Accords et désaccords : le sexe dans les séries, vers la fin des tabous ?

Pour rester dans notre thématique d’été sur les séries sea sex and sun, aujourd’hui on débat sur l’image du sexe dans les séries avec Sophie et Marion² et deux invités qui nous ont rejoint pour cette table ronde hot hot hot. Nous les remercions donc chaleureusement :
– Dominique Montay. Au passé : Le Village et le Daily Mars. A présent : Scénariste.
– Alix est une grande passionnée de séries depuis sa plus tendre enfance. Elle n’a pas de blog régulier pour l’instant mais ouvrez l’œil, quand on parle de séries son pseudo twitter @aliabeckett est toujours dans le coin.

Et maintenant, place au maître de cérémonie !

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Neil Patrick Harris joue au docteur

 

1) Commençons par les Etats-Unis, réputés pour leur puritanisme, ainsi que pour leur sens des affaires, et probablement inventeurs de l’adage « le sexe fait vendre ». Avec l’éclatement des modes de diffusion (networks, chaînes du câble, Netflix) et des publics, nous n’avons jamais vu autant de scènes de sexe dans les séries américaines. Est-ce désormais un passage obligé pour faire de l’audience ?

Alix : Ça y ressemble, même si en termes d’audience, ce sont les cop show qui tiennent toujours la tête du peloton. Les chaînes TV semblent chercher désespérément la recette du succès immédiat. Après le toujours plus de violence, le toujours plus d’action, on est maintenant dans le toujours plus de sexe, alors même que c’était choquant il y a encore quelques années. Du coup beaucoup de moutons suivent le mouvement, mais la mode va sans doute passer à autre chose et la représentation de la sexualité va se stabiliser.

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Keri Russell et Matthew Rhys de The Americans dans GQ

Dominique : Le sexe vend, oui, mais aux USA c’est un peu plus complexe que ça. L’argument du sexe (ou plutôt de la nudité), c’est celui qu’utilisent plutôt les chaînes du câble payant. Une façon de dire « nous, on peut ». C’est flagrant avec HBO (Game of Thrones ou True Blood) et Starz. Showtime est un peu plus mesurée, la nudité est rare chez Dexter, par exemple, mais elle est toujours d’une assommante gratuité. Après, il y a une différence entre le sexe et la nudité. Les grandes chaînes comme NBC, ABC, la Fox ne peuvent pas montrer certaines choses. Mais on en parle, notamment depuis le début des années 90, avec le succès monumental de Friends entre autres. Parler de sexe est devenu moins tabou.

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Sex Friends ?

Sophie : Moi aussi il me semble que cela dépend beaucoup des chaînes. Pas mal de programmes des networks, destinés à une diffusion plus large et dans un cadre souvent familial, sont encore très prudes. Des chaînes comme HBO ont un public plus restreint et surtout qui choisit de s’abonner pour avoir des contenus différents. Les chaînes du câble jouent donc beaucoup plus facilement la carte du sexe que les autres. Mais ça n’empêche pas les networks d’avoir des arguments sexy. Le cas The Good Wife est le meilleur exemple de la schizophrénie américaine. Alors que la série est somme toute assez soft – avec un ou deux épisodes montrant les plaisirs de la chair plus d’une seconde – les photos de promo mettent en scène une Julianna Margulies en pleine extase. Je pense donc qu’il y a un pont entre ce qu’on nous vend, et ce qu’on peut vraiment voir.

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Mais qu’on-t-il fait de Nurse Hathaway ?

Marion² : Je rejoins Sophie sur le cas des photos promo. Même pour des séries pas particulièrement explicites c’est effarant de constater à quel point les acteurs, et surtout actrices, sont invités à enlever le haut pour faire vendre. C’est devenu une spécialité du magazine Rolling Stone (voir Neil Patrick Harris et son chapeau ci-dessus), qui a récemment mis en couverture Julia-Louis Dreyfus et ses jolies, hum, fossettes. Mais pour faire la promo d’une série comme Veep, est-ce vraiment nécessaire ? A l’inverse, les stars de Girls, série qui a été critiquée pour son côté cru et qualifiée de « shocking » avant même la diffusion du pilote, ont été photographiées pour le New York Magazine en robes blanches virginales, allongées dans les pâquerettes. Les Américains aiment la contradiction.

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La Veep de la comédie : Julia Louis-Dreyfus

 

2) Est-ce que plus de sexe sur le petit écran signifie obligatoirement libération des mœurs ?

Dominique : C’est plus une question à poser à un sociologue. D’un point de vue pragmatique, quand Friends est sorti, c’était risqué, c’était osé. Si la série avait été un bide, les producteurs auraient certainement joué la carte du « l’Amérique ne veut pas entendre parler de sexe à la TV ». Mais ça a été un carton absolu, presque un modèle pour beaucoup d’autres comédies. De fait, ils se sont dit « parler de sexe avec des trentenaires = succès ». C’est tout aussi faux que le raisonnement inverse, mais ce sont des gens qui ont besoin de se rassurer.

Marion² : Je pense que la télévision, en tant que pilier du divertissement aux États-Unis, joue à la fois le rôle de miroir et de prescripteur de la libération des mœurs. Certes, il ne faut pas confondre la vulgarité (Kim Kadarshian Inc.) avec l’audace (Girls), mais on peut dire qu’entre la fiction et la (télé)réalité, qu’entre les networks et les chaînes du câble, et qu’entre la comédie et le drame, tout – ou presque – est permis. Le paysage audiovisuel outre-Atlantique est riche et protéiforme. Tout comme la société américaine dans son ensemble, on peut passer d’un extrême à l’autre. Mais on a fait du chemin depuis I Love Lucy.

Une scène d’amour torride dans I Love Lucy

Sophie : Je ne pense pas que le fait de montrer plus de sexe à la télé libère les mœurs. Parce qu’à trop en montrer on peut avoir l’effet inverse et provoquer un rejet violent. Par contre, je crois fermement que la manière dont on représente le sexe est le reflet de nos mentalités. Par exemple le cinéma – et encore plus la télévision – évacuent toute pilosité. On voit beaucoup plus facilement des fesses que des pubis, et les femmes sont très largement épilées. C’est le reflet d’une tradition chrétienne dans nos arts visuels occidentaux : les poils sont censés être le reflet de la part bestiale de l’humain, et donc de sa sexualité. La représentation du corps féminin nu n’est acceptable qu’idéalisé, déconnecté de toute réalité physique pouvant rappeler l’acte sexuel. Aujourd’hui encore, dans la fiction, c’est cette représentation qui prédomine.

Alix : Je suis d’accord avec Sophie, la représentation du sexe dans les séries, en particulier sur le câble américain, est bien souvent gratuite et met en avant des clichés qui participent à faire d’un fantasme de la sexualité une normalité, ce qui n’est pas forcément une libération. Malgré cela, les séries comme les autres objets culturels évoluent avec nous. Les filles de Sex and the City ont plu parce que beaucoup de femmes se sont retrouvées dans leur histoires. Dans les séries pour adolescents aujourd’hui, comme Awkward ou Skins, le représentation de la sexualité est un fait acquis (depuis les années 90). Par contre, elles explorent les sexualités ET tout ce qui va avec, les émotions bien sûr, mais aussi les possibilités de MST, les questions d’homosexualité… Comme les mentalités, les séries progressent.

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Skin to skin dans Skins

 

3) Quelles sont les séries/épisodes qui ont le plus marqué les esprits en faisant entrer dans les foyers une représentation de la sexualité révolutionnaire pour leur époque ?

Dominique : Je pense à Seinfeld et l’épisode « The Contest » dans lequel les personnages se lancent un défi : ne pas se masturber et le premier à craquer perd. Un épisode mémorable qui a marqué les Américains. Une citation est même devenue culte, pour qualifier quelqu’un qui ne cède pas à l’appel de la masturbation, on dit qu’il est « master of his domain ». Sex and the City, même si je n’aime pas la série pour d’autres raisons, a beaucoup apporté en montrant des femmes parler de sexualité entre elles. J’aime aussi beaucoup le propos et l’intelligence d’une série comme Masters of Sex, un bonheur à re-voir, tant certains dialogues possèdent un double niveau de lecture.

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Considérations philosophiques dans Seinfeld

Alix : Je suis avec plaisir Dominique concernant Sex and the City, quatre femmes qui sont capables de séparer sexualité et amour mais en n’excluant ni l’un ni l’autre, c’était une bouffée d’air frais. Et aussi concernant Masters of Sex, avec une des scènes les plus émouvantes pour moi récemment. Dans la saison 1, lorsque le personnage de Margaret Scully, magnifiquement incarné par Allison Janney est questionné sur sa sexualité pour l’étude de Masters et Johnson, elle nous renvoie à une époque où les femmes non informées ne pouvaient se poser que peu de questions sur leur propre sexualité. Cette scène m’a fait penser à une autre étude de la sexualité qui date des années 70, le rapport Hite, et à tout le chemin parcouru. Pour moi, même si ce n’est pas une série que j’aime, Glee est aussi une référence. Elle met en scène des couples homosexuels stables et décomplexés, un jeune handicapé qui découvre la sexualité, une jeune fille bisexuelle bien dans ses baskets de pom pom girl, un jeune homme qui mûrit sa transition transgenre, une jeune fille atteinte du syndrome de Down qui veut une vie sexuelle elle aussi. On peut dire que cette série amène un nouveau degré de liberté.

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Sex in the City, Carrie aguiche le spectateur

Marion² : Je me rappelle de l’effet produit par le personnage de David dans Six Feet Under : un homosexuel introverti, en couple “biracial”, comme disent les Américains, qui plus est. N’oublions pas qu’avant Dexter, Michael C. Hall a joué ce personnage qui a choqué par sa… “banalité” : David a des difficultés à faire son coming out, puis à avoir une vie de couple sereine, il aspire à être bien dans ses baskets. Six Feet Under est une série extraordinaire, et je pense qu’elle a marqué profondément les mentalités avec sa révolution “tranquille” : nous nous sommes tous identifiés aux personnages complexes et torturés, nous avons tous pleuré incontrôlablement pendant le dernier épisode, en regardant la série nous nous sommes tous posés des questions sur le sexe, l’amour, le bonheur, la famille, la vie et la mort. Et pour en revenir à la découverte de la sexualité par les ados, avant l’arrivée des séries récentes citées plus haut, je mentionnerais Angela, 15 ans et Dawson qui ont marqué leur temps. Pour cette dernière, sortie en 1998 quand j’étais ado, je me souviens d’avoir attendu impatiemment de découvrir le premier épisode, la série promettant de parler de sexe franchement. A posteriori cela ne m’a pas trop marqué !

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David (Michael C. Hall) et Keith (Mathew St. Patrick), petit-déjeuner hors du lit

 

4) Parler de sexe/montrer les relations sexuelles, qu’est ce qui est le plus osé ?

Dominique : Il n’y a rien d’osé à montrer des scènes de sexe si elles ne disent rien sur les rapports entre les personnages. C’est une question, comme je le disais plus tôt, de pouvoir ou de ne pas pouvoir. Sur HBO et Starz, je pense que le tabou ultime c’est la nudité masculine. Visiblement, les pénis font peur aux annonceurs. C’est un peu idiot. Quand ils parlent de sexe dans les séries, tout est très calibré (sans jeu de mots). Les scénarios sont passés en revue par une cargaison de personnes qui jaugent du risque potentiel provoqué par une situation, une ligne de dialogue. Rien n’est laissé au hasard. C’est amusant sur les grands networks d’observer leur propension à dire « it » quand ils parlent de sexe. Une des séries qui parle de sexe de façon osée, que j’ai vue et adorée, c’est Coupling de Steven Moffat. Absolument hilarante et totalement libérée.

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Soirée pyjama à la Coupling

Sophie : Ça dépend comment on le montre et comment on en parle ! Si je reprends l’exemple de Sex and the City, lorsque les filles parlent de sexe, c’est souvent bien plus osé que sa représentation, finalement assez traditionnelle et fleur bleue.

Alix : Le plus osé pour moi c’est d’en rire ! Les comédies ont beaucoup évolué sur la sexualité. Pendant des années, les relations hommes-femmes étaient un ressort comique, mais on ne mentionnait pas la sexualité. Elles se sont ensuite décoincées avec des séries comme Friends et Coupling, et elles ont réussi à montrer des couples dans leurs ébats sans trop se prendre au sérieux. Plus récemment, ce sont des séries comme Louie, Legit ou la toute récente You’re the Worst qui osent.

5) Quels sont les plus gros clichés sur la sexualité véhiculés par les séries ?

Dominique : Quand deux personnages qui viennent de s’engueuler ou (pire) de se taper dessus finissent par se sauter dessus. La « tension sexuelle latente » systématique entre deux collègues de travail. Quand les femmes sortent du lit enroulées dans les draps.

Marion² : La contraception, très peu présente alors qu’elle fait partie intégrante de la sexualité aujourd’hui. Idem pour la prévention des MST. A l’inverse, j’applaudis Lena Dunham de faire avancer la conversation autour du papillomavirus.

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Girls : 1+1+1 = ménage à 3

Sophie : Ce que l’on montre du sexe peut biaiser la manière dont on l’envisage dans notre vie. Le plus gros cliché selon moi est que la femme a des orgasmes à chaque rapport. Et quand je parle d’orgasme, je parle d’orgasme vaginal. Or, d’après des études très approfondies (internet, trois copines, un verre en terrasse) on sait que les orgasmes vaginaux sont quand même assez rares. Pourtant, c’est souvent l’unique représentation du plaisir féminin, même dans Masters of Sex, qui se veut pourtant très réaliste, moderne et mature dans son approche du sexe. Si la série rappelle que l’orgasme onaniste et clitoridien peut être plus fort que la pénétration, chaque coït se termine par un orgasme vaginal. C’est d’autant plus souligné par un découpage scientifique mis en scène par la série : excitation, plateau, orgasme et résolution, qui semble pouvoir s’appliquer à chaque relation sexuelle dite « traditionnelle ». Je suis persuadée que cette représentation déforme l’image que l’on se fait du plaisir féminin. Selon moi, la télé reflète l’imaginaire sexuel de la société, je la tiens pour responsable de la perpétuation de certains clichés.

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Les progrès de la science façon Masters of Sex

Alix : Je ne vois pas les choses exactement de la même façon que Sophie sur Masters of Sex. La série parle du droit des femmes à avoir des envies, à dire ce qu’elles veulent qu’on leur fasse (par exemple Virginia qui fait découvrir à Ethan le cunnilingus)… Mais je la rejoins sur le fond. Une relation sexuelle dans les séries ne peut que se finir par un orgasme, généralement pour les deux partenaires, ce qui est ridicule et tend à accentuer le culte de la performance. Le sexe, manifestement, c’est pour les gens beaux, du même âge, de la même corpulence… Heureusement qu’il y a Girls et Louie. Un autre gros cliché c’est la catégorisation des rapports. Soit ils ont lieu dans dans le cadre d’une relation interdite et sulfureuse – et c’est esthétiquement beau et ultra passionné. Soit c’est un coup d’un soir – et c’est fougueux et désordonné. Soit, malheur, il s’agit d’un couple clairement défini – et au mieux c’est romantique et plan plan, au pire ils ne font plus l’amour.

6) Quelles sont selon vous les séries qui nous renvoient l’image la plus réaliste de la sexualité aujourd’hui (ni trop crue, ni trop timorée, ni trop glamour) ?

Dominique : Masters of Sex, encore. L’anglaise Dates. Un peu Shameless aussi (version US). The Good Wife, même si ça reste beaucoup de hors-champ, j’adore leur façon d’aborder la sexualité avec finesse. Si l’on parle de finesse, True Blood vient en tête dans la seconde. (Une erreur s’est glissée dans la liste, je vous laisse deviner laquelle).

Sophie : Je ne vais pas être très originale, mais Girls pour moi est la première série à montrer des relations sexuelles décevantes. On pourra objecter que Lena Dunham en rajoute beaucoup dans le glauque pour se donner un genre, mais il n’empêche que cette représentation frontale du sexe, c’est quand même une petite révolution.

Alix : Je renchéris sur Girls. Et j’admire la façon dont Tell Me You Love Me (une seule saison en 2007) a réussi à montrer une vraie sexualité de couple : les bons et les mauvais moments, la mécanique des corps, une esthétique crue, le plaisir, le plaisir de faire plaisir. Sans oublier, au-delà du sexe à proprement parler, les émotions de ces personnages, leurs attentes, leurs déceptions. Six Feet Under et plus récemment Looking me ramènent un peu à ça aussi.

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Encore et encore, et encore

Marion² : Ce n’est pas la sexualité d’aujourd’hui mais Mad Men, dont nous avions déjà parlé dans l’article sur la représentation des femmes dans les séries, couvre des aspects variés : [attention spoilers] infidélité voire même addiction au sexe (Don, Pete, Roger), déni de grossesse (Peggy), flirt avec la bisexualité (encore Peggy), viol conjugal (Joan), sexe arrangé en échange d’une promotion (Joan, la pauvre), traumatisme de voir son père au lit avec une autre femme (Sally) et j’en passe et des meilleures !

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Mad Men a le chic pour martyriser Joan

 

7) Est-ce que tous les aspects de la sexualité sont abordés de la même façon–par exemple la masturbation, la nudité masculine v.s la nudité féminine, les rapports sexuels décevants ou même traumatisants, l’homosexualité, l’infidélité ?

Dominique : La masturbation – je reviens à Seinfeld – est très peu traitée. Je crois que Louis CK en parle dans Louie en disant qu’il est doué pour deux choses : se masturber et élever ses filles, mais qu’il faut qu’il évite de le présenter comme ça. La nudité masculine, j’en parlais aussi, c’est clairement un retard. Pour ce qui est du décevant ou traumatisant, ça existe, mais c’est un sujet très délicat et presque absent des écrans. Pour l’homosexualité, on a l’impression d’avoir deux possibilités. Si on schématise : soit des clichés dans le mainstream, soit des séries « 100% homo » sur le câble. Il existe quelques cas entre les deux, qui tiennent un peu du miracle, mais il y a un réel retard. L’infidélité, pas de souci, tant que c’est l’homme qui trompe. Quand c’est la femme, alors là…

Sophie : J’ai la nette impression que la sexualité féminine, sans être moins représentée, l’est de manière plus clichée. Alors que le nombre de cougars en mal de pénis fringants ne cesse d’augmenter (entre Cougar Town herself, mais aussi les Desperate Housewives), la masturbation féminine, par exemple, est un sujet quasi tabou. Alors que voir des garçons se faire plaisir est assez courant, et peut même être un sujet de blague dans certaines sitcoms. Je pense aussi que la représentation de la sexualité homosexuelle ne va pas encore de soi. Les séries comme The L World, Queer as Folk, ou Orange Is the New Black (et encore le contexte est particulier) ont permis de libérer cette représentation.

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Piper et Alex, dans une des scènes d’OITNB hors de la prison

Marion² : Je ne sais pas si cela rentre dans les questions de sexualité mais l’avortement semble n’exister que dans une réalité parallèle dans les séries américaines, par exemple dans The Secret Life of an American Teenager on tourne pas mal autour du pot. Mais apparemment la chaîne ABC se décoince.

8) Existe-il encore des tabous ? Voyez-vous une différence en fonction du pays de production de la série ?

Dominique : Il y a de grandes différences suivant les pays. Bryan Fuller en parlait dans une interview dernièrement en abordant la violence : les États Unis sont nés dans la violence, ça fait partie de leur culture. A l’image, pour eux, ce n’est pas aussi gênant que le sexe. Dans d’autres pays, c’est l’inverse. Et c’est clairement le cas chez nous, ou la nudité sur TF1, F2, F3… est très fréquente dans les fictions.

Sophie : Pour moi c’est la masturbation féminine la grande absente, et c’est un peu le cas partout. Peut-être en France est-on un tout petit peu plus libre. Le monde du porno est un sujet étrangement très représenté dans la fiction française : QI, Xanadu, Hard… Dans QI, la recherche de l’épanouissement personnel et sexuel sont traités de manière amusante (pensez-vous, une actrice porno qui n’a jamais eu d’orgasme !) et réaliste, sans tomber dans l’outrance ou le vulgaire. Il est néanmoins évident qu’on n’évite pas le racolage gratuit, Canal + ayant plus ou moins la même réputation qu’HBO, le sulfureux en moins.

quartier latin

Le QI ça se travaille sans relâche

 

9) Une série à recommander :
– pour quelqu’un qui a séché les cours d’éducation sexuelle au collège

Dominique : Masters of Sex. Il (elle) apprendra des trucs et verra une série de grande qualité.
Sophie : Buffy contre les vampires parce que la série ose tout ! Buffy couche avec des vampires, il y a des lesbiennes…
Alix : Je crois qu’il n’y a pas eu de Il était une fois la vie sur la sexualité alors je sèche…

– pour quelqu’un qui ne croit pas au sexe avant le mariage
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La vérité sort de la bouche de Larry David

Dominique : 7 à la maison. Il (elle) ne sera pas chamboulé. Jane the Virgin a un gros potentiel, dans le genre. A suivre (ou pas… plutôt pas)
Marion² : Army Wives, c’est très tradi comme série je trouve.
Sophie : Pas évident de trouver une série asexuée à 100%. J’avais tenté de relever le défi dans un courrier des coups de cœur mais je ne sais pas si le pari était vraiment réussi.

– en attendant la sortie de 50 Shades of Grey au cinéma ?

Marion² : The Fall évidemment !
Dominique : Qu’il(elle) lise des fanfictions interdites aux moins de 18 ans. Ça restera dans le ton.
Sophie : J’ai l’impression que Game of Thrones, Rome ou n’importe quelle série historique produite aujourd’hui remplit mieux le cahier des charges du sado-masochisme que 50 Shades
Alix : Je dirais True Blood qui sait être sexy en diable et qui en fait souvent un peu beaucoup.

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Sex, blood and rock & roll

 

Lectures recommandées :

Sex, Women and TV: 21 Shows That Changed the Way We See Female Desire (Time)
Quel rôle joue le sexe dans les séries télé ? (L’Express)
7 TV Shows that have seriously sexy sex (The Frisky)
17 Sizzling TV Sex Scenes (Hollywood.com)
Top 12 des séries qui osent méchamment, question sexe (Topito)
Le sexe cru (Sens critique)

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2 réponses à “Accords et désaccords : le sexe dans les séries, vers la fin des tabous ?

  1. N’avez vous pas oublié Nip/Tuck ? Et journal intime d’une call girl ? Ce sont des séries qui chacune dans leur genre osent ce que peu avaient osé avant et évoquent des sujets tabous: homosexualité féminine, transsexuels, SM, triolisme,…

    • Des oublis ou des séries que nos intervenants ne connaissent pas … encore. Merci pour ces suggestions !

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