleur bien spécifique en tête lorsqu’on pense au grain chaud et jaune de la boîte d’avocats Cage & Fish, aux petits bureaux chaleureux de Parks and Recreation, aux salles d’opérations grisâtres de Grey’s Anatomy. Pour les autres critères, je suis d’accord avec Marion² : pour moi, ces lieux inspirent des gestes, une routine, des habitudes.
2) Dans certaines séries on sauve des vies, dans d’autres on résout des crimes, et parfois on ne fait pas grand chose. Est-ce que l’importance des tâches réalisées préfigure le genre ou le ton de la série ?
Jérémy : L’importance de la tâche ne préfigure pas toujours le ton de la série. Dans Sirens par exemple, hilarante série, on suit le quotidien d’une équipe d’ambulanciers qui sauvent des vies tous les jours. Et le commissariat de Brooklyn Nine-Nine est un véritable cirque ! Getting On ou M*A*S*H sont de bons exemples aussi : la tâche est importante, mais on oscille entre comédie et drame. Le plus intéressant dans une série, c’est sa capacité à surprendre.
Marie : Je pense que l’importance des tâches ne joue en rien du ton de la série, en tout cas plus maintenant ! Prenons Scrubs ou Getting On pour parler du milieu médical : on est bien loin de l’ambiance d’Urgences. Bien loin du stress, de la rapidité, du mouvement permanent que la profession serait censée appeler. Pareil pour des séries policières : les flics de Brooklyn Nine-Nine sont censés faire le même job que la brigade criminelle de PJ (allez, on ne se refuse aucune comparaison extrême !).
Marion : La seule raison d’être des séries où l’on ne fait pas grand chose, c’est qu’elles sont drôles, donc oui, l’importance des tâches préfigure le ton de ces séries. Pour les autres – qu’elles soient médicales, judiciaires, historiques, fantastiques etc. – c’est moins codifié. Il n’y a qu’à voir la multiplication des séries comiques qui parodient les séries médicales. Cependant, on ne peut pas rire de tout. Je n’ai pas encore vu (et n’espère pas voir) de version marrante de New-York, Unité spéciale. C’est du sérieux quoi qu’il arrive.
Marion² : Je suis d’accord avec Marion, en règle générale, les séries sur la banalité du travail sont souvent des comédies. Mais pas toutes. On peut considérer par exemple que dans la série In Treatment, qui se déroule dans le bureau d’un psy, il ne se passe pas grand chose : ça reste deux personnes assises dans un canapé (avec des tempêtes sous le crâne, certes !) et pourtant c’est loin d’être une série comique. Je dirais que la différence avec les séries sur les métiers “exceptionnels” – où chaque geste et chaque décision a une importance cruciale (médecins, policiers, juges) – c’est le ton de l’exaltation. Ces séries, drôles ou tristes, sont constamment dans l’extrême car elles misent tout sur les émotions des personnages et le ressenti du spectateur. Tout comme les héros qui ont fait ces choix de carrière pas comme les autres, on regarde ces séries pour se prendre une bonne dose d’adrénaline, verser des torrents de larmes, ou essayer de résoudre une énigme compliquée.
3) Qu’apportent les séries historiques sur le travail à cette typographie ?
Marion : Les séries historiques nous permettent d’en apprendre plus sur les débuts d’une profession ou sur une profession qui n’existe plus. Concernant Mad Men, je dirais qu’elle apporte de la nostalgie, même si on est loin de montrer les bons côtés de cette époque, surtout pour les femmes.
Marion² : Clairement c’est le choc temporel qui ravit ou fascine le spectateur. Dans Mad Men Matthew Weiner met en scène des comportements de bureau qui aujourd’hui nous choquent (harcèlement, arrivisme) et pourtant, on en redemande. Nous l’avions évoqué à l’occasion de notre table ronde sur la place des femmes dans les séries, les héroïnes de Mad Men nous ramènent à une époque où il fallait se battre pour avoir une vraie carrière : c’est un miroir ironique qui nous renvoie une image exagérée de problèmes qui n’ont malheureusement pas totalement disparu. A regarder, donc, pour jouer à l’apprenti sociologue ou tout simplement pour admirer les beaux costumes et décors de bureau !
Marie : Le côté historique met une distance dès le départ avec l’objet que l’on regarde : on est loin dans le temps, donc c’est un métier forcément différent. L’identification en est forcément amoindrie. On n’est pas tenté de rentrer dans la pub parce qu’on a vu Mad Men (ce serait plutôt le cas pour The Crazy Ones, mais encore aurait-il fallu que la série soit de qualité). On reste un observateur externe, même s’il y a des liens tissés avec le présent.
Jérémy : Elles apportent une mise en perspective de notre fonctionnement actuel. Bien qu’elle parle d’une époque révolue, Mad Men ne cesse d’interroger le spectateur sur ce qu’est notre société. Contrairement à Marie, je trouve qu’on peut s’identifier à Don Draper ou à Peggy alors qu’ils se préparent à une présentation importante. Quand Draper fait ses speechs, on est suspendu à ses lèvres. Oui, Mad Men peut donner envie de faire de la publicité ! Mais je suis d’accord avec le fait que c’est une vitrine avant tout, que l’impact est peut-être moins fort qu’une série se déroulant à notre époque.
4) Les séries avec des collègues qui travaillent en tandem constituent-elles un genre à part ?
Marion : Clairement. Ces séries constituent un sous-genre, avec une dynamique propre : l’homme/la femme, l’avocat/le flic, l’intello/le casse-cou, le vieux/le jeune… Si on prend l’exemple des séries policières, lorsqu’il n’y a qu’un personnage principal (ex : Columbo), le show va se concentrer sur la logique de l’enquêteur, voire parfois sur sa vie personnelle, si elle est abordée. Dans le cas des duos de collègues (ex : Bones), le show va surtout s’intéresser à -ou jouer avec- l’opposition entre les deux personnages. Les thèmes de l’amitié et de la romance sont souvent plus rapidement abordés.
Marion² : Les séries de ce genre qui m’ont marquée sont The X-Files et The Killing. Elles s’amusent à nous titiller (collègues ? amis ? amants ?), tout en nous faisant réviser nos cours de physique-chimie car c’est bien connu, les contraires s’attirent !
Jérémy : Je pense forcément au buddy movie, dont Sherlock arrive à restituer la verve et la tension sexuelle ! Mais ce n’est pas vraiment un genre en soi, c’est une dynamique bien connue, rodée et déclinable à l’infini. Pourquoi ? Ça marche à tous les coups ! On joue sur l’attirance (Mulder + Scully = amour sans divorce), sur l’amitié (Hank et Britt dans Terriers, Al et Sam dans Code Quantum, Shawn et Gus dans Psych), sur la relation mentor/élève (Walter et Jesse dans Breaking Bad). C’est toujours la même chose, mais si la dynamique est bonne et l’écriture suit, c’est irrésistible.
Marie : Le genre est aussi classique qu’éculé. Enfin je dis ça, et ensuite HBO sort True Detective et casse mon beau raisonnement. Pour le coup, cette manière d’accoupler les personnages, qui relevait le plus souvent de la facilité dans le passé, est aujourd’hui un gros risque à prendre de la part des chaînes. Comment renouveler le genre ? Comment proposer un n-ième programme qui décline le même mécanisme, encore, toujours ?
5) Pourquoi les relations amoureuses au travail sont-elles toujours compliquées ?
Marion : L’amour c’est compliqué alors avec le boulot en plus, c’est presque tabou… Première complication : la discrétion (Castle). Deuxième complication : l’éthique. Les relations amoureuses peuvent altérer un jugement, un comportement. Il est plus difficile d’être objectif. Dans Rookie Blue, Sam quitte Andy car il n’arrive pas à gérer ses enquêtes et le fait qu’il s’inquiète constamment pour elle. Il doit faire un choix. Troisième complication : le danger. Dans Alias, la vie d’espionne, entre infiltrations et combats à mort, n’est pas idéale pour construire une relation amoureuse stable. Quatrième complication : la proximité. Dans Drop Dead Diva ou Ally McBeal, les avocats se croisent constamment au bureau ou au tribunal. Difficile dans ces conditions d’éviter son amour de jeunesse ou l’ex-homme de sa vie. Cinquième complication : la hiérarchie. Si l’un des personnages est amené à être promu et l’autre non, ça peut poser problème. Dans Pacific Blue, ils avaient trouvé la solution en transférant Chris, mais cela a quand même affecté sa relation avec T.C.

Rookie Blue
Marion² : C’est souvent au travail que l’on rencontre l’âme sœur mais effectivement, mieux vaut ensuite changer de bureau rapidement pour ne pas se retrouver au cœur de dilemmes pro/perso inévitables et inconfortables. A moins d’être vraiment sur un pied d’égalité. Je pense aussi à The Americans, la situation peut-être la plus compliquée que l’on puisse trouver, avec des héros espions, mariés par amour de la patrie, qui doivent mentir et risquer leur vie à deux tous les jours, et deviennent finalement un “vrai” couple.
Jérémy : Il y a plusieurs facteurs qui rendent les relations amoureuses au travail dans les séries (ou ailleurs) délicates : il faut d’abord dépasser le qu’en-dira-t-on. Les relations sont souvent cachées au reste des collègues (Dawson et Casey dans Chicago Fire, Jim et Pam dans The office), il y a toujours une hésitation pour des questions de règlement ou d’éthique. On observe également des cas où la relation empêche également de bien faire son travail, cela arrive souvent dans Grey’s Anatomy par exemple. Et enfin il y a la rupture qui rend les choses véritablement handicapantes pour diverses raisons. L’exemple d’Alicia et Will dans The Good Wife est assez représentatif. Leur séparation, voulue ou non, interfère dans leur manière de mener un procès et de le gagner.

Ally McBeal
Marie : On peut nuancer un peu la question : dans quelles séries les histoires amoureuses sont-elles simples ? Les séries dans le milieu du travail ne dérogent pas à la règle.
6) Les hors-la-loi sont-ils des travailleurs comme les autres ?
Marion : A la différence d’autres travailleurs, les hors-la-loi fixent leurs propres règles : pas de CDD ou de CDI, pas de salaire minimum obligatoire, pas de charges patronales, pas de médecin du travail etc… L’inconvénient majeur c’est la durée de vie de ces travailleurs qui est globalement plus courte.
Marion² : Les hors-la-loi ont un point commun avec le commun des travailleurs mortels : leur activité est leur gagne-pain. Ils sont juste plus cupides et leur baromètre moral plus fluctuant. Mais on retrouve le principe de la routine et des rituels que j’évoquais plus haut. Dans Breaking Bad il s’agit de la répétition de gestes très précis qui constituent le savoir faire des “cooks” de meth. Plusieurs épisodes jouent avec la mise en scène et le montage pour nous donner l’impression que Walt et Jesse travaillent à la chaîne, comme à l’usine. Dans Sons of Anarchy les rituels sont très importants : avant chaque “mission” (ou sa conséquence, le séjour en prison), il y a les adieux des hommes à leurs old ladies et la fête à leur retour. Ils nous rappellent un peu les marins ou les militaires d’antan. Ce sont donc “presque” des travailleurs comme les autres.
Marie : On y trouve la même caractéristique : la contrainte. C’est elle qui est la cause de la routine : on n’irait pas travailler si on était riche, donc on doit aller bosser tous les jours et voir ses collègues. Début de l’intrigue. Même chose pour Walter White : la contrainte vient de son besoin d’argent, qu’il solutionne en basculant dans l’illégalité. Mais tant que la contrainte reste la même, la routine est enclenchée. C’est d’ailleurs pour ça que Breaking Bad est brillante, elle a réussi son tournant post-routine, quand il n’y a plus aucune raison de vouloir de l’argent mais qu’on continue à filmer.
Jérémy : C’est illégal, mais les contraintes sont les mêmes en effet. Tony Soprano doit se lever tous les jours et s’occuper du business, voir des gens qu’il n’a pas forcément envie de voir, traiter de choses qu’il n’a pas envie de traiter. C’est aussi pour cela qu’il fait des crises d’angoisse. Pareil pour Walter White ou Jax Teller, mais ce n’est pas un licenciement qu’ils risquent s’ils font quelque chose de travers, c’est leur vie.
7) Quelles séries renvoient l’image la moins réaliste, la plus faussement glamour du travail/de votre profession à vous ?
Marion² : Et bien bizarrement je dirais Urgences, alors qu’il s’agit d’une série médicale qui a été saluée pour son réalisme. Comme Arthur, je suis une fan inconditionnelle. Il faut aussi savoir que malgré un Bac S, jamais ou grand jamais je n’aurais considéré des études de médecine, et en plus je suis hypocondriaque. Et pourtant, malgré le sang et les larmes, j’aime tellement les héros de la série que je fantasme sur leur job. Ils travaillent dur, mais ils vivent des journées incroyables, et les liens entre collègues semblent plus forts que les liens avec leurs proches. Une série qui donne envie de devenir médecin urgentiste, c’est donc forcément une série peu réaliste.
Marie : Grey’s Anatomy est particulièrement ridicule dans la représentation du quotidien des médecins, mais il me semble que Les Experts décroche quand même le pompon en matière d’exagération et glorification de la profession. Combien de jeunes ont voulu s’engager dans la police scientifique avant de se rendre compte que faire le laborantin / le flic / l’enquêteur / les courses-poursuites / porter un flingue / interroger les suspects constituaient en fait six métiers différents ?
Jérémy : Grey’s Anatomy sans hésiter. Ils sont tous beaux à tomber, les cas traités chaque semaine sont exceptionnels (et souvent complètement nawak). Je ne connais pas totalement le fonctionnement d’un hôpital, mais quand même, quand on y a passé un peu de temps, on se rend compte que ce n’est pas le Seattle Grace ! La nouvelle venue dans le Shondaland, How To Get Away With Murder, s’annonce aussi complètement à côté de la plaque en ce qui concerne la description du métier d’avocat et de son apprentissage.
8) Les séries sur les métiers « nouveaux » sont-elles plus en phase avec l’air du temps ?
Marion² : Je suis tombée sur Silicon Valley dans l’avion et, travaillant moi-même dans une start-up, j’ai été happée par cette description d’un monde professionnel à part, véritable bulle. La série est bourrée de références geeks et s’inscrit donc fortement dans l’air du temps. Mais à vouloir trop coller à l’actualité et à la pop culture, il y a aussi le risque d’aliéner une partie du public ou que la série soit complètement démodée dans quelques années…

Silicon Valley
Marie : A l’inverse de Marion², j’ai trouvé qu’en voulant trop surfer sur le côté actuel de la profession de développeur, Silicon Valley est au final terriblement consensuelle. Certes elle ne plaira pas à tout le monde, mais je trouve qu’un travail de titan a été fait pour en appeler au plus grand nombre, utiliser une tendance, quitte à manquer de punch. Le risque lorsqu’on s’intéresse à des « modes », c’est de se laisser bouffer par un concept. La petite nouvelle, Selfie, semble l’illustrer parfaitement, ou l’échec de The Crazy Ones sur le métier de la pub.
Jérémy : Elles traduisent une idée de modernité, mais je crois qu’au fond cela ne change pas fondamentalement la série TV, et c’est vraiment dommage. Ce sont souvent des concepts éculés qu’on essaie de dépoussiérer en parlant d’un métier « nouveau ». Au-delà du métier, je suis d’accord, les séries cèdent aux effets de mode : celle qui m’a le plus marqué reste Shit ! My Dad Says qui est quand même une série basée sur un compte Twitter !
9) Est-ce normal d’avoir envie de regarder des séries sur le travail après sa journée de travail ?
Marion : Je ne fais pas de rapprochements entre ma vie de bureau et une série sur le travail. Le processus d’identification se fait plutôt sur la vie personnelle des personnages. Quand je sélectionne une série, je fonctionne par genre : girly, policier, romantique, fantastique. Que le travail soit présent ou non. Du coup cela ne me pose aucun problème de regarder une série sur le travail après ma journée de travail !
Marion² : Oui c’est normal, c’est comme pleurer au cinéma, cela nous touche sans nous toucher.
Marie : Evidemment. Et c’est encore plus difficile de résister à l’appel quand la série parle de son propre métier ! Combien de journalistes s’extasient sur The Newsroom… Même moi je ne peux m’empêcher de regarder chaque épisode, même si je trouve la série mauvaise. C’est cathartique (surtout avec l’écriture d’Aaron Sorkin qui transcende la notion de what if? : « et si, moi aussi, je pouvais être un journaliste hors pair, sans aucune des contraintes actuelles, comme si on vivait encore dans les années 90 ? »). Je m’emballe, je n’aime pas The Newsroom.
Jérémy : Ça fait toujours du bien car ces séries présentent une vision totalement différente et souvent over the top du monde du travail. Comme Marie, je trouve ça assez marrant de regarder The Newsroom et d’imaginer sa vie de grand journaliste idéaliste qui dit merde au système !
10) Si c’était possible, avec quel personnage de série vous échangeriez votre poste (et votre salaire) ?
Marion : Je veux être Olivia Pope de Scandal. J’ai fait des études de communication et que cela me manque. Et puis, quelle classe tout de même cette Olivia ! Sans parler de « l’effet Maison Blanche » : travailler dans un lieu mythique, côtoyer les gens qui comptent, être dans les coulisses des secrets d’Etat, j’adorerais.
Marion² : Eh bien à part mon envie incompréhensible de rejoindre le staff d’Urgences, je voudrais le poste de Monica dans Friends. Il paraît qu’elle est chef, mais surtout elle a l’air de passer du bon temps à cuisiner des brunchs ou des repas de Thanksgiving pour ses amis, le tout dans un appartement qu’elle a mystérieusement les moyens d’habiter. On échange quand elle veut !
Marie : Si j’avais ses capacités physiques, j’aurais voulu piquer le job de Sydney Bristow dans Alias. Mais si c’est pour un avoir un job réel, celui de Liz Lemon de 30 Rock, sans aucune hésitation.
Jérémy : Surement le boulot de Nate Fisher dans Six Feet Under… non je plaisante ! Créativement, le job de Liz Lemon me tente. Niveau salaire, importance et glam, le poste du Dr Shepard de Grey’s Anatomy me plairait bien. Mais en fait, me connaissant, j’aimerais un boulot à la Barney Stinson de HIMYM, complètement vague, mais qui permet de faire tout ce que je veux pour un salaire astronomique !
Monica habite un appartement qui appartient à sa grand-mère, je crois. Mais ouais, son métier de chef est une vaste fumisterie ! Comme le métier de paléontlogue de son frère Ross. Ces deux là ne bossent jamais. (Mais coeur coeur coeur Friends évidemment !)
Sa mère, je ne suis pas sur mon compte wordrpress. Signé : Margot
Hello Margot ! <3 indeed, signé Marion²
Ca serait cool de chopé des professionnels du secteur plutôt que des journalistes. Merci, bonne continuation.
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Le travail de Barney, mais ce serait génial ! Il a le plus beau métier du monde !
Les séries françaises comme Avocats et associés et P.J montraient bien je trouve le métier d’avocat et de policier.